Fongauffier-sur-Nauze

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Carmen la nouvelle centenaire de la Résidence des Cèdres.

 

BELVÈS

 

Le 30 octobre dernier, très discrètement, Carmen Garcia-Pintos  accéda au cercle des centenaires.

 

 

 

 

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Carmen a reçu la médaille de la cité de Belvès. Photo Pierre Fabre.

 

 

Ce fut un anniversaire presque confidentiel. La presse locale n’avait pas connaissance de cet épisode privé et la seule attention officielle fut celle de Christian Léothier, maire de Belvès, qui remit à la centenaire la médaille de la localité.

 

Quel personnage d’exception est Carmen. Carmen naquit à Vitoria-Gasteiz, cité dominante de la province basque d’Alava qui, à l’époque, était 8 fois plus modeste qu’aujourd’hui. La Guerre de 14, pour des raisons discutées et discutables, mit l'Espagne pratiquement à l’écart de ce terrible conflit mondial. Pourtant, lors du début du siècle précédent, la péninsule transpyrénéenne se préparait au mûrissement de bien des péripéties de son histoire ; les étudiants bougeaient, les syndicats germaient et la mouvance républicaine, dans une complexité énorme, se préparait à se saisir du flambeau de la démocratie.

La jeune Carmen, élevée dans une famille favorable à la jeune Deuxième République, République hélas fragile et éphémère, devint infirmière. Elle sera, dans les heures tragiques, une jeune infirmière de cette belle mouvance progressiste. Plus tard, bien plus tard, ne pouvant être reconnue dans la profession en France, elle sera une auxiliaire de santé bénévole et appréciée.

Cette terrible Guerre d’Espagne nous rappelle, si besoin était, que les adeptes haineux d’une intolérance impitoyable ne se situent pas exclusivement, historiquement et nécessairement, dans les frasques inadmissibles et insupportables du stalinisme ou dans le vivier de l'hystérie de l’islam radical. Cette prise de pouvoir insurrectionnelle, des nationalistes cléricalo-monarchistes des années 30, ils n’hésitèrent pas à signer d’horreur, avec l'aide des forces nazies, leur pays, dont Guernica est un point d’orgue, poussa des centaines de milliers d’Espagnols à franchir les Pyrénées.

Carmen et ses quatre sœurs connaîtront, avec leurs parents, les douleurs d'un exil difficile et précaire.

Carmen, après bien des péripéties, arriva donc en France. C’est à Doissat, en 1941 qu'elle noua son idylle avec Félix Pintos un jeune espagnol, victime, comme elle, des vicissitudes de l’histoire. Le hasard des fratries fit que Carmen, qui avait quatre sœurs, s’unisse à Félix qui avait quatre frères.  Le couple aura six enfants. Carmen et Félix eurent la peine de perdre leurs trois aînés dans leurs premiers mois. Pablito, Lolita et Carmen viennent ensuite consolider et structurer le foyer.

Lolita, en 1989, est ravie au cercle familial, bien tôt... beaucoup trop tôt.

 

Les Pintos ont habité plusieurs décennies à Belvès, au Bout du Monde et dans la rue Rubigan, mais le plus long et le plus structurant de leur embasement fut au Pech à St Pardoux. Cet implant laisse bien des souvenirs indéfectibles à la famille. Carmen pendant sa longue vie active a travaillé au collège et à l’E.D.F.

 

Les racines hispanisantes sont une fierté à préserver. Interrogée sur sa pratique de l’espagnol, après tant d’années passées en France, Carmen, avec humour, glissa qu’elle demeurait ‘’un poco’’ une locutrice de sa langue maternelle.

Labeur de forestiers, Résistance, musique populaire et républicanisme inaltérable sont les vecteurs clés des Garcia-Pintos.

Saluons chaleureusement Carmen pour son siècle de rectitude et de travail et adressons à cette famille de résistants toute notre admiration, pour le passé et  le présent.



20/11/2015
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