Il y a 100 ans, la bataille de Verdun.
Aujourd'hui, 19 décembre, coïncide avec le centenaire de la fin de la Bataille de Verdun. Elle dura du 21 février au 19 décembre 1916 et fut l'une des plus sanglantes tueries de l'histoire de l'humanité. Je voudrais penser à toutes les victimes, de toutes les guerres que les "têtes pensantes", de tous les états, ont su imaginer et j'aurai une pensée pour les malheureux qui n'ont eu d'autre voie que de s'exécuter, pour que les généraux puissent parader avec de nouvelles étoiles, ou d'être fusillés. Une pensée aussi pour ces familles de l'Alsace-Lorraine où les combattants, à leur corps défendant, dans le tumulte des consciences, faisaient face aux Français.
Bernard Malhache a trouvé dans les papiers de son grand'père, qui avait la malchance d'être avec les casques à pointe, une poésie anonyme sur Verdun.
On ne danse pas ici.
Pardon Messieurs, Mesdemoiselles, Si j'interromps ainsi vos jeux. Pardon si je vous interpelle C'est pas pour moi, c'est pour eux, Pour eux, ceux qui dans la terre Reposent ici, au champ d'honneur Excusez un peu ma colère Mais j'ai tant souffert dans mon cœur, C'est ici qu'était ma chaumière Tout mon bien, tout ce que j'aimais, Ici dans ce tas de poussière Il y a tout ce que je possédais. Ce que j'ai perdu ne m'importe guère Mais c'est les milliers de poilus. Qui sont morts dans l'horrible guerre. J'veux pas, je veux pas qu'on danse là-dessus. Danser ici, c'est un blasphème Une honte, une indignité C'est insulter la France elle-même C'est insulter l'humanité, Comprenez-vous, c'est un cimetière Quand on y vient c'est chapeau bas C'est pour y dire une prière Ou chercher la tombe d'un petit gars.
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On vient pas ici pour faire la noce On vient pas ici pour chanter On vient voir une chose atroce Un pays qui fut dévasté, On vient voir le reste d'un village Où il n'y a plus un mur debout On vient voir l'œuvre d'un carnage On n'danse pas, on s'met à genoux, Vous n'avez donc pas pendant la guerre Perdu un parent, un ami, Un amant, un époux, un frère Moi mes deux fils y ont péri. Êtes-vous donc de vrais sauvages Ne serait-ce que des Allemands Qui reposeraient dans ce village Danser ici, c'est insolent. Respect aux morts de la Grande Guerre, Victimes, martyrs ou bien héros, Ne souillez jamais cette terre Car chaque pierre est un tombeau. Hors d'ici, noceurs et vadrouilles Mauvais riches et muscadins. Hors d'ici, ceux qui ont eu la trouille Et qui maintenant, viennent voir Verdun.
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