Fongauffier-sur-Nauze

Fongauffier-sur-Nauze

La Résistance honorée par les aînés et... les enfants.

 

 

Les associations de la Résistance, ce lundi 27 mai, se sont rendues au mémorial du Val de Nauze pour fleurir le mégalithe érigé l'an dernier en commémoration des tragédies du 4 mars, 24 juin et 9 août 1944.

 

On pouvait remarquer que les élus sont venus en nombre, pas moins de six maires du canton, Salles, Larzac, Belvès, Monplaisant, Siorac, Sagelat plus deux représentés, St Germain et St Amand, et les maires de Veyrines, Castels et Le Coux.

Cette manifestation était animée par deux chorales, l'Ensemble vocal de Belvès, managé par Andrée  Westeel-Bellynck et celle du collège placée sous la houlette de Marie Octobre. Cette année une délégation des jeunes sapeurs-pompiers est venue honorer de sa présence la Résistance et Jean Moulin dont on commémorait, ce jour là, l'aboutissement de son acte fondateur du C.N.R.

 

C'est Muriel Delmas qui prit la parole pour l'A.N.A.C.R et Jean-Pierre Lavialle, maire de Belvès, pour les élus.

 

La météo, plus que maussade de ce mois de mois, a eu l'avantage de positionner un point de césure pour cette journée magnifique qui a vu environ 150 personnes converger vers l'espace de la Résistance du rond-point de Fongauffier.

 

L'A.N.A.C.R remercie toutes les personnes qui ont pris part, de prés ou de loin, à cette commémoration, avec un point particulier pour la gendarmerie qui a dépêché le capitaine Jonnathan Limonet, le major Pascal Cugny et l'adjudant chef Francine Destrel, pour le corps enseignant de l'École de Sagelat et du collège Pierre Fanlac, pour Bernard Grenier qui, comme d'habitude, s'est démené sans moyen pour la logistique et a confectionné le pupitre des intervenants, les petites mains qui ont façonné le sympathique petit raout et un grand coup de chapeau aux choristes, à leurs chefs de choeur et à Paul-Marie Chaumel qui a, bénévolement, parfaitement sonorisé cette heure du souvenir.

 

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Le cortège ouvert par Maurice Clavière, le doyen des porte-drapeaux, et André Deltreil se forme. Photo Alain Eymet.

 

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Une belle image, empreinte d'humilité et de respect pour Jean Moulin et la Résistance, le général de C.A Jean-Loup Chinouilh, le médecin général Michel Labarre et le colonel Jean-Paul Chaumel ferment le cortège. Photo Alain Eymet.

 

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Ce sont Enzo et Emmy, élèves de l'école de Sagelat, qui ont eu l'honneur, pour leurs camarades, de fleurir le mémorial. Imaginons leur émotion. Photo Bernard Malhache.

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Pendant la sonnerie "Aux morts". Trois génération de porte-drapeaux. Romain Garrigue, le tout nouveau porte-drapeau de l'A.N.A.C.R, le doyen Maurice Clavière, de 75 ans son aîné, et Robert Février pour la F.N.A.C.A. Photo Alain Eymet.

 

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Baptiste, Mégane et Morgan, trois collégiens de Pierre Fanlac, ont fait l'appel des onze partisans. L'assistance répondit pour chacun d'eux "Mort pour la liberté". Photo Bernard Malhache.

 

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Les personnalités. On reconnaît plusieurs maires du canton mais aussi Michel Rafalovic, Le Coux, honorant Maurice Desplat, et Henri Bouchard, Castels, pour Georges Fabre. Photo Alain Eymet 

 

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Pour une fois allons de droite à gauche. Joseph Dinies et sa compagne Martine, Georges Fongauffier et Cyprien Faget, trois anciens des C.V.R, et J-Claude Fabre un ancien d'Algérie. Georges, qui n'était pas très en forme, n'a pas souhaité prendre la parole et il a été excusé. Photo Alain Eymet.

 

 

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Quand "Le chant des partisans" s'élança de l'Ensemble vocal de Belvès l'émotion était plus que palpable ; surtout chez nos aînés. Photo Alain Eymet.

 

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Muriel Delmas, pour l'A.N.A.C.R, a rendu l'hommage aux valeureux partisans de notre secteur et elle a rappelé que nous commérons le soixante dixième anniversaire du C.N.R. Photo Bernard Malhache.

 

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C'est Jean-Pierre Lavialle, maire de Belvès qui a pris la parole pour l'ensemble des élus et, aussi, es qualité de président de la F.O.P.A.C. Il dit avec une pointe d'humour que les maires A.C sont au coeur d'une espèce en voie de disparition. Photo Bernard Malhache.

 

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Pour l'inauguration, le 23 juin dernier, les jeunes sapeurs ne purent venir ; ils participaient à une opération départementale. Cette année une délégation de ces jeunes a honoré la cérémonie avec leur "tuteur" honoraire, le capitaine Guy Ferber, et leur chef temporel le major Michel Dumas. Photo Bernard Malhache.

 

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Une manifestation républicaine se termine, en principe, par notre hymne national. Les collégiens de Pierre Fanlac, arborant nos trois couleurs, ont conquis l'assistance en interprétant la Marseillaise. Ils ont entonné le septième couplet "Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n'y seront plus...". Toute une allégorie. Photo Bernard Malhache.

