En parcourant le dédale belvésois.
Les 17 et 18 juin, "Le dédale", exposition musée à ciel ouvert, a suscité des réactions diverses allant de l'enthousiasme à l'hostilité.
Ce blog n'a pas l'intention de prendre parti et laisse le lectorat s'exprimer dans l'adhésion, la réserve ou le rejet.
Nicolas Bazès, l'un des piliers de cette exposition, nous apporte "son" éclairage.
Qu'il me soit néanmoins permis d'avoir eu un regard particulièrement favorable sur l'oeuvre ci-dessous qui, en situant le volume d'eau nécessaire à la fabrication d'un jean, interpelle. Il ne s'agit que d'élaboration de ce pantalon. Ces 11 mètres cubes d'eau ne prennent pas en compte la maintenance au delà de la commercialisation.
P.F
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Laurent Valera Le Dédale 2016-2017 http://www.laurentvalera.com
«11m3 = 1 BJ», installation, 2016 A l’image d’un jardin zen japonais des îlots de jeans émergent d’un océan de gravier. La production industrielle des jeans est très consommatrice en eau. Il faut en moyenne 11 m3 (11000 litres) d’eau pour en réaliser un seul ! Laurent Valera matérialise, ici, cette quantité d’eau au travers de ces trois volumes de jeans disposés dans ce jardin sec.
Le titre global de ma proposition : Faites du jean !
Le jean est le vêtement le plus porté dans le monde. Il s’en vend deux milliards chaque année, sur la planète. Rien que pour la France, c’est 63 millions. Mais, derrière cette toile si particulière, se cache un désastre écologique. Un jean nécessite à lui seul, des milliers de litres d’eau, de la culture du coton à sa transformation, des pesticides, des colorants, des puissants détergents et des millions de kilomètres de transport. Avant d’arriver dans nos boutiques, un jean fait parfois le tour du monde. Un puzzle industriel, ni éthique ni écologique, qui se déroule dans différents pays.
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«A elephant in the room», installation, 2016 En Angleterre, l’expression «A elephant in the room» signifie un sujet dont tout le monde est au courant et dont personne ne parle. La fermeture de l’usine de jeans Rosa Rosam à Saint Cyprien, est un de ces sujets. Une étrange scolopendre investit la rue Foncastel. Elle semble remonter des confins du village afin de gagner son cœur : la halle du marché. Métaphore d’une industrie textile mondialisée, forte, lourde et sans scrupule, elle avance inexorablement en écrasant tout sur son passage.
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Avec l’installation « in situ », j’ai exploré mes limites en allant à la ville me confronter au regard de l’autre, en cherchant dans l’espace public, la juste place où pourrait s’exprimer mon propre regard. Et, c’est la nuit qui porte mes plus beaux fruits, quand l’idée cède à la métaphore, révélée de lumière. L’installation, c’est la jubilation au contact avec les éléments, les forces, le temps. Le plus souvent, mon lieu d’expérimentation se trouve entre terre et ciel, entre racine et chevelure, entre socle et air, cette bande intermédiaire entre la matière et l’esprit où l’un et l’autre se mêlent en se séparant. À cet axe, j’ai ajouté le dessin, la voie de la main, cette ligne directe qui glisse de la zone hors sens de l’esprit jusqu’à la réalité de la feuille blanche, cette échappée de mon histoire profonde qui me raconte en quelques traits. Je mets à jour le zoo que je porte en moi, dont les membres explorent mon imaginaire, me dégagent, poussent mes retranchements. A travers la figure, j’analyse le sujet, je m’interroge sur ma dualité, mon humanité. Ces dialogues, intimes et sans détours me propulsent en avant dans le monde.
