Bigre être taxé de grand érudit est de nature à me faire éclater de rire ou, si c'est une manière élégante et raffinée d'ironiser, je me plais de croire que n'est pas le cas, c'est plutôt flagorneur !
L'orthographe, cette magnificence de l'écriture, évolue.
Peut-on s'en réjouir ou s'en indigner!
Quand j'étais en culottes courtes, le plus médiocre élève sur les bancs de l'école, à la recherche des clefs
de la cour des champs, il fallait mettre un f à cet objet qui permettait d'ouvrir et fermer les portes.
À ma grande surprise, en 1968, quand je récupérai, après la grande tourmente, celles de l'appartement que je pris je constatai, ce jour là, que les personnes qui me précédèrent écrivirent avoir pris les clés.
Nos gendarmes contemporains étaient, jadis, des gens d'armes...
Plus grave, de nos jours, pratiquement personne n'emprunte le passé simple pour situer une action à un moment précis. Celles et ceux, vieux ringards ridicules et dépassés, qui s'en servent encore à la première personne du singulier, pour les verbes du premier groupe, sont suspectées d'avoir fait une faute.
"Chère voisine, hier à l'ouverture de la séance, je comptai sur vous mais vous ne vîntes point".
La Troisième République s'est efforcée de vulgariser notre belle langue. Celle qui a suivi s'est appliquée à la maintenance de cet acquis et l'actuelle louvoie dans les anglicismes précieux, les néologismes et les barbarismes. Elle cherche un équilibre quasi-impossible.
J'adore l'aphorisme de Victor Hugo, pris dans "Quatre vingt treize".
"Mettre tout en équilibre c'est bien, mettre tout en harmonie c'est mieux. Au-dessus de
la balance il y a la lyre".
Dernière modification le samedi 06 Février 2016 à 09:41:56
Pierre Fabre