Fongauffier-sur-Nauze

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Bruno s'échappe définitivement de notre écran

 

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Ce vendredi 28 décembre, pour Bruno Ardouin n'est pas un jour quelconque d'une fin d'année. Pour Bruno cette année fut marquée en Périgord par une félibrée cypriote qu'il a couvert, un épuisant feuilleton opposant les défenseurs du fleuve Dordogne à la présidence du conseil départemental, un long conflit social à la plateforme postale de Siorac et, in fine, des turbulences des gilets jaunes. En Périgord, il faut le reconnaitre, elles sont restés dans les limites d'une expression vive, certes, mais pacifique.

 

Pour Bruno ce 28 décembre clôt ses missions médiatiques alors que tombe le crépuscule de 2018. 

 

 

Bruno Ardouin en reportage à Fayrac.

Image 16/9/2018 Pierre Fabre

 

Saluons ces témoins actifs de la vie départementale. Il m'a été agréable, à de multiples occasions, de  voir les équipes de France 3 Périgords honorer les thèmes que Terres-de-Nauze a tenté de mettre en avant. Pêle-mêle ses binômes, journaliste-caméraman, sont venus sur les chemins de la mémoire de l'ANACR, ils ont suivi l'extraction de la pierre du mémorial de Fongauffier, ils ont, entre autres, rappelé la dure historicité de la mine à Merle et la vie laborieuse de la filature. Le magnifique reportage de Vincent Dubroca a mis en relief, hélas sans le moindre succès, les endémiques atteintes au patrimoine des chemins ruraux avec ses redditions sacrifiant l'intérêt général. Émilie Bersars, alors dans ses premières années journalistiques, a su présenter le rôle historique et patrimonial du chemin de fer, en s'appuyant sur le regard édifiant de Pascal Tinon, sur ces ouvrages d'art dont le souterrain de Latrape et le viaduc de Larzac. France 3 Périgords, avec le reportage de Rahabia Issa et Jean Rémy Haas, le 30 novembre 2013, a même accompagné une animation singulière en faisant repasser, à Monplaisant, l'examen d'entrée en sixième, celui qui fut abrogé en 1956. Ce reportage a été relayé tant au niveau régional que national. 

France 3 Périgords s'invite dans tous les recoins du département du Camp de César saint-parducien, où l'aéronautique a implanté ses jalons il a près d'un siècle, à Lascaux, notre média départemental tient à fouiller dans les multiples sollicitations les thèmes qui sont les éclairages de nos concitoyens.

C'est grâce à France 3 Périgords que l'aventure extraordinaire du prisonnier Calès, racontée par Pierre Bellemare, s'est invitée sur tous les petits écrans de l'Hexagone après avoir été mémorisée par Sébastien Bouwy. Ce brave captif sagelacois, en Allemagne, eut l'audace inouïe de solliciter du kaiser une permission pour venir rendre visite à sa famille ! La suite fut une équipée qui, dans cette période historique, jeta le trouble, la suspicion et prit un côté quasiment burlesque.

 

À diverses occasions j'ai accompagné Bruno, sur le terrain, avec mon ami Pascal Tinon aux manettes de sa caméra. Je conserverai la petite touche d'une interview qu'il mena, avec notre ami Georges Fongauffier, à Merle. En face de l'ancien terril il lui lança "Georges, surtout gardez votre accent du terroir!"

 

Bruno a été un excellent journaliste de terrain. Ce qui est fascinant chez ces journalistes, témoins actifs de la vie sociétale de proximité, dont chez Bruno, c'est l'excellent esprit d'analyse et de synthèse qui leur faut avoir pour présenter en moins de deux minutes, un thème qui mériterait certainement une rétrospective d'un quart d'heure, si le temps n'était pas aussi mesuré. Cela me ramène au cours de Français diligentés par notre professeur X Arramon. Il préconisait à mes galopins de condisciples, y compris au plus médiocre de ce collectifje n'ai pas besoin de le nommer, pour nos devoirs le plan, la manipulation de l'analyse et de la synthèse.  

Bruno a parcouru tout le département, découvert de multiples sites, rencontré bien des femmes et des hommes comptables de leurs faiblesses et leurs atouts. Respectueux de toutes les sensibilités il s'est bien gardé bien de mettre en avant ses propres perceptions tant il tenait à l'objectivité. C'est aussi à cela que l'on mesure la finesse, d'aucuns diraient la classe, d'un journaliste qui n'a pas à s'écarter du fil de la justesse et de la neutralité.

Ses derniers reportages en terre "nauzéroise", tant à Belvès qu'à Sagelat, furent pour le centenaire de l'Armistice de 1918. Là, comme pour tous les sujets abordés, nos concitoyens ont pu apprécier la qualité journalistique de Bruno. 

 

Être journaliste dans un département de la ruralité profonde, où les contradictions sont quasiment une religion n'est pas du tout aussi simple que d'aucuns peuvent le croire.

 

 

 



27/12/2018
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