Fongauffier-sur-Nauze

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Le 11 novembre sagelaco-monplaisanais.

 

Ce 11 novembre, un siècle après le début de la Première Guerre mondiale, se devait d'avoir un relief un peu particulier.

 

À Sagelat le cortège se constitua, comme d'habitude, à la salle des fêtes et partit vers le monument aux morts en empruntant la toute nouvelle piste de l'espace sportif. La progression, dès le pont de la République, se fit avec la musique de "La marche de Novembre", œuvre musicale, 1975, de Roger Boutry.

 

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Les enfants déposent la gerbe.

 

Après la lecture de la lettre du ministre effectuée par Olivier Merlhiot, le dépôt de gerbe et la sonnerie "Aux morts" "la Marseillaise" mit un terme à la première partie de la cérémonie.

 

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Charlotte interroge un papy.  Photo Sylvie Merlhiot.

 

BELVES  SAGELAT  Commémoration du 11 Novembre

 

  

Charlotte Genestal. Photo Bernard Malhache. 

 

Une saynète animée par Charlotte Genestal et par Joël Eymet avait pour but de guider vers le devoir de mémoire. Cette saynète, placée dans la cérémonie, fut une idée de Muriel Delmas, présidente de l'A.N.A.C.R.

 

Le rappel de l'exécution du caporal Jules-André Peugeot, le 2 août, à Joncherey, une trentaine d'heures avant l'ouverture officielle des hostilités, fut suivi d'une lecture d'une émouvante poésie composée, le 19 mars 1923, par le Joncheroy Roger Régor.

 

BELVES  SAGELAT  Commémoration du 11 Novembre

 

Léo et Thelma Duvernet-Leygue ont lu la poésie. On notera que leur trisaïeul X Bergues fut le maire de Monplaisant pendant la Guerre de 1914/1918. Photo Bernard Malhache.

 

Je suis cloué au sol, les yeux fixés aux cieux

Ce n’était pas la guerre, et je suis amoureux

Je pense à ma belle, à celle qui m’attend

Je ne veux pas mourir, je viens d’avoir vingt ans

 

Je regarde là haut dans le soleil couchant

Des oiseaux apeurés volent en tourbillonnant

Valsez plumes légères, mais venez vous poser

J’ai un serment d’amour, il faut le lui apporter

 

Viens cher petit oiseau, viens encore plus près

Je ne te veux pas de mal, tu vois, je suis blessé

Prends ce petit papier dans ma main entrouverte

Va le lui déposer, là-bas sur sa fenêtre.

 

Je l’avais gribouillé avant d’être touché

Je lui disais qu’un jour nous nous serions mariés

Que la vie serait belle auprès de nos enfants

Pars vit’ à tire d’ailes, tant qu’il est encore temps

 

Le soleil s’est couché, la lune s’est levée

Dans le ciel étoilé, un ange m’apparaît

C’est son visage à elle qui est venu m’embrasser

Dans mon dernier soupir, baiser d’éternité.

 

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J-Bernard Lalue va lire le message du ministre. 

 

À Monplaisant la cérémonie, à peu de chose près, fut identique avec, cependant, la remise du diplôme de porte drapeau, par J-Bernard Lalue, maire de Monplaisant, à Bernard Grenier qui, depuis une décennie, participe à toutes les cérémonies. Cette remise fut soulignée par la lecture, de J-Claude Eymet, du message de J-Paul Bedoin, secrétaire départemental de l'A.N.A.C.R, qui félicite chaleureusement Bernard pour son assiduité.

 

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Bernard Grenier a laissé échapper une petite larme.

 

Notons que Bernard a la joie d'avoir trouvé un jeune de 19 ans, Romain Garrigue, dont les racines sont monplaisanaises, pour l'assister et pour le relayer.

Le thème pour la cérémonie de 2015, à Monplaisant, est tout trouvé. Il sera porté par ceux qui l'ont imaginé. Pour l'heure nous n'en parlerons pas mais il devrait réunir à Monplaisant un nombre important de personnes.

 

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L'assistance n'a jamais été aussi nombreuse.

 

Cette année nous avons eu la chance de voir germer une parfaite synchronisation sagelaco-monplaisanaise qui est de bon augure. On a pu remarquer que la participation d'environ 30 personnes à Sagelat et 50 à Monplaisant dépassa les espérances.

 

Jules-André Peugeot, caporal du 44ème R.I de Lons-le-Saunier, instituteur et fraîchement émoulu de l'E.N de Besançon, mobilisé comme garde frontière fut exécuté par le sous-lieutenant André-Camille Meyer, du 5ème chasseur, basé à Mulhouse, ville depuis 1870 aux mains des Prussiens.

La mémoire de Jules-André Peugeot a souvent été mise en avant. En 1922 le président Poincaré, devant 5 000 personnes à Joncherey, en inaugurant le mémorial précisa qu'il s'agissait d'un assassinat puisque les hostilités n'étaient pas commencées. Le mémorial fut détruit par les nazis en 1940 et rétabli après la guerre.

Jules-André Peugeot, issu d'une famille ouvrière doubiste d'Étupes, jeune pédagogue apprécié, instituteur à l'école du Pissoux, commune de Villers-le-Lac, devait devenir officier pour la durée de la guerre. Il tomba, dans l'honneur, face à l'agresseur voulant couvrir au maximum son escouade. Une plaque fut scellée à l'E.N de Besançon. Une rue de Paris prit le nom de Peugeot. On peut cependant regretter que, pour ce faire, on ait débaptisé la rue Anatole France. Bien d'autres artères auraient pu recevoir ce nom sans déclasser un patronyme aussi prestigieux et sympathique.

La famille d'André-Camille Meyer, d'une origine plutôt aisée et bourgeoise, de Magdebourg, n'était dans l'Alsace occupée que depuis l'annexion.

 

Une vieille chanson "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine" laissait échapper ce refrain :

 

Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine

Et, malgré vous, nous resterons français

Vous avez pu germaniser la plaine

Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais.     

 

Vous n'aurez-pas l'Alsace et la Lorraine, est une chanson de Gaston Villemeret et Henri Nazet pour les paroles et de Ben Tayoux pour la musique, écrite en 1871, au lendemain de la guerre franco-allemande, qui s'est conclue par l'annexion de l'Alsace-Lorraine au nouvel empire allemand.

 

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 Marie Praderie présente l'image des deux premiers morts de la guerre.

 

André-Camille Meyer, fier de son uniforme, avait croisé des jeunes joncheroises apeurées et terrifiées. Il leur avait dit, en alsacien, "Nous allons faire de grandes choses".

Ce hussard du kaiser qui venait de violer la frontière a tout simplement ordonné à ses subordonnés "Sabre au clair" et il tira sur Jules-André Peugeot hussard noir de la République. Jules-André Peugeot eut juste le temps de répliquer en envoyant de vie à trépas son assassin.

Les deux hommes avaient 21 et 23 ans. Les anciens combattants d'Illfurt, dans le Haut-Rhin, lieu de la sépulture d'André Meyer, ont néanmoins, le 2 août, rendu les honneurs au hussard impérial.

 

Qu'il me soit plutôt permis d'avoir une sympathie affirmée pour l'agressé. Il aurait eu tant de chose à faire pour la paix.

 

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Charlotte Genestal et Joël Eymet lors de leur saynète. Photo Marie Praderie. 

 

 



11/11/2014
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