Du musée à l'économusée
Clarianne, pédagogue hors du commun, mieux qu'un maître de conférence universitaire, aussi à l'aise dans notre langue que dans celle d'Érasme, de Vincent Van Gogh ou de William Shakespeare émerveille toujours quand elle intervient, notamment pour valoriser la laine, le travail de la laine et son historicité.
Pour cet été 2018 trois jeunes ambassadrices de charme ont pris leurs marques dans ce site lainier. Athanaïs nous vint des Pays de Loire, Jennifer qui boucle un impressionnant mémoire patrimonial, arriva de Normandie et, presque de ce sillon du Nauzérois, Anaëlle la quercynoise travailla également sur le patrimoine. Souhaitons leur, à elles trois, de consolider le brillant cursus qu'elles ont étayé dans ce vénérable économusée.
Le Centre d'interprétation de la laine, à Fongauffier, est-il un musée ou un économusée; essayons d'en saisir la différence.
Un musée est un lieu dans lequel sont collectés, conservés et exposés des objets dans un souci d’enseignement et de culture. Le Conseil international des musées (ICOM) a élaboré une définition plus précise qui fait référence dans la communauté internationale :
"Un musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d'études, d'éducation et de délectation."
Cyril Simard naît à Baie-Saint-Paul, au Québec, en 1938. Il retient de sa formation première l’influence déterminante de ses parents et de ses premiers maîtres : son père qui l’initie au commerce ; sa mère, à l’artisanat ; le frère Ernest Veilleux, à la musique ; le peintre René Richard, au dessin ; Mgr FélixAntoine Savard, au musée et à l’écriture. Dans les années 1960, il devient architecte et se spécialise en artisanat et design. La carrière de Cyril Simard se partage en plusieurs volets : enseignement universitaire et pratique de l’architecture, direction de la Centrale d’artisanat, diffusion des connaissances par la télévision et le livre, conception et développement de projets au sein de la fonction publique québécoise, création du concept et du réseau des économusées. Il donne une longue entrevue dont nous reproduisons ici d’importants extraits qui forment une sorte de courtepointe en douze morceaux. https://www.erudit.org/fr/revues/rabaska/2011-v9-rabaska1819335/1005899ar.pdf
Jacques-Louis était, par filiation, le maître de céans. Il a pris la direction de la filature au printemps de 1961, après le décès de son père. Il a poursuivi l'exploitation lainière pendant une trentaine d'années. Andrée, son épouse, toute jeune institutrice, arriva au coeur des années 50. Elle fut plus que l'épouse attentionnée du filateur. Elle devint un peu l'âme de cette filature et après de décès de Jacques-Louis, à la fin des années 90, elle fut la porteuse de ce devoir de mémoire de la filature. Les Teilhaud ont, par ailleurs, été les piliers fondateurs de la Troupe de Sagelat.
Au Centre d'interprétation de la laine on a beaucoup travaillé cet été pour accueillir les visiteurs mais, aussi, pour remettre les machines en état avec, cerise sur le gâteau, une réactivation dumécanisme pour les journées du patrimoine.
Photos Pierre Fabre
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Photo Serge Righi
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