Fongauffier-sur-Nauze

Fongauffier-sur-Nauze

Regard nostalgique sur les gestes d'antan !

 

 

 

 

 

Ce santon provençal immortalise le tambour de ville. Ce personnage survécut, dans bien des villages,  jusqu'à l'orée de la Vème République.

 

Nombreux sont les gestes d'antan immolés sur l'autel de la modernité. Beaucoup disparaissent de notre mode de vie.

 

Nos rudes et frustes paysans ensemençaient manuellement et, sans le savoir, avec noblesse leurs champs avec le geste auguste du semeur.

 

 

 

Victor Hugo et Jean-François Millet n'ont probablement pas imaginé que le geste auguste du semeur allait disparaître avec la mécanisation agricole.

 

 

 

 

 

 

Il n'y a pas si longtemps nos pères trayaient, manuellement, leurs vaches et nos aînés travaillaient dans les bois avec des passe-partout.

 

Rappelons nous de nos mères et de nos grands-mères, ménagères économes, par la force des choses, qui élaboraient leurs fromages.

 

Le tambour de ville qui, dans les bourgs, attirait l'attention avec son "avis à la population", le distillateur ambulant qui dressait son atelier pour que les bouilleurs de cru obtiennent l'eau de vie, le scieur baladeur qui, avant le froid, allait couper les bûches de maison en maison, le rémouleur, les matelassières qui réhabilitaient les literies, les couturières à domicile, les tricoteuses et tant d'autres personnages qui intervenaient à la demande, dans un secteur plus ou moins étendu, ont disparu.

 

 

 

 

Nos grands-mères tricotaient, nos mères aussi, par affinité, parfois, par économie souvent ! Dans la rue du Fort, à Belvès, il y avait, dans les années 50, une maison où l'indication "Ici on tricote" précisait que les mamies de l'époque tiraient quelques modestes revenus de leur activité. 

 

Qui se souvient du poids public, avec le garde champêtre, dûment recouvert de son képi, opérateur méthodique, qui délivrait son ticket attestant la mesure officielle de sa pesée ! Certains métiers demeurent rares, voire rarissimes ; horlogers,  bourreliers, tonneliers, modistes, brodeuses et, dans une moindre mesure,  les sages-femmes rurales. Souvenons nous des personnes qui, bénévolement, dispensaient, en parfaite illégalité, les piqûres en se servant de seringues et d'aiguilles stérilisées et recyclables. Le gouffre de la Sécurité sociale, à cette époque, n'avait pas atteint ses limites abyssales. Ce n'est pas si grave puisqu'elles sont le cadet des soucis des présidentiables ! Ces personnes hors la loi ont-elles tué beaucoup de leurs patients et amis ?

 

 

L'énoisage, un rituel ancestral, que la mécanisation a encore épargné. 

 

D'autres métiers, comme le phénix, renaissent de leurs cendres. On voit réapparaître des maréchaux-ferrants. Ils vont à domicile, avec leurs véhicules, et l'image contemporaine de ce métier n'a plus grand chose à voir avec la méthode des  ancêtres qui intervenaient au pied du "travail" ; c'est ainsi que l'on désignait la stalle où ils installaient les animaux qu'ils ferraient ou soignaient .

 

 

 

 

Les outils informatiques balayent la gestuelle des timbres à date et leur bruit sec, notamment au bureau de poste, est remplacé par le murmure du terminal qui émet le récépissé d'une opération. Ainsi, par ailleurs, au passage, disparaissent les flammes sur les enveloppes et les cachets de la poste, faisant foi, qui rassuraient, imageaient, interpellaient, ou localisaient le site de l'expéditeur, prennent rang dans les souvenirs.

Le timbre à date de la localité, de nos jours, hélas,  ne figure plus sur les plis postaux.

 

 

 

Au pied d'une cloche, plus que séculaire, lien sécuritaire inter-gares, devenu périmé, celui que le les textes de 1948 désignait "chef de sécurité", transformé en "agent circulation" au cours des années 70, en présentant, conformément aux prescriptions de l'I.G.S 13, instruction générale de sécurité, son guidon à l'ouverture, donnait le départ. Bien au delà du panache protocolaire quasi-fascinant de ce geste, assorti du claquement net et sec du guidon lors de sa fermeture, l'engagement de l'expéditeur donnait l'assurance formelle au mécanicien, devenu depuis un agent de conduite, de la voie libre jusqu'à sa prochaine séquence ; point d'arrêt ou signal fermé. On pouvait assimiler le chef de sécurité à un "grand prêtre laïque" garant de la quiétude des circulations qu'il diligentait. La photo, [Pierre Fabre] Thierry Auroy-Peytou, en gare de Bergerac, simule, au piédroit de la cloche d'une époque balayée par l'histoire, cependant mémorisée par l'I.R.S n° 7 de 1958, instruction régionale de sécurité, avec un uniforme des années 60, estampillé de ses logos, le geste départ avec un guidon d'époque. 

 

Le signal de départ, acte sécuritaire, dans le transport ferroviaire, presque un acte sacramentel, a tendance a être remplacé par un bruit annonciateur, certes tout aussi fiable, mais qui a perdu le "panache" d'antan.

 

 

Le geste a conservé la même finalité. Il est, pour les anciens, considéré plus souple et moins protocolaire. Il a perdu, probablement, un peu, de son apparat. Les générations d'aujourd'hui veulent se dégager de l'aspect pointilleux à l'envi pour ne retenir que ce qui est absolument fondamental dans la misson. Photo, en gare de Siorac-en-Périgord, Pierre Fabre.

 

Vieilles badernes périmées repartez vite dans le champ de vos souvenirs ringards et n'empêchez pas la marche du temps de chasser toutes ces images d'Épinal aussi inutiles que désuètes !

 

Pierre Fabre.    



01/01/2012
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