Il faut sauver la Dordogne.
Beynac, une des plus belles images de promontoire sur la Dordogne.
La France compte de jolis cours d'eau qui, de la majestueuse Loire, dernier fleuve européen libre, au cours de 1 008 Km, à la modeste Veule, fleuve côtier normand de 1 500 mètres, cisèlent notre hexagone et lui donnent ses belles images. Notre Dordogne prend, à juste titre, rang dans cette galerie naturelle des plus beaux sites naturels de France, voire de notre vieille Europe. C'est pour la pérenniser dans ce conservatoire écologique, plus encore que devant le gâchis économique, que ses défenseurs n'entendent pas se laisser conter d'histoire sur le bien fondé d'une démarche de mégalomanie.
Cliquez sur les images.
Ce jeudi 11 juillet, les défenseurs de la Vallée de la Dordogne s'étaient donné rendez-vous pour une petite promenade sur le site virtuel du contournement de Beynac.
Ils attendaient une quarantaine de personnes mais, ô surprise, c'est environ le double de personnes qui ont convergé vers l'ancienne gare de Castelnaud pour écouter les trois intervenants de cette manifestation et pour se rendre à pied d'œuvre sur les parcelles promises au saccage environnemental de cette vallée.
On trouvait là, à l'exception probable des plus solides chantres purs et durs de la "monarchie hollandiste" qui n'entendent pas faillir à leur "permanente vassalité passive" béate d'admiration des sinuosités des plus hautes sphères, des personnes de toutes les sensibilités.
Trois intervenants se sont relayés au micro, installé par Théophile Pardo, pour faire le point.
Premier à prendre la parole, Philippe d'Eaubonne, président de l'A.S.V.D., dressa un raccourci sur l'historique de cette déviation, pour l'heure toujours virtuelle. Il y a quelques temps, sur ce site, il était imaginé une usine, un village et une tour. Brrr…
Michel André, président de la SEPANSO, est revenu sur le côté environnemental et sur l'écologie.
L'ultime dissertation est revenue à Kléber Rossillon qui rappela que d'Argentat à Port Sainte Foy, nous sommes dans une des rares zones de biosphère de l'UNESCO. Ces zones sont définies tant par la gouvernance de la République française que par l'UNESCO.
Vivrons-nous cette superbe perversité de contournement de la zone de biosphère tolérée par nos élus, EPIDOR et l'UNESCO ? Nous obtiendrions là un superbe bouquet de contradictions ! Puisse-t-il nous être épargné!
Depuis le 7 août 2012, le Conseil international de coordination du programme " Man and Biosphere " (MAB) de l'Unesco a intégré le bassin de la Dordogne dans le réseau mondial des réserves de Biosphère pour " la qualité de son patrimoine naturel et ses pratiques d'expérimentation et d'apprentissage du développement durable ". http://www.journal-des-communes.fr/actualites/3218/
La Réserve de biosphère est un lieu où les gens partagent un idéal de vie respectueux de la nature et construisent ensemble un avenir prometteur. C’est à la fois un laboratoire du développement durable, un catalyseur de bonnes pratiques et un lieu de partage des expériences. C’est, aussi et avant tout, un territoire vivant en constante évolution dans lequel nous cherchons à bien comprendre nos héritages passés pour mieux créer notre futur.
Que signifie le classement de l’UNESCO ?
Tout d’abord, le classement de l’UNESCO reconnaît le bassin de la Dordogne comme un territoire exemplaire et d’intérêt majeur à l’échelle mondiale. Il suggère aussi une certaine harmonie entre la nature et les hommes qui l’ont exploitée, habitée, façonnée, rêvée… sans l’abîmer irrémédiablement. Cette distinction peut être vue à la fois comme une "validation" du passé et une occasion formidable d’anticiper l’avenir. C’est en quelque sorte une invitation de l’UNESCO qui s’adresse à tous et qui vise à poursuivre, à renforcer et à innover dans des démarches de développement respectueuses de la richesse et de la diversité biologique et culturelle du territoire. |
Deux opposants déterminés.
Alexia Chartral, Sud Ouest, et Patrick Pautiers, l'Écho Dordogne, interviewent Philippe d'Eaubonne.
La banderole de fortune de notre ami Jean-Claude Marty devant l'ancienne gare de Castelnaud-Fayrac, hélas maculée de graffitis cachés par le tissu.
Nous savons tous que nos espaces agricoles reculent. Ils sont victimes de l'urbanisme galopant, de l'érosion, des remaniements humains et des infrastructures de transport et de communication. Notre vallée de la Dordogne, vue du belvédère, demeure, visuellement, à peu de chose près, proche de ce que les "visiteurs" normands ont découvert en s'invitant sur les reliefs du Périgord que ce soit de Beynac ou de Castel Réal et que, quelques siècles plus tard, Étienne de la Boétie immortalisa avec son sonnet rédigé pour Dame de Miossens.
Laisse, laisse-moi faire, et un jour ma Dordogne
Si je devine bien, on te connaîtra mieux :
Et Garonne, et le Rhône, et ces autres grands Dieux
En auront quelque ennui, et possible vergogne.
Sous un soleil ardent, les défenseurs de la Dordogne se familiarisent avec les lieux que certains veulent défigurer.
Au siècle de Viollet le Duc, les bâtisseurs des ouvrages savaient et pouvaient encore conjuguer modernité et environnement.
Photos Pierre Fabre.
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