Le 11 novembre sagelaco-monplaisanais.
Ce 11 novembre, un siècle après le début de
À Sagelat le cortège se constitua, comme d'habitude, à la salle des fêtes et partit vers le monument aux morts en empruntant la toute nouvelle piste de l'espace sportif. La progression, dès le pont de
Les enfants déposent la gerbe.
Après la lecture de la lettre du ministre effectuée par Olivier Merlhiot, le dépôt de gerbe et la sonnerie "Aux morts" "
Charlotte interroge un papy. Photo Sylvie Merlhiot.
Charlotte Genestal. Photo Bernard Malhache.
Une saynète animée par Charlotte Genestal et par Joël Eymet avait pour but de guider vers le devoir de mémoire. Cette saynète, placée dans la cérémonie, fut une idée de Muriel Delmas, présidente de l'A.N.A.C.R.
Le rappel de l'exécution du caporal Jules-André Peugeot, le 2 août, à Joncherey, une trentaine d'heures avant l'ouverture officielle des hostilités, fut suivi d'une lecture d'une émouvante poésie composée, le 19 mars 1923, par le Joncheroy Roger Régor.
Léo et Thelma Duvernet-Leygue ont lu la poésie. On notera que leur trisaïeul X Bergues fut le maire de Monplaisant pendant la Guerre de 1914/1918. Photo Bernard Malhache.
Je suis cloué au sol, les yeux fixés aux cieux
Ce n’était pas la guerre, et je suis amoureux
Je pense à ma belle, à celle qui m’attend
Je ne veux pas mourir, je viens d’avoir vingt ans
Je regarde là haut dans le soleil couchant
Des oiseaux apeurés volent en tourbillonnant
Valsez plumes légères, mais venez vous poser
J’ai un serment d’amour, il faut le lui apporter
Viens cher petit oiseau, viens encore plus près
Je ne te veux pas de mal, tu vois, je suis blessé
Prends ce petit papier dans ma main entrouverte
Va le lui déposer, là-bas sur sa fenêtre.
Je l’avais gribouillé avant d’être touché
Je lui disais qu’un jour nous nous serions mariés
Que la vie serait belle auprès de nos enfants
Pars vit’ à tire d’ailes, tant qu’il est encore temps
Le soleil s’est couché, la lune s’est levée
Dans le ciel étoilé, un ange m’apparaît
C’est son visage à elle qui est venu m’embrasser
Dans mon dernier soupir, baiser d’éternité.
J-Bernard Lalue va lire le message du ministre.
À Monplaisant la cérémonie, à peu de chose près, fut identique avec, cependant, la remise du diplôme de porte drapeau, par J-Bernard Lalue, maire de Monplaisant, à Bernard Grenier qui, depuis une décennie, participe à toutes les cérémonies. Cette remise fut soulignée par la lecture, de J-Claude Eymet, du message de J-Paul Bedoin, secrétaire départemental de l'A.N.A.C.R, qui félicite chaleureusement Bernard pour son assiduité.
Bernard Grenier a laissé échapper une petite larme.
Notons que Bernard a la joie d'avoir trouvé un jeune de 19 ans, Romain Garrigue, dont les racines sont monplaisanaises, pour l'assister et pour le relayer.
Le thème pour la cérémonie de 2015, à Monplaisant, est tout trouvé. Il sera porté par ceux qui l'ont imaginé. Pour l'heure nous n'en parlerons pas mais il devrait réunir à Monplaisant un nombre important de personnes.
L'assistance n'a jamais été aussi nombreuse.
Cette année nous avons eu la chance de voir germer une parfaite synchronisation sagelaco-monplaisanaise qui est de bon augure. On a pu remarquer que la participation d'environ 30 personnes à Sagelat et 50 à Monplaisant dépassa les espérances.
Jules-André Peugeot, caporal du 44ème R.I de Lons-le-Saunier, instituteur et fraîchement émoulu de l'E.N de Besançon, mobilisé comme garde frontière fut exécuté par le sous-lieutenant André-Camille Meyer, du 5ème chasseur, basé à Mulhouse, ville depuis 1870 aux mains des Prussiens.
La mémoire de Jules-André Peugeot a souvent été mise en avant. En 1922 le président Poincaré, devant 5 000 personnes à Joncherey, en inaugurant le mémorial précisa qu'il s'agissait d'un assassinat puisque les hostilités n'étaient pas commencées. Le mémorial fut détruit par les nazis en 1940 et rétabli après la guerre.
Jules-André Peugeot, issu d'une famille ouvrière doubiste d'Étupes, jeune pédagogue apprécié, instituteur à l'école du Pissoux, commune de Villers-le-Lac, devait devenir officier pour la durée de la guerre. Il tomba, dans l'honneur, face à l'agresseur voulant couvrir au maximum son escouade. Une plaque fut scellée à l'E.N de Besançon. Une rue de Paris prit le nom de Peugeot. On peut cependant regretter que, pour ce faire, on ait débaptisé la rue Anatole France. Bien d'autres artères auraient pu recevoir ce nom sans déclasser un patronyme aussi prestigieux et sympathique.
La famille d'André-Camille Meyer, d'une origine plutôt aisée et bourgeoise, de Magdebourg, n'était dans l'Alsace occupée que depuis l'annexion.
Une vieille chanson "Vous n'aurez pas l'Alsace et
Vous n'aurez pas l'Alsace et
Et, malgré vous, nous resterons français
Vous avez pu germaniser la plaine
Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais.
Vous n'aurez-pas l'Alsace et
Marie Praderie présente l'image des deux premiers morts de la guerre.
André-Camille Meyer, fier de son uniforme, avait croisé des jeunes joncheroises apeurées et terrifiées. Il leur avait dit, en alsacien, "Nous allons faire de grandes choses".
Ce hussard du kaiser qui venait de violer la frontière a tout simplement ordonné à ses subordonnés "Sabre au clair" et il tira sur Jules-André Peugeot hussard noir de
Les deux hommes avaient 21 et 23 ans. Les anciens combattants d'Illfurt, dans le Haut-Rhin, lieu de la sépulture d'André Meyer, ont néanmoins, le 2 août, rendu les honneurs au hussard impérial.
Qu'il me soit plutôt permis d'avoir une sympathie affirmée pour l'agressé. Il aurait eu tant de chose à faire pour la paix.
Charlotte Genestal et Joël Eymet lors de leur saynète. Photo Marie Praderie.
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