 

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Le mémorial est implanté dans l'espace communal sagelacois. C'est donc avec une famille sagelacoise que se termine cette rétrospective picturale. Nathalie et Thierry Ségot peuvent être fiers de leurs enfants ; Emmy a fleuri le mémorial et Bastien fut des jeunes sapeurs qui rendirent les honneurs aux partisans. Une belle image pour Sagelat. Guy Ferber à gauche et Michel Dumas à droite. Photo Pierre Fabre.

 

 


 

  

 

Discours lu par Muriel Delmas,

co-présidente,

pour le comité cantonal de Belvès.

 

 

 

Nous sommes réunis, aujourd'hui 27 mai, pour honorer les partisans du Val de Nauze tombés à Vaurez, le 4 mars 1944, à Fongauffier et à Landrou, le 24 juin, ou à Tuilières le 9 août, toujours dans cette année  1944.

 

Pour la première fois, cette année, l'A.N.A.C.R commémore ces épisodes douloureux non plus au pied des stèles ou des plaques des rues mais en ce lieu de mémoire que nous avons inauguré l'an dernier le 23 juin.

 

L'A.N.A.C.R a choisi cette date du 27 mai non par hasard mais parce que le 27 mai 1943, il y a tout juste 70 ans, naissait, dans Paris occupé, le Conseil national de la Résistance. Cet organe coordonna les différents mouvements de la Résistance intérieure française, de la presse, des syndicats et des membres de partis politiques hostiles au gouvernement de Vichy à partir de mi-1943.

 

Faut-il rappeler que son premier président fut Jean Moulin, délégué du général de Gaulle, qui voulait instaurer ce Conseil afin d'unifier les différents mouvements de Résistance qui s'étaient spontanément constitués depuis la défaite et son appel du 18 juin 1940, au lendemain de la demande d'armistice par le maréchal Pétain !

 

Il faut se rappeler que les mouvements de Résistance, hormis les Francs tireurs et partisans (F.T.P) et autres résistants d'obédience communiste ou apparentée, étaient le plus souvent inorganisés et n'étaient pas suffisamment coordonnés. Aussi, nombre de maquis n'entretenaient pas de relations entre eux et ce cloisonnement des mouvements de Résistance empêchait toute action commune organisée, et donc efficace.

 

Le 1er janvier 1942, Jean Moulin devint ainsi le représentant du général afin d'unifier l'ensemble des mouvements de Résistance. En juin, il mit en place un Comité des experts chargé de penser la synthèse des projets politiques pour l'après guerre. Le tour de force qu'est l'unification se produit un an plus tard, le 27 mai 1943, lors de la première réunion du C.N.R qui se tient à Paris dans l'appartement de René Corbin, au premier étage du 48 rue du Four.

 

Rappelons que Jean Moulin et ses deux collaborateurs, Pierre Meunier et Robert Chambeiron, seul survivant aujourd'hui, ont réuni le 27 mai 1943 les représentants des huit grands mouvements de résistance.

  

Se trouvaient donc ensemble pour libérer la France des personnages hors du commun de sensibilités politiques ou syndicales différentes ; P.C, S.F.I.O, démocrates chrétiens, républicains de droite modérée laïque et de droite conservatrice et catholique, de la CGT, ou de la CFTC. Citons, parmi eux trois figures de proue, Pierre Villon, Georges Bidault et Joseph Laniel.

 

Cette réunion aura une importance politique considérable, ainsi que l'exposa Robert Chambeiron :

 

" Après le 27 juin, les Américains ne peuvent plus douter de la légitimité de de Gaulle. La France devient un pays allié à part entière et, à ce titre, sera présente lors de la capitulation des armées nazies, le 8 mai 1945. D’autre part, les Alliés doivent abandonner leur projet d’administrer eux-mêmes la France au fur et à mesure de sa libération. Et, parce qu’il y a eu le C.N.R et de Gaulle,la France sera, lors de la création de l’Organisation des Nations unies, l’une des cinq grandes puissances à occuper un siège permanent au sein du Conseil de sécurité. "

  

En rendant hommage aux partisans de notre Val de Nauze c'est, bien au-delà vers tous les résistants que nos esprits se portent. Songeons à ceux qui comme, Jean Moulin,  dénoncé et capturé à  Caluire par les SS, a été torturé pendant trois jours par l'immonde, l'odieux et sinistre Klaus Barbie, il décéda le 8 juillet 1943 pendant son transfert vers l'Allemagne, sans avoir rien dit à ses tortionnaires. Le mutisme  de Jean Moulin empêche les nazis de démanteler le C.N.R, lequel décida, cependant, par sécurité, de mettre fin aux séances plénières. Pensons aussi à tous les anonymes qui peuvent nous donner une extraordinaire leçon de constance et de dignité.

 

Le C.N.R fut, aussi, une plate-forme pour la France d'après la Libération. Ses acquits, moult fois attaqués, demeurent encore aujourd'hui des principes républicains de référence dans l'humanisme, avec la Sécurité sociale et les retraites étendues à tous les salariés, dans le champ des libertés avec l'indépendance de la presse et dans le domaine économique, hélas largement entaillé depuis, avec le retour à la nation des grandes entreprises qui furent exploitées par l'occupant.

 

Voilà pourquoi la fondation du C.N.R ne fut pas une banale page de la petite histoire mais une superbe, inoubliable et belle page de la grande histoire. 



29/05/2013
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