Fongauffier-sur-Nauze

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Allas-les-Mines. Qui s'en souvient ?

 

 

 

 

 

Jacqueline d'Angélo.jpg

De Paceco, gros bourg de Sicile occidentale, nous parvient le décès de Giacomina d'Angélo-Spada.

Giacomina [Jacqueline] migra en France, à Allas-les-Mines, juste après la guerre, avec sa mère et son frère cadet Francisco [Francis]. Ils venaient rejoindre le père déjà au travail à la cimenterie.

L'évolution par chemin de fer dura 4 jours. On était loin de l'ère de la grande vitesse.

Giacomina-Jacqueline d'Angelo-Spada

On imagine difficilement le périple familial de ces Siciliens désargentés qui arrivent en France, terre inconnue où les habitants peinent à se remettre des heures noires et ont bien du mal à assister les migrants. Néanmoins de généreux nîmois anonymes ont donné un viatique minimum à ces migrants épuisés. Ils se seraient certainement reconnus dans l'expression des mémoires de Virgile Barel* "Qu'il est amer le pain de l'exil".

 

Allas-les-Mines sera donc la terre d'accueil des d'Angelo. Dans ce village la famille gagne sa vie... et l'estime des Allacois. Giacomina, francisée Jacqueline, va fréquenter l'école du village puis se lancer dans la vie active. C'est à l'entreprise Téton qu'elle effectuera ses premières armes ouvrières.

 

Après avoir passé sa vingtaine d'années Jacqueline doit suivre ses parents nostalgiques de leur île natale. Ils veulent repartir vers Trapani, leur jolie et fière cité méditerranéenne de la Sicile occidentale. Là bas Jacqueline redevient Giacomina et elle épouse Nicolo. Elle lui donnera deux filles et un garçon. C'est à Paceco, gros bourg de cette province de Trapani, francisée sous le nom de Déprane, que les époux vont passer leur vie et devenir parents, puis grand-parents.

 

Nicolo, il y a quelques mois, s'est éteint et, le 18 décembre, Giacomina, à son tour, vacilla pour l'au-delà.

 

Les d'Angelo ont quitté Allas il y a un demi-siècle. Seuls les anciens peuvent avoir une riche souvenance de cette famille qui est repartie mais a gardé, à Sagelat, le rameau de Francis.

 

Pour le départ de Giacomina pensons à eux qui, certainement, n'ont pas toujours jugé que leurs vicissitudes paraphrasent exactement "La vie est un long fleuve tranquille", comme l'énonce avec humour le film de Étienne Chatiliez, sorti en 1988.

 

* Virgile Barel, doyen de l'Assemblée nationale, mandature de 1973, arc bouta cet aphorisme en pensant aux nombreux émigrés qu'il côtoya dans le populaire quartier niçois du Bon Voyage.

 

d'Angélo.jpg

 

La fratrie d'Angélo 



20/12/2018
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