L'acoustique idéale du tympan des fours à chaux.
MERLE
Que celles et ceux qui trouvent que je parle trop souvent de Merle fassent l'impasse du regard de cet article ! Dimanche soir, fête de la musique, le décor de l'hémicycle de la scène de Merle accueillait les personnes qui voulaient, l'espace d'un soir, renouer avec nos traditions occitanes.
L'Atelier sarladais de culture occitane a vraiment donné une soirée d'exception dans ce hameau de Merle que les mineurs ont quitté depuis 65 ans.
L'occitan était bien entendu le vecteur linguistique dominant mais, de nos jours, il faut bien se plier à l'influence du français qui a, hélas, relégué notre belle langue latine au second plan.
Spectacle progressiste les artistes avec "L'Eiaroa de fuoc" ont rendu hommage à Louise Michel et à la Commune de Paris, l'épopée rebelle que les Versaillais du sinistre Monsieur Thiers ont éradiqué dans le sang. Le groupe s'est appliqué a entonner une chanson basque, "Hegoak", chanson interdite sous l'affreuse dictature franquiste. Cette chanson issue d'un poème pourrait se traduire par "les ailes".
Txoria Txori est un poème écrit en basque par Joxean Artze et mis en musique (folk) par Mikel Laboa, membre du groupe Ez Dok Amairu. Mikel Laboa connaissait Joxean Artze pour avoir collaboré sur des chansons comme Zilbor-hesteak (Le cordon ombilical) par exemple, mais ne le connaissait pas en tant que poète. En 1968, il est allé dîner un soir avec sa femme dans un restaurant de Saint-Sébastien. Le poème Txoria Txori de Joxean Artze (alors âgé d'environ 25 ans), qui n'était pas encore paru, était imprimé sur les serviettes. C'était un acte de résistance contre l'interdiction faite par le régime franquiste d'utiliser la langue basque. Sa femme le lui a lu, et lui a dit que c'était un beau poème. Il l'a lu à son tour, et il lui a beaucoup plu aussi. Quand ils sont rentrés à la maison, il l'a mis en musique en très peu de temps." Mikel Laboa a présenté pour la première fois la chanson au théâtre Astoria de Saint-Sébastien. |
Un autre mouvement de mémoire avec "Campesino" s'incrit dans la douleur des atrocités des conquistadors en Amérique latine.
Cette soirée de l'ASCO, certes, s'est autorisée ce côté émotif sur le passé souvent dramatique mais avant tout et surtout elle valorisait la nature, les montagnes et nos ancêtres, les paysans, les bergers et bergères et avec un rien de malice, avec finesse et humour, nous faisait découvrir leurs aspirations et leurs craintes.
Cliquez sur les images.
Isabelle Petitfils et François Munoz ont accueilli les choristes et le public.
Les choristes ont fait vibrer les vieilles pierres des fours à chaux et passionné les occitanistes.
Daniel Chavaroche sait être scrutateur de son public, affirmatif dans son verbe et aussi plein d'humour.
Le tympan des fours à chaux réceptionne merveilleusement les sons.
Il fait nuit et, parfois, jusqu'à l'aube "Ai paur". J'ai peur.
Notre occitan necessite qu'un petit éclairage vienne décrypter les belles tournures d'une langue qui se perd dans la nuit des temps.
Les jeunes bergères étaient toujours méfiantes et suspectaient quelques infidélités de leurs bergers.
Le groupe
... et le guide.
Daniel reviendra à Merle en septembre pour les journées du patrimoine; c'est promis. Il nous racontera des histoires de la mine et des mineurs.
Le public a été comblé.
Au premier rang, sur la gauche, j'ai rencontré, accompagné de Lily sa charmante épouse, un ami, pas de 30 ans mais de bientôt le double. Michel aime beaucoup venir à Merle.
Photos Pierre Fabre.
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