L'esquisse de notre futur "supercanton".
Dans tous les pays qui ont une approche relativement démocratique il a été institué des règles pour trouver une forme de représentativité.
Le seul système parfaitement juste, la proportionnelle intégrale, inacceptable par les surreprésentés, est taillée en brèche, avec le plus affiné argumentaire de mauvais aloi, par les courants ascendants et les adversaires irréductibles de l'équité. On sait user, sans vergogne, du 49.3, on sait légiférer par ordonnances ; mais on ne sait pas trouver le chemin de l'équité impliquant la proportionnelle intégrale ! Manquerions nous cruellement de juristes et de constitutionnalistes éclairés capables de rédiger des textes simples, clairs, honnêtes et impartiaux traçant et assurant l'égalité citoyenne dans les représentations populaires en promouvant, certes, une majorité dynamique mais seulement conforme à sa seule influence arithmétique qui est plus que largement altérée par près d'un siècle de ressassement sur les "votes utiles" !
Les règles de la représentation ont tendance à être révisées chaque fois qu'un courant triomphant prend le pouvoir et les incrédules ont l'insolence de penser que les gagnants veulent piper, au maximum, les dés à leur avantage. Les bretteurs, admirateurs de ce pouvoir, ne manquent pas d'aplomb pour justifier l'injustifiable et prétendre qu'ils ont trouvé le meilleur système.
Tous les sortants ne pourront pas, à nouveau, siéger à l'assemblée départementale. Si c'est le "Saint Esprit" qui, dit-on, au Vatican, spirituellement, guide le choix des cardinaux pour l'élection du pontife, agnostique je n'en ai, naturellement, aucune espèce d'idée, toujours, théoriquement, c'est le corps électoral qui est souverain pour l'ascension de nos élus ; le poids des appareils, qui s'imposent de suivre les attentes de leurs mandants, étant compté pour négligeable !
La nouvelle donne, indépendamment de la répartition des suffrages, fait qu'au moins une des trois personnes ci-dessous ne siégera plus à l'assemblée départementale.
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Claudine Le Barbier |
Germinal Peiro |
François Fournier
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Même si la déferlante rose se confirme, ou s'amplifie, surtout si le chômage et la dette reculent significativement, il ne pourra néanmoins y avoir qu'un seul élu pour le nouveau canton. L'autre personnage, toujours théoriquement à égalité de droits et de devoirs, sera une élue. Cette élue, au préalable, aura du acquérir, autant que faire se peut, les faveurs de l'appareil, et, impérativement, les faire valider par une majorité d'électeurs.
Un regard indiscret chez nos voisins.
Les voisins du Bergeracois. |
Nos voisins de la R.D |
La fibre militante sera-t-elle suffisamment forte pour effacer de naturelles et probables déceptions ?
Supposons que les cinq sortants ci-dessus veuillent garder leur siège... Il pourrait y avoir un douloureux choix cornélien, chez nos voisins de la R.D de la Dordogne. "On" ne pourra pas investir, hors compétition fraticide, trois sortants dans le même canton. Chez nos plus proches voisins du Bergeracois il n'y aura qu'un seul canton... et deux sortants.
Revenons chez nous.
En prenant le socle des trois cantons historiques de Belvès, Domme et Villefranche tous ont connu l'alternat avec, au passage, de belles surprises, forcément inattendues, et c'est encore là l'arme rare, insolite et inhabituelle du suffrage universel qui sait, de temps à autres, hélas trop rarement, bousculer l'a priori et faire que nos concitoyens usent de leurs droits. Notons que l'ingratitude sait, aussi, s'inviter dans les caprices de nos concitoyens.
Le vivier pléthorique d'élus. La multiplication des strates, pour capter la clientèle vassale, est loin d'être interrompue. On a su créer des instances intercommunales, des kyrielles de syndicats, des conseils régionaux, des instances européennes et tous ces personnages ont nécessairement besoin de collaborateurs. C'est, peut-être, bon pour les créations d'emplois mais ce n'est certainement pas réducteur des dépenses publiques.
On notera qu'une fois en place ces instances savent trouver les points capitaux qui leur permettent d'être pérennisées. Elles ont bénéficié d'une règle d'or pour leur salut avec la loi sur la décentralisation qui, d'un revers de main, a balayé le gigantesque travail positif d'harmonisation et d'assemblage porté par la grande Révolution française.
Seule exception à la règle de ce capharnaüm de structures les conseils d'arrondissements, assemblées de cultures de glorioles, qui ne servaient strictement à rien et qui n'ont pas su se doter d'atouts "d'incontournabilité", ont été remisés en jachère… sous l'Occupation. Espérons que, pour accentuer les contours du gouffre de notre dette, quelques énarques influents puissent les régénérer, puisqu'ils ne sont toujours pas abrogés, pour enrichir les panoplies de nos avides cumulards, tranquillisés jusqu'aux calendes grecques, pour leur listage de prérogatives.
Revenons à nos cantons. Une réforme insupportable, puisqu'elle était portée par un chef de l'état désavoué, devait resserrer l'assemblage régions départements. Il reste cependant plus que largement à prouver que cette réforme, tout de suite abrogée par la nouvelle majorité, aurait été plus économique. Cette majorité a eu le temps de légiférer sur ce sujet, elle n'en a pas eu, par exemple, pour le non cumul des mandats...
Les conseils généraux ont donc sauvé leur existence. Il leur restera à changer de nom et de ce côté-là on pourra ergoter sur la sémantique mais, a priori, il n'y aura pas de changement de fonds.
