Fongauffier-sur-Nauze

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Une expo à ne pas manquer.

 

 

BELVÈS

 

Dans quelques jours un siècle nous séparera du siècle du commencement des hostilités de la "Première Guerre mondiale".

 

On ne peut, bien entendu, commémorer en festoyant une tragédie mais il paraît normal, pour le devoir de mémoire, de s'attarder sur l'historicité de ce terrible conflit qui, hélas, en entraîna un autre encore plus dévastateur.

 

Les animateurs des Musées de Belvès ont voulu s'investir sur cette période douloureuse qui précipita tant de familles dans la douleur allant, pour certains, à voir la raison vaciller. Les Musées de Belvès ont voulu "coller" à l'histoire locale ainsi ils présentent des pièces de personnages du cru, s'attardent sur la cocasse permission du prisonnier Calès et présentent des monuments érigés en souvenir de ces malheureux poilus qui, bien entendu, auraient préféré continuer à travailler leurs lopins de terre plutôt que d'aller perdre la vie, dans la boue des tranchées, pour une cause qu'ils comprenaient bien mal.

 

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On bavarde en attendant les interventions.

 

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Des pièces qui rappellent que nos aïeux ont connu des déluges d'obus.

 

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Les visiteurs sont impressionnés par l'assemblage du musée.

 

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Nos valeureux poilus sacralisaient leurs infirmières, un brin de féminité doucereuse dans cet enfer.

 

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Le président Alain Chevalier a remercié tous les préparateurs de cette exposition.

 

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Beaucoup de monde pour ce vernissage.

 

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Et oui le décor vers le sillon du Mamarel, que les anciens collégiens ont bien connu, à lui seul, mérite le passage pour admirer la campagne.

 

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Noëlle Grimbert rappela de tous petits faits qui prolongent cette histoire dramatique. Faire une oeuvre d'art avec un obus, ériger un monument, à Biron, en associant le génie créateur d'un Allemand et rappeler que la paix est un bien hautement précieux.

 

 

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Jean-Noël Biraben, dans le sillage de son géniteur, récita sans la moindre fausse note, la superbe poésie de Lucien Boyer rendant un hommage appuyé aux combattants de cette trop longue guerre.

 

Le retour

Poème de Lucien Boyer - 1919

"A mon ami Fernand LEBAILLY, lieutenant au 36e de ligne"

 

La guerre était finie, et Dieu jusque là-haut,

Parmi les astres d'or brillants comme des phares

Entendit des clameurs et des bruits de fanfares

Et des hourrahs partant de Douvres à Tsing-Tao

- Quel bruit, demanda-t-il trouble l'azur sans voile ?

- Seigneur, fit une vois dans les célestes chœurs

C'est le grand défilé des Alliées vainqueurs

Qui passent sous l'arc de triomphe de l'Étoile

Un brouhaha courut à travers le ciel pur

La foule des Élus jusque-là stoïque

Voulant voir défiler cette armée héroïque

En trombe se pressait sur le balcon d'azur

Saint-Pierre en tortillant sa barbe de prophète

Fébrile, trépidant comme un vieux cocardier

Cria : - Faites venir Flambeau, le grenadier

Il va nous expliquer les détails de la fête.

 

Et Flambeau s'avança, pimpant comme à Schönbrunn

Il dit " - Ça me connaît, la gloire militaire !

Tous ces beaux régiments qui défilent sur terre

Je vais vous les nommer, messeigneurs, un par un.

Les cavaliers passaient avec un bruit de houle

Il annonça : - Voilà les hussards ! Les dragons !

Et les portes du ciel frémirent sur leurs gonds

Aux transports délirants qui montaient de la foule.

- Ce n'est rien dit Flambeau, c'est le commencement

Voici les artilleurs !... dominant les trompettes

Des hourras si nourris qu'on eut dit des tempêtes

Soufflèrent en rafale et jusqu'au firmament.

- Ce n'est rien dit Flambeau, vous verrez mieux j'espère

Ah ! Voici le génie !... Et les aviateurs

Dans le vrombissement farouche des moteurs

L'immense voix du peuple assourdit Dieu le père !

Puis Flambeau se penchant annonça : - Les marins

Cette fois la clameur bouleversa les mondes

Et le soleil, conquis, jeta des palmes blondes

A ces humbles fêtés comme des souverains

Ce n'est rien, dit Flambeau d'une voix attendrie

Vous allez voir quand va passer l'infanterie

Cela sera formidable, torrentiel,

J'ai peur que ce hourrah fasse crouler le ciel !

Et voici que soudain, après ces chevauchées

Ils virent s'avancer les hommes des tranchées

Les chasseurs, les lignards, les zouaves, les alpins

Ceux qui prenaient racine ainsi que des sapins

Quand les minenwerfers déchaînaient leurs bourrasques

C'était un océan de casques, et de casques

Mais au lieu de clameurs de victoire, plus rien...

Le silence... Indigné, Flambeau rugit : - Eh : bien !

Ils ont bravé pour vous la mort, la faim, le givre,

Vous leur devez l'orgueil et le bonheur de vivre

Et quand vient le moment de leur ouvrir vos bras

Vous vous taisez ? Français, vous êtes ingrats !

Mais comme il achevait à peine cette phrase

Il regarda la terre et fut rempli d'extase

Dans l'or éclaboussant du couchant radieux

Les Poilus s'avançaient comme des demi-dieux

Sous leurs casques de fer plus troués que des cibles

Et frémissant devant ces héros impassibles

Dont le regard altier semblait dire : - C'est nous !

 

Tout le peuple muet s'était mis à genoux.

 

Photos Pierre Fabre.

 

 

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20/07/2014
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