Si Merle m'était conté !
PATRIMOINE
Si Merle m'était conté !
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Quand on pense aux gisements carbonifères, dans notre hexagone, on pense avant tout, et surtout, aux houillères du Nord et du Pas de Calais, aux mines de l'Est, accessoirement aux gisements du Massif central, dont le Forez et Carmaux, mais pratiquement jamais aux multiples mines secondaires qui ponctuent le pays.
Les personnalités lors du vernissage.
Merle fut l'un de ces bassins miniers dont l'aventure évolua du Second Empire à l'ultime fin des années 40.
Paul Feyt, le doyen des mineurs, a vécu, ce 16 septembre, une journée pénible pour lui mais ô combien émouvante.
Karine, Alain et, à droite, Isabelle Petitfils la directrice de l'AROEVEN de Merle.
Pour raconter cette histoire, pour les journées du patrimoine, l'AROEVEN a remis en selle Alain Paulhiac son ancien professeur. Il fut permanent dans cette structure il y a quelques années.
Alain Paulhiac fut, avec Madeleine Cocagnac, le concepteur de l'exposition remarquable présentée à Merle en 2003.
Alain Paulhiac le pédagogue de l'aventure minière.
Après les discours de bienvenue d'Etienne Salin, directeur de l'AOREVEN de Bordeaux, suivi de l'intervention de Claudine Le Barbier, conseillère générale et régionale, elle s'est démenée pour que cette exposition revive, Alain Paulhiac, pendant 45 minutes, sans la moindre note, a retracé l'histoire de Merle.
Un siècle d'aventure minière. Alain Paulhiac parla des multiples sociétés qui exploitèrent le gisement et des faillites successives. Il partit de la géologie de ce terrain de Merle, bassin minier de lignite dont les filons atteignent St Laurent, La Chapelle-Péchaud, Carvès et, bien entendu Allas-les-Mines.
Le travail de la mine, mal payé, deux fois moins rémunéré que dans le Nord, était, malgré tout, une aubaine pour les paysans très pauvres.
Le travail était dangereux, il y eut, en août 1900, une tragédie qui coûta la vie de quatre ouvriers à la fleur de l'âge.
Il fallait réduire les coûts, tous les coûts, dont les salaires, pour pouvoir vendre ce lignite, minerai pauvre, deux fois moins performant que la houille.
Le chantier était dangereux pour les paysans en surface. Ils se plaignaient des multiples effondrements.
Alain expliqua, avec brio, la complémentarité des fours à chaux.
Au dessus des fours à chaux.
Après la Grande Guerre les ravages des principaux sites miniers ont donné un essor au lignite. Merle y a trouvé une facilité relative d'écoulement. Merle, cependant, se trouvait bien à l'écart des axes ferroviaires.
Alain a abordé la logistique. Il partit du charroi animal pour aller à l'éphémère téléphérique de Merle à St Vincent en passant par le, guère moins éphémère, chemin de fer à voie étroite de Merle à Siorac.
Reviviscence de l'exposition de 2003. La riche exposition de 2003 dormait dans des rangements du grenier il fallait, comme le Phénix, à quelques centaines mètres de l'ancien terril, la faire renaître de ses cendres. Les moyens ne permirent pas de la reconstituer en entier mais les points clés furent sauvegardés.
Ses tableaux, merveilleusement montés, et les quelques vestiges de l'épopée minière, wagonnet et lampe de mineur, ont plongé les visiteurs dans ce passé qu'il faut préserver de l'anéantissement.
On remarquait, au vernissage, la présence de diverses personnes responsables de l'AROEVEN, Étienne Salin, directeur de Bordeaux, Alain Laccourèges, président de l'association, Madeleine Cocagnac, "tutrice de Merle", Isabelle Petitfils, directrice de Cladech et François Munoz, responsable aquitain. Plusieurs élus dont Claudine Le Barbier, conseillère générale de Belvès et conseillère régionale, Serge Ohrand, maire de Larzac, président de la communauté de communes "Entre Nauze et Bessède", Francis Vierge, maire de Veyrines, Jean-Pierre Passerieux, maire de St Germain et René Malaurie, premier maire-adjoint de Belvès, représentant J-Pierre Lavialle empéché, étaient accueillis dans la salle de la bergerie où l'exposition a été présentée. Richard Barland, maire de Cladech, était absent pour raison de santé. Audrey Saboureau, chargée de mission du conseil général, a également participé à cette manifestation.
France 3 sur les lieux. Bruno Ardouin était venu, il y a quelques années, à la rencontre de Georges Fongauffier, à l'AROEVEN. Cette année Bruno Ardoin est revenu à Merle. Il a rencontré et interviewé Paul Feyt le doyen des survivants de l'aventure minière. Cet ancien mineur, âgé de 97 ans, qui a travaillé à la mine de 1935 à 1949, est venu avec sa famille se ressourcer.
Bruno Ardouin va interviewer Paul Feyt devant l'ancienne entrée de la mine.
Des réhabilitations futures. D'ici quelques mois l'AROEVEN pourra présenter réhabilitée l'entrée de la mine obturée depuis le début du siècle précédent. Par ailleurs l'espace des fours à chaux, où se situe le merveilleux théâtre de la nature, sera également restauré.
Merle haut lieu de la Résistance. Pendant les heures sombres de l'Occupation de nombreux jeunes gens, à la recherche d'une bonne couverture, se réfugiaient dans l'équipée minière. Deux d'entre eux ont laissé leurs souvenirs mémorisés grâce à un enregistrement télévisé. Ce document fut présenté aux visiteurs du vernissage de ce 16 septembre.
Le regreté Yves Maury, ancien résistant, travailla à la mine pendant l'Occupation.
Un grand merci à l'AROEVEN en général et, plus particulièrement, à Madeleine Cocagnac et à Isabelle Petitfils.
Texte et photos Pierre Fabre.
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