Fongauffier-sur-Nauze

Fongauffier-sur-Nauze

ô Nauze ma mie !

 

Que tout le lectorat se rassure, je n'ai nullement l'intention -et encore moins la stupide, vaniteuse, et fallacieuse prétention- de me déclarer hydrologiste !

 

 

Source de la Nauze.jpg

 

 

La plus haute source pérenne de la Nauze. Attention, cette source est en partie privative !

 

 

Aujourd'hui, je voudrais simplement réaffirmer combien nous sommes dépendants de l'eau. Tout le monde, ou presque, en est conscient ; mais, ce qui, probablement, échappe à beaucoup d'entre nous, maintenant que les résidents des hauts de Carvès, de Doissat ou de Cladech peuvent, en période caniculaire, prendre une douche aussi facilement que les clients du George V, c'est combien l'ouverture d'un robinet, anodine pour nous, constitue un progrès dans la marche de notre temps.

L'eau qui surgit, dès que l'on sollicite nos robinets, est arrivée là, grâce à d'énormes travaux de génie civil, en empruntant des canalisations souterraines. Ce que l'on connait moins, ce sont les dégâts collatéraux que tous les travaux de génie civil ont pu provoquer çà et là.

On s'étonne parfois de la disparition de sources, ou de leur faiblesse, lorsqu'une sévère sécheresse s'installe. Les tunneliers, au cours de leurs percements, ont rencontré des poches d'eau qui ont surpris, parfois mortellement, mais n'est-on pas en droit de s'interroger sur les éventuelles ruptures que ces percements ont pu provoquer !

Il y avait à Fongauffier, une  confortable huitaine de sources pérennes. Le percement des tranchées du chemin de fer, vers 1850, en aurait fait disparaître deux, certes bien modestes, qui filaient vers la Nauze. L'écoulement ponctuel du Bloy, dans la tranchée des poubelles, en constitue un ultime vestige.

 

 

Source du tunnel.jpg

 

L'agent de l'équipement de la S.N.C.F, aujourd'hui à la retraite, qui avait en charge la surveillance du Souterrain de Latrape, dit Tunnel du Got,  "ausculte" la source artificielle de la Nauze.

 

 

Les sources les plus fragiles s'éclipsent, parfois, avec un été sec. Certaines ne se réamorcent pas. Ce fut, vraisemblablement, le cas pour Fonmorte [hydronyme rencontré un peu partout dont un à Monplaisant] qui s'est perdue... dans la nuit des temps.

Le camp de Durestal qui abritait les partisans lors de la guerre, jouissait, sans problème, d'une source pérenne  où ces braves résistants disposaient d'une eau fraîche et vivifiante au cœur de la saison sèche.  Son niveau printanier maximum, aujourd'hui, d'après les témoignages des voisins, serait plus bas que l'étiage des années 40... Dans ce secteur de la Forêt Barade, il n'y a pas eu de gros travaux de génie civil ; mais, tout aussi grave si ce n'est plus, la forêt a reculé et les feuillus régulateurs d'humidité ont souvent été remplacés par des résineux qui se révèlent catastrophiques pour l'écosystème.

 

Sortie tunnel.jpg

 La sortie du tunnel. On aperçoit sur la partie gauche de l'image, le filet d'eau qui va rejoindre la Nauze à la Fontaine-de-Salles.

 

 

 

Il ne paraît pas totalement exclu qu'il y ait plus de résidents de notre contrée qui aient vu les Chutes du Niagara que de connaisseurs des détails de notre sympathique Nauze... c'est, tout de même, un peu dommage ! 

 

 

Les promeneurs au Moulin du Pont n ° 6.jpg

 

 

C'était, il y a quelques années, une promenade des moulins organisée par l'O.T. de Belvès.

 

Germain Fonvieille.JPG

 

 

Notre ami Germain est, aussi, un ami de la Nauze.

 

Cascade en hiver.jpg

 

 

Une image d'hiver de la cascade fongauffiéraine.

