Un tout petit point d'une histoire tragique.
MONPLAISANT
Monplaisant, petite commune de la ruralité profonde du Val de Nauze, depuis l'installation de l'équipe municipale qui, actuellement, vient d'amorcer sa deuxième mandature tient à s'impliquer dans le devoir de mémoire.
Elle ne pouvait faire l'impasse sur la prise de conscience du siècle qui nous sépare de l'ouverture de la "Première guerre mondiale".
De gauche à droite l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche, héritier de la dynastie des Habsbourg, Jules-André Peugeot et Camille Meyer.
Tout en désapprouvant toute inadmissible forme de violence le personnage central, j'ose l'espérer, est certainement celui qui doit paraître le plus sympathique pour nos concitoyens. Il eut bien mieux valu que cet altruiste pédagogue, cueilli, à la fleur de l'âge, par l'absurdité du nationalisme, ouvre l'itinéraire du savoir plutôt qu'être, sans l'avoir souhaité, le premier héros d'une immense tragédie.
Un micro cabaret de l'histoire.
Quand, en octobre 1956, les jeunes élèves de la classe de sixième franchirent les portes du vénérable collège de Belvès ils furent interpellés par la puissance de leur professeur d'histoire X Barrière. Il dit à certains, ou rappela pour d'autres, que l'histoire était une chronologie de faits mémorisés très souvent liés entre eux et il s'appuya sur la récente guerre dont les germes remontaient au Traité de Versailles... et ainsi de suite.
Si l'on demande, aujourd'hui, au citoyen lambda de donner le point de départ de la terrible Guerre de 14 il y a de fortes probabilités qu'il réponde que c'est la suite de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, du 28 juin, à Sarrajevo. Cette tragédie peut paraître comme un acte terroriste; c'est certainement vrai au regard de la sémantique. Quand son auteur, Gavrilo Princip, "terroriste" pour certains, "héros" pour d'autres comparut il n'exprima aucun regret si ce n'est d'avoir, aussi, tué l'archiduchesse. Il dit : "J’aspire à l’union de tous les Yougoslaves, sous quelque forme politique que ce soit, et à leur délivrance de l’Autriche". Le mobile principal était donc la vengeance pour toutes les souffrances que l’Autriche avait fait endurer au peuple. L'histoire se répète souvent et pas forcément sous une forme doucereuse.
Il apparaît certain que les personnages éclaireurs de l'histoire n'ont pas le même prestige pour tout le monde. Mustapha Kemal, libérateur laïque de l'obscurantisme ottoman, notamment pour les femmes, n'est, certainement pas, jugé positivement par les Kurdes.
Le starter, ce 28 juin 1914, avait parfaitement fonctionné mais il paraît permis de penser que ce douloureux attentat n'est qu'un des points de la kyrielle de désordres où jouent à l'envi la haine, l'ingérence, le nationalisme et l'intolérance.
Le 31 juillet, à 21 h 40, Jean Jaurès s'effondra au Café du Croissant sous deux coups de feu tirés par un illuminé, acquitté en "justice", Raoul Villain.
Le 2 août 1914, dans le petit village de Joncherey, proche de Belfort, Jules-André Peugeot, un sympathique instituteur, mobilisé comme garde-frontière, tenta sans succès d'empêcher une symbolique intrusion prussienne de violation du territoire français sous la houlette d'un très jeune officier du kaiser Camille Mayer.
Les deux jeunes gens s'entretuèrent et ils furent, quelques heures avant l'ouverture des hostilités, les deux premiers morts de cette première guerre mondiale. Celle-ci débuta, comme chacun le sait, le 3 août.
Dimanche 3 août à la salle associative de l'ancienne mairie de Monplaisant, dans le cadre du devoir de mémoire, la petite histoire tragique de ce 2 août, à 11 h 15, sera contée.
Elle se terminera par un fleurissement symbolique du Monument aux Morts.
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