Fongauffier-sur-Nauze

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Les cloches sonneront, sonneront...

 

Ce dimanche 11 novembre 2018, à 11 heures, dans nos villes et dans nos tout petits villages, les cloches vont sonner.

 

 

Rappel sur la fraîche journée d'automne du 11 novembre 1918.

 

Températures relevées à 7 h du matin, en °C
Nantes -1
Mans -1
Limoges 1
Paris 2
Clermont-Ferrand 3
Bordeaux 4
Brest 7
Toulouse 9
Marseille 12

 

Le 11 novembre 1918, des conditions anticycloniques d'automne règnent sur la France. Les pressions atmosphériques sont fortes, entre 1025 et 1030 hPa. Le ciel est couvert dans le nord-ouest du pays. Au petit matin, les brumes sont fréquentes dans le Sud-Ouest et les brouillards épais dans le Nord-Est. Les températures sont relativement basses avec quelques gelées blanches.

 

À Rethondes, en forêt de Compiègne, lors de la signature de l'armistice, à 5 h 15 du matin, le temps est brumeux et frais. Source Météo France

 

 

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Les cloches de Sainte Nathalène [Image Wikipédia) comme celles de tous les villages de France, ont dû sonner à toute volée, il y a 100 ans, pour annoncer qu'enfin, la guerre cessait. Image Wikipédia

 

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L'archiduc François Ferdinand et son épouse.  Image encyclopédie Larousse. 

 

Bien malin qui pourrait dire où se situent les lointains fonts baptismaux de la guerre ! Comme le disait Jean Delbès, le merveilleux professeur d'histoire de mon adolescence, l'histoire d'un moment remonte toujours plus loin. Elle fouille la nuit des temps. La Première Guerre mondiale nous viendrait-elle de Verdun, non en 1916 mais plus en amont, en août 843,  quand notre vieille Gaule s'effondra et que les trois fils de Louis le Pieux se sont partagés l'empire carolingien  !

 

 

Jean_Jaurès_à_Montevideo_en_Uruguay_(1911).jpg

 

Dans ma famille plébéienne, laïque et républicaine, où le "Sabre et le goupillon"  et "Le trône et l'autel" n'étaient pas forcément la référence, on avait tendance à penser -et même à croire- que seul, Jean Jaurès avait l'étoffe pour s'opposer à la guerre.

 

Probablement, voire certainement, nous sur-dimensionnions  les possibilités du tribun pacifiste et, même si l'on en était conscient, on a toujours voulu croire à cette figure d'exception. Comme nous le savons tous il fut  assassiné le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 40, alors qu’il dînait au café du Croissant, rue Montmartre, dans le 2ème arrondissement de Paris, au cœur de la République du Croissant, non loin du siège du journal, L'Humanité, qu'il fonda.

Jean Jaurès. Image Wikipédia, apôtre de la paix, en 1911, en Amérique latine

 

 

En 1914, François-Joseph, qui n'avait rien du sympathique empereur incarné en 1955 [dans la saga cinématographique à "l'eau de rose" d'Ernst Marischka] par Karlheinz Böhm, épousant la princesse Élisabeth de Wittelsbach, dite Sissi, interprétée par l'inoubliable très belle et très jeune Romy Schneider, était proche du bout de son parcours impérial. 

 

On peut imaginer tout ce que l'on voudra sur ce qu'aurait fait son héritier présomptif, s'il avait pris la maison d'Autriche. Son assassin s'est invité dans l'histoire.

 

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L'archiduc. Image Sport-histoire.fr

 

On peut néanmoins, sans  réécrire l'histoire et sans abandonner le moindre atome d'un républicanisme ardent et intraitable, profondément regretter et s'indigner que la gouvernance française n'ait pas souhaité donner crédit au nouvel empereur d'Autriche, humaniste, écœuré au plus haut point par les affres de la guerre. Charles 1er vint à Paris  le 24 janvier 1917, offrir la paix en soutenant le principe que L'Alsace et la Lorraine redeviennent françaises. Il n'a été reçu que par Jules Cambon, secrétaire général des Affaires étrangères, tout juste si l'on n'a pas songé à le faire recevoir par le respectable personnel des toilettes ! Quel affront ! Cet accueil, en dessous du minima, justifia de poursuivre la guerre avec acharnement, en continuant d'envoyer à la boucherie, tant d'humbles et malheureux paysans. Si la tentative pacifiste de Charles 1er avait réussi, les derniers morts de la guerre n'auraient pas été Louis Lasfargues et Gabriel Vielescot, pour notre bassin, de vie et Augustin Trébuchon, pour le Gévaudan. Les premiers seraient revenus dans leurs champs et l'autre dans ses pâtures et l'immonde et exécrable petit caporal autrichien n'aurait pas, 22 ans plus tard, par son hystérie démoniaque entraîné le monde dans sa plus grande catastrophe.

 

 


Wir werden großartige Dinge gemeinsam machen

  

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Image Le Point

 

Ils sont morts à Joncherey, village du Territoire de Belfort, proche de Delle, le 2 août 1914, à quelques heures de l'ouverture des hostilités. Notre brave caporal Jules-André Peugeot, portrait de gauche, avait troqué, à 21 ans, sa mission d'instituteur  pour garder la frontière. Le sous-lieutenant Camille Mayer, officier d'active du kaiser, portrait de droite, venait sciemment de violer la frontière. Il croisa un groupe de jeunes filles du pays et, en fanfaronnant, en conquérant germanique héritier des chevaliers teutoniques, leur lança, dans la langue de Goethe qu'elles comprenaient, "Wir werden grossartig Dinge gemeinsam machen", ce qui, dans notre idiome, veut dire  "Nous allons faire de grandes choses, ensemble".

 

Notre brave Jules Peugeot l'empêcha d'aller plus loin. Tous les deux sont considérés comme les premiers morts de cette guerre. Qu'il me soit permis, sans la moindre once de nationalisme, avec un siècle de retard, d'avoir une pensée plus chaleureuse pour le pédagogue agressé, qu'il eut été plus heureux de confier à des écoliers plutôt qu'à la manipulation des armes !

 

 

 

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http://atelier.leparisien.fr/sites/histoire/2015/10/22/trebuchon-le-der-des-ders/ 

 

Augustin Trébuchon, le 11 novembre, à quelques minutes de l'heure convenue pour la cessation des hostilités, fut précipité de vie à trépas. Un de ses compagnons donna le témoignage pathétique de cette douloureuse  fin qui fit obstacle au retour du sympathique berger dans ses pâtures du Gévaudan.



08/11/2018
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