 

La cascade altérée.JPG

 

 

Le bief du moulin de la Robertie a souffert sur sa rive gauche. En attendant sa réfection, il prend beaucoup d'eau, ce qui, lors de l'étiage de la Nauze, diminue l'écoulement de la cascade.

 

 Photos Pierre Fabre.

 

Bassin de la Nauze carte muette.jpg

 

 

Le bassin de la Nauze, pour beaucoup, offre une richesse insoupçonnée.

 

Bassin de la Nauze avec les noms.jpg

 

Une vieille maxime dit que les petits ruisseaux font les grandes rivières. La Nauze souffre en été du tarissement de ses affluents. Le Raunel tarit rarement, la Grille jamais. Le Valech a perdu sa pérennité depuis les années 40.

 

Carte du relief bassin de la Nauze bis.jpg

 

 

 

Notre vaillante Nauze, la plus ancienne ouvrière de notre bassin de vie, mérite toute notre respectueuse attention. Elle a apporté beaucoup de créativité par ses moulins. Il y en avait plus de 20. Cette richesse hydraulique a fait que, de Pech-Gaudou à Siorac, rares sont les endroits où elle s'écoule dans son lit naturel sans être, en partie, détournée par les multiples biefs qui la jalonnent. Notons quelques hectomètres sous la gare, 100 mètres à Fongauffier et 400 mètres à la Tute ; parce que les moulins obsolètes ont asséché leur bief.

La Nauze a ciselé son décor dans ce vieux socle hercynien.  Notons que ce bassin d'environ 130 Km2 a globalement servi pour situer les limites de l'ancien canton de Belvès. Pratiquement toutes les communes apportaient leurs eaux à la Nauze. On peut noter que l'espace collinaire de Fongalop verse dans la Couze.  Quelques hectares de Doissat apportent leurs eaux à la Lémance tandis qu'une partie de celles de Cladech vont à l'Antinol ou à la Dordogne. 

 

La ligne de partage des eaux, des hauteurs de Latrape, sépare trois bassins majeurs, le Lot, la Dordogne et la Garonne.  C'est de cette crête que naissent la Lémance et son affluent la Ménaurie, la Nauze, à Cabirat, Cabirat vient de l'occitan tête tournée, et le talweg en vallon qui est le géniteur des sources du Dropt. Dans le prolongement des hauteurs de Latrape, on trouve, aussi, au dessus de Babiot, le partage des eaux vers le Céou, obtenu par l'intermittent Merdalou. 

 

La Nauze, modeste affluent de 17 Km, la R.G de la Dordogne, s'inscrit entre les bassins du Céou et de la Couze. On remarquera que la Nauze est pérenne, ce qui n'est pas le cas pour le Céou, et la Couze ne l'est qu'en aval de St Avit-Rivière. Ce n'est pas tout à fait anecdotique de pointer entre la Nauze et le Céou, l'Antinol et l'Embaley. Ils ouvrent deux petits vals qui, de leur départ au-dessus de Merle, rejoignent la Dordogne respectivement à Envaux et aux Milandes. Entre la Nauze et la Couze, quelques petits cours d'eau partent de la Bessède vers la Dordogne dont le Peyrat, ruisseau d'Urval, et le Bélingou qui des hauteurs de Cadouin, file rejoindre la Dordogne sous Calès. 

 

Si vous n'aimez pas la Nauze, ce qui est votre droit, ou si vous trouvez que ce blog parle trop souvent d'elle, il vous est loisible de vous exprimer en usant de la fenêtre des commentaires.

 

 

La Nauze sur la carte de Belleyme-1.jpg

 

 

Regard sur la carte de Beleyme.

 

 

13696.jpg

 

 

 

Chaque année, pour  la fête, le Pont de la République mis en relief par les feux de bengale de Dominique, ne manque pas d'allure. 

 

 

 



02/05/2016
16 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 222 autres membres