Les changements essentiels, voire dans certains cas capitaux, sous le prétexte hautement fallacieux de la parité, sont que l'on va anéantir les minorités ou, au minimum, encore les réduire, renforcer le bipartisme et même, plus que vraisemblablement, dans certains départements obtenir le monopartisme… bonjour la démocratie.
Pour les puristes la parité, légale certes, dans son obligation, est discutable au niveau de l'article 1 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. La parité, si elle revêt bien des points positifs, écarte quelques libertés. S'il est souhaitable pour une harmonie de la représentativité qu'il y ait une représentation équitable entre les hommes et les femmes, certaines et certains peuvent être choqués qu'elle soit imposée par la loi et non par la maturité citoyenne. Imaginons qu'il y ait deux personnes de même sexe, en osmose citoyenne parfaite, qui veuillent porter un projet ensemble elles ne pourront le faire. C'est un peu un comble au siècle où le législateur a voulu le mariage pour tous !
Pourquoi on n'établirait pas, dans un souci d'équilibre, une parité entre les valides et les handicapés, les citoyens de la fonction publique et les salariés du privé, les actifs et les retraités, etc...
Les nouveaux "supercantons" valideront les déséquilibres. Notre département est l'un des plus surreprésentés au niveau de l'effectif de son assemblée départementale. Un canton, actuel, équivaut, en moyenne à 16 300 habitants en métropole, seulement à 8 300 habitants, en Dordogne, à 3 100 en Lozère et à 32 600 dans le Nord. Les superficies varient parfois d'un quartier urbain à l'espace x fois plus grand d'un canton arlésien. On aurait pu imaginer, dans un esprit de cohérence et d'équité, en situation de réforme ajuster les critères. Que nenni, il faut sauver les baronnies, on garde les mêmes surreprésentations et sous représentations… Le nombre de cantons sera donc divisé mais le nombre d'élus sera le même.
D'aucuns diront ; mais il y a les superficies qui nuancent les écarts. Il faudrait donc expliquer et justifier qu'un élu lozérien soit moins représentatif, tant en territoire qu'en population, que son collègue mayennais. Et il ne s'agit pas des cas de figure les plus pervers.
Un "supercanton" presque parfait. Pour terminer attardons nous sur les contours de ce qui se dessine pour notre probable nouveau canton. Il assemblerait Belvès, Villefranche-du-Périgord, Domme et grignoterait le sud de Carlux. Si, par hypothèse cohérente, on y ajoutait les communes de Marnac, Berbiguières et Allas-les-Mines nous camperions sur les limites territoriales de la R.G de la Dordogne sises dans l'arrondissement.
Cet assemblage réunirait la Nauze, à l'ouest, le Céou, au centre, la Germaine, à l'est, les hauts de Lémance au sud, auxquels il faudrait, naturellement, adjoindre, au nord, une belle section des berges sud de la Dordogne.
On a du mal à situer le centre de gravité qui pourrait être quelque part vers St Cybranet ou Daglan. L'un de ces villages pourrait être notre Cambera ou notre Otawa.
Le Céou, rivière qui, parfois, s'assèche sait aussi, comme le corps électoral, avoir des remous tumultueux. Il sera l'axe médian de notre "supercanton". Puisse-t-il être un lien de concorde pour la quarantaine de communes de cet artificiel bassin de vie et pour les citoyens de sensibilités différentes qui, malheureusement, ne seront pas tous équitablement représentés ! Photo, J-M Caron, d'une cascade de St Cybranet.
Qui seront les pionniers de cette nouvelle entité. Ne rêvons pas. Ceux qui ont imaginé cette "reconfiguration" doivent savoir se servir des "ciseaux", ou alors il faut supprimer le ministère de l'Intérieur, et, dans le contexte actuel qui privilégie à outrance le courant dominant, il paraît hautement improbable qu'il y ait, dans le département, des élus qui ne rentrent pas dans le moule ; a fortiori dans notre futur canton.
Le groupe dominant caresse le rêve du grand schlem ; ultime satisfaction de ses bénéficiaires et cinglante défaite de la démocratie. Il semble à sa portée bien que, parfois, de la coupe aux lèvres il y ait des "déconvenues".
Dans l'hypothèse du grand schlem les élues de Thiviers, Excideuil et Périgueux-Ouest verraient vingt deux collègues roses renforcer la féminité "solférinoise" mais, a contrario, la marée rose destituera au moins quatre sortants de ses propres couleurs car il y a 29 élus, sans compter les feudataires, et il ne pourra y en avoir, en 2015, en tout, que 25. Ne parlons pas du naufrage des non alignés qui, comme François Bayrou, dont le ralliement stratégique et la vassalité furent payés de la plus parfaite et humilante ingratitude, vont être les spectateurs affligés de l'hégémonie élyséenne. L'hypothèse de non cumul restant au niveau d'un répétitif voeu pieux il y aura donc, malgré tout, quelques déconvenues parmi les vassaux... fussent-ils les thuriféraires les plus zélés !
Mais vieille baderne béotienne, aigrie et stupide, puissance X, que viens je d'écrire ! Tout le monde sait que nos élus, surtout ceux qui lavent plus blanc que les autres, ne le sont que par sacrifice de leurs vies personnelles et qu'à aucun moment ils ne se soucient de leurs ego et de leurs carrières car, à leurs yeux, seul l'intérêt général, pour lequel ils se démènent sans répit, surpasse toutes les autres considérations.
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Pierre Fabre.
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