Notre langue... une superbe passerelle d'assemblage et d'intégration !
Depuis que le monde est monde les langues ont été parmi les moyens de communiquer. Les langues, forcément, évoluent avec les migrations de population et aussi avec les évolutions de techniques, nos ancêtres celtes n'imaginaient pas le "formatage informatique", parfois également avec les effets de mode.
Quelques surprises relevées dans notre langage courant de mots issus de l'occitan.
autan de autan !
goujat de gojat, jeune homme. Notons que celui-ci n'est pas du tout, au départ, un personnage immoral
drôle pas dans le sens "rigolo" ! de dròlle, garçon
bordille diverses définitions, de bordilha, ordure
pétanque de pès tancats pieds plantés
kesako de qu'es aquò, qu'est-ce que c'est
troubadour, de trobador
espadrille de espadrilha
s'esclaffer de esclafar, écraser (!)
escargot de cagaròt ou escaragòl
escamoter de escamotar faire disparaître, dérober
esquicher de quichar, serrer, comprimer
esquinter de esquintar, abîmer.
Ainsi que de nombreux autres mots commençant par es-... Il paraît permis de supposer que la plupart des mots français finissant par -ade viennent de l'Occitan !
Que mes amis Jean Rigouste et J-Claude Dugros me censurent, ou me brûlent vif sur la place publique comme Jeanne d'Arc, si j'ai écrit une, voire plusieurs, bêtise(s) !
Cette répartition linguistique se révèle d'une impressionante simplicité. Aucune place n'est affectée aux subtilités gascones, provençales, languedociennes, limousines... On n'y voit aucune référence au picard...
L'anglais américain aura probablement bien du mal à durer, comme langue, autant que notre occitan. Souvenons nous que nos aînés, avant la Guerre de 14, se forçaient pour parler français. Leur langue naturelle et maternelle était la belle langue de Mistral, de Jasmin et de Bertan de Born. L'école laïque et républicaine, certes, a réalisé de bien belles choses mais, au niveau culturel, s'est révélée d'un "terrorisme" pédagogique pour nos locuteurs d'occitan.
Notre langue est, bien entendu, pénétrée de mots issus de l'anglais, tels bigot, barbecue, biographie ou baby-setter mais là tout le monde s'en serait douté.
N'oublions pas que l'allemand, bien avant le terrifiant führer, son prédécesseur Charlemagne comptabilisait lui aussi quelques "lauriers" de tolérance, avait donné à notre idiome de nombreuses immixtions. Citons des termes du vocabulaire guerrier, le sabre ou l'obus, ou plus pacifique, la nouille, ou plus raffiné et festif ; la valse.
De nombreuses introductions sarrasines nous sont restées. Parmi elles l'abricot, l'orange, le sirop, le tarif, la jupe ou l'algèbre. N'oublions pas -et tant pis pour les "islamophobes" et les xénophobes- que c'est d'Orient que nous sont venus de sérieux atouts de modernité ; notamment dans le domaine scientifique, avec les mathématiques, toujours modernes, et de sérieuses avancées de la médecine.
J-Luc Mélenchon, interpellé lors de sa campagne présidentielle, ici à Montpellier, s'est fait chantre des langues régionales. Il a témoigné une affection pour l'occitan qu'il ne connaît pas. Par ailleurs il regrette de n'avoir point gardé sa maîtrise de l'arabe qu'il brassa dans sa jeunesse et de ne point s'être approprié l'allemand.
Donnez, si vous le souhaitez, votre opinion sur les langues régionales en général -et l'occitan en particulier- en répondant au sondage en cours.
Pierre Fabre.
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