Les surprises automnales de nos rivières, ruisseaux et rus
PÉRIGORD NOIR
Le Céou a attendu ce début décembre pour réinvestir son lit en amont de Bouzic. Chaque année, ou presque, en amont de Bouzic il tarit lors des périodes estivales sèches et ne renait qu'après de généreuses et consistantes pluies automnales. L'image du 31 octobre 2017 à La passerelle de Maison-Rouge, aux limites de St Aubin-de-Nabirat et de Florimont-Gaumier, n'a rien d'exceptionnel. Le Céou renait, tout de même, vers Bouzic grâce à l'apport d'une puissante source
Photo Pierre Fabre
Cette année Bruno Marty et son ami François Feray ont entrepris une folle équipée inédite en stand up paddle sur la rivière fort tumultueuse.
https://terres-de-nauze.blog4ever.com/une-escapade-en-stand-up-paddle-sur-le-ceou
Quelques jours plus tard Bruno, chasseur d'images, a voulu mémoriser cette reprise grondeuse du Céou. Cette crue n'avait heureusement rien de la crue séculaire du 4 octobre 1960 et fut également bien en-deçà de celle de 1996 mais, après un étiage fort préoccupant, elle fit voir que les rivières peuvent, à tout moment, passer du paisible et doux murmure au préoccupant tumulte.
https://terres-de-nauze.blog4ever.com/la-1
Le Branchat, humble ru de 2 Km de long, a perdu sa pérennité depuis bien des décennies. Il est devenu l'un de ces intermittents de la nature qui ne peuvent réapparaitre qu'après de longues périodes pluvieuses. Il y a certainement beaucoup plus d'un gros demi-siècle qu'il est livré à l'abandon total de ses riverains. Cela a fait que son fossé est à la merci de la végétation, de l'érosion des sols et aussi des dégâts provoqués par la faune qui s'en prend à ses berges. L'obstruction de gros bouchons de feuilles et des bois qui choient dans son lit peuvent aussi détourner ce lit ancestral qui, en période d'écoulement très faible, s'interrompt pour donner naissance à des lieux marécageux que les braves pays d'antan appelaient, avec une connotation légèrement péjorative, des "sagnes".
Attention il faut bien convenir que nous avons besoin de ces zones humides. Les marécages sont des stations d'épuration naturelles et par ailleurs des lieux abritant un éco-système à ne pas négliger. Il faut donc éviter les éradiquer sous le seul prétexgte qu'ils sont des "lieux maudits". Il faut aussi veiller à ce que nos rus puissent glisser naturellement de leur source à leurconfluence... difficile amalgame !
Notons que l'entretien des petits cours d'eau est à la charge des riverains mais qui, aujourd'hui, s'en soucie ?
Pour revenir à la fragile renaissance du Branchat Il faut donc des périodes anormalement humides pour que celui-ci parte de sa source de la Métairie du Colombier pour atteindre la Nauze.
À un hectomètre de sa jonction avec la Nauze le Branchat reçoit un autre intermittent de la nature. Il s'agit d'une résurgence "oblique" de l'ancienne fontaine de l'église de Sagelat. Celle-ci, elle a été superbe pendant des siècles. Elle s'est perdue depuis que l'adduction en eau potable dans le tissu rural a fait que la maintenance de ces multiples points d'eau devint beaucoup moins… impérative.
Autour de l'église de Sagelat, jusqu'à la dernière guerre, il y avait non seulement la fontaine permanente, dans la prairie un bassin d'eau qui servait d'abreuvoir pour le cheptel de la ferme. mais aussi un lavoir privatif. Celui-ci était accessible au voisinage grâce à la permissité altruiste du propriétaire ; à l'époque le négoce des panneaux "propriété privée", "passage interdit" et autres prescriptions restrictives était beaucoup moins florissant.
Le conduit d'amenée de la fontaine s'est obturé, l'abreuvoir a été comblé et l'obsolète lavoir a été démoli. Aujourd'hui l'eau collinaire, qui était jadis maîtrisée et "policée" par le mini-réseau ancestral, quand les sols saturés ne peuvent plus la retenir, sort, en "oblique", dans le fossé d'écoulement. Cette renaissance ces jours derniers s'est concrétisée et s'avère plus importante que le Branchat limité à un symbolique écoulement.
Photo © Bruno Marty
La confluence avec la Nauze.
Photo © Bruno Marty
Non ne cherchez pas celle M. Seguin. Laissons cette malheureuse chèvre, imaginée dans l'oeuvre de Daudet, se battre dans le décor provençal et saluons celles de Belvès qui entretiennent l'escarpement où elles captivent l'intérêt des promeneurs et des touristes.
Nous sommes là à Belvès où les employés municipaux ont su, pour le plus grand plaisir des Belvésois et des promeneurs, intaller une micro-chèvrerie à la sortie du trop plein de la fontaine de la cité. Notons que cette vaillante fontaine n'a pas tari au cours de l'été. Son débit, inévitablement, s'est renforcé ces dernières semaines.
Photo Pierre Fabre
Là l'écoulement, ou ce qu'il en reste, très intermittent atteint le viaduc dit de Fongauffier.
Photo Pierre Fabre
Il passe sous la R.D 710...
Photo Pierre Fabre
... et va rejoindre le bassin privatif du Bas de la Côte avant de se déverser vers la Nauze.
Photo Pierre Fabre
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