Michel Brand
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Louis L. (3ttman) Le Dédale 2016-2017 http://www.3ttman.com
Concept 2016
« Mon projet pour Dédale consistera en de petites interventions à base de ciment au hasard des rues de Belvès. En utilisant le ciment, je prétends donner une valeur artistique à une matière aux connotations ouvrières, ce qui s’inscrit dans ma démarche artistique d’explorer les frontières de l’art. Je graverai à même le ciment frais, posé sur des murs décrépis, des histoires en forme de dessins. Ces œuvres feront écho de par leur aspect brut aux œuvres primitives qui se trouvent dans la région ».
Dans les œuvres de Louis L. (3ttman), le support, associé à la technique du ciment, établit un lien direct avec les arts premiers. Le geste de la gravure, qui incise et creuse la matière, renvoie intuitivement à l’art rupestre et pariétal. Tout en gardant un aspect rudimentaire et primitif, ce même geste fait aussi écho à l’écriture. L’artiste, influencé par les grottes ornées de la région, interroge ainsi l’histoire et les modes de communication. Il explore l’utilisation des images, véritables raccourcis employés à la place des mots pour communiquer. L’efficacité des icônes, compréhensibles de tous, concourt à la création d’un langage universel.
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Xavier Eltono Le Dédale 2016-2017 http://www.eltono.com
Concept 2016
Eltono présente une série de peintures abstraites qu’il génère grâce à un système aléatoire. Il crée ainsi un langage graphique qui rappelle le code visuel d’une signalétique mais sans message évident. Un langage à l’interprétation libre qui invite le piéton - habitué à comprendre les signes qu’il rencontre dans la rue - à l’interrogation et à la contemplation.
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Xavier Eltono Le Dédale 2016-2017 http://www.eltono.com
Concept 2016
Eltono présente une série de peintures abstraites qu’il génère grâce à un système aléatoire. Il crée ainsi un langage graphique qui rappelle le code visuel d’une signalétique mais sans message évident. Un langage à l’interprétation libre qui invite le piéton - habitué à comprendre les signes qu’il rencontre dans la rue - à l’interrogation et à la contemplation.
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Nicolas Bazès Le Dédale 2016-2017 http://www.labaseprod.com
«M = #FF1493»
MODULE / VALORISATION / ENCOMBRANT / PATRIMOINE / PROTECTION / MASSE / ROSE / CONSTRUCTION / VOLUME / RÉSISTANCE / VISIBLE / INVISIBLE / ORGANISATION / PRODUCTION.
Médium chromatique Les deux couleurs de Belvès en Périgord sont le rouge et le blanc. Patrimoine et valorisation L’appréciation du patrimoine est un processus de valorisation complexe car il s’agit bien là d’une démarche très personnelle qu’il est difficile d’uniformiser. En effet, chaque période de l’Histoire devient un héritage subjectif mais sa sauvegarde nécessite une sélection. La protection du patrimoine est un choix temporel d’optimisation des ressources locales qui, automatiquement, s’élabore au détriment d’autres périodes du passé devenant, alors, embarrassantes et gênantes. Cette matérialisation symbolique dans l’espace public se définira par l’unité formelle d’une masse encombrante. Les installations proposées sont une représentation minimaliste du patrimoine sur lequel on viendrait chercher des correspondances fictionnelles de ce qui aurait pu, pourrait, ou pourra être. Ce vestige contemporain présente les signes d’une construction imaginaire où tout reste à reconstruire par le visiteur. Les dispositifs visuels exposés dans ce village localiseront un marquage éclatant, flagrant, discordant, moderne, régulier et organisé, en décalage avec le site choisi. Ils auront deux fonctions : - soit polluer les sites architecturaux et, ainsi, inciter le visiteur à détourner l’œuvre pour apprécier le paysage, - soit être un médium poétique qui trouvera l’intégration que l’on souhaite lui attribuer. Dans les deux cas, la valorisation du patrimoine s’opère naturellement. Cette œuvre traitera ainsi du rapport direct entre patrimoine et valorisation, visible et invisible, simplicité (minimalisme) et complexité (symbolisme), intériorité et extériorité (sacré). lededale.com
http://lededale.com/michelbrand.html
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