La balade des bastides.
Ce mardi 30 juillet c'est dans l'agréable fraîcheur matinale que notre mini-groupe se constitue, à 7 h 10, sur la place d'Armes de Belvès.
La promenade du jour varie de 65 à 67 Km ; en tenant compte du regroupement et de la dispersion. Pour des cyclistes, d'un tout jeune quinquagénaire, écossais mais amoureux du Périgord, au septuagénaire habitué des reliefs sévères du Limousin, c'est, tout de même une belle sortie.
On démarre avec la nouvelle voie communale qui a déclassé, pour 4 kilomètres, la R.D 53,
Laissant la Croze de Randou sur la gauche on remarque au passage, sous Ferrière, le lavoir fontaine de Fongalop, point de fraîcheur apprécié par les promeneurs lors des grandes chaleurs, avant de s'attaquer, à la Cantine, à la première côte de la balade. C'est bien loin d'être le Tourmalet mais cette rampe impose un dénivelé de près de 50 mètres… de quoi activer les mollets et le souffle. Puis c'est la descente vers le Fromental, triangulation "fongalo-capdroto-saint-marcoroise" où l'on rencontre un épanchement sylvestre qui rejoindra la Couze. Un
On est encore très frais.
Monpazier et ses arcades.
L'horaire est tenu c'est à 8 h 05 qu'une touriste veut bien pointer photographiquement notre escale monpaziéroise. On notera que Monpazier, altitude
Quelques minutes après nous quittons la plus petite commune du département, l'ancienne bastide anglaise de Monpazier, fondée en 1284 par le roi d'Angleterre Édouard Ier, pour fixer des populations sur ses terres d'Aquitaine, face à la France, ô que c'est, tout à fois, proche et loin tout cela. Autorisons nous une pensée pour Buffarot, tribun de la paysannerie, que les valets du roi ont lâchement décapité. Nous filons vers une autre bastide, celle là, cocorico, est française ; Villefranche-du-Périgord. Pour ce faire nous allons, pendant une vingtaine de kilomètres, emprunter une route paisible, la R.D 660, qui fut route nationale jusqu'à ce que l'on pense, en 1972, que notre trésor était bien assez riche pour s'autoriser de gigantesques dépenses inutiles, modifications des panneaux, des bornes, des documents géographiques, en déclassant les routes.
Après une courte descente c'est un agréable moment de pédalage sur les berges du Dropt.
Le nom historique de la rivière est le Drot[2], en latin Drotius, Drogatus…, d'une racine préceltique *dur- 'rivière'. C'est au XVIIIe siècle, qu'a été introduite la graphie Dropt avec un p non étymologique (comme dans Rupt). Le Dictionnaire géographique et administratif de la France (édition de 1892) met en garde : « Aucune des anciennes formes latines : Drotius, Drucum ou françaises : Droth (1004), Drot (1053), Droz (1095), n’autorise le p dont on affuble souvent le nom de cette rivière en l’écrivant Dropt ». Aujourd'hui les deux graphies Drot et Dropt cohabitent mais c'est la seconde qui jouit du prestige de figurer sur les cartes.
Source Wikipédia. |
Nous laissons Capdrot nous dominer de sa terrasse collinaire. L'eau se fait rare dans la rivière dont l'hydronyme sert à l'onomastique des communes où elle nait, Capdrot, et ou elle se déverse dans la Garonne, Caudrot. L'eau est même absente dès les Pièces du Lever, allusion directe à l'apparition du soleil pour les Monpazierois. Rappelons que de sa source officielle, au lieudit Bonnefon, le Dropt, lien hydrographique des bastides, va saluer le pied de Monpazier, Villeréal, Eymet, Duras et Monségur c'est, un peu, à lui tout seul, un livre d'histoire médiévale.
N'assimilons pas le Dropt au drop, dérivé de l'anglais coup de pied tombé, geste technique de rugby qui n'a rien à voir.
Il faut bien se refaire les mollets pour reprendre la centaine de mètres de dénivelé du Moulin du Fau, à ne pas confondre avec le merveilleux roman d'E Le Roy, Le Moulin du Frau, traduit en occitan par mon ami Jean-Claude Dugros, au Camp de Boulet, face au Lac des Brandes et au dessus du bois au nom musical de Chante-Merle, probablement un toponyme faux-ami. En arrivant à la limite du partage des eaux entre Garonne et Lot, sous le tout proche plateau de La Pradelle, à 272 mètres, château d'eau triangulaire naturel Garonne, Dordogne, Lot, premier incident technique Alain ne pédale plus ; pour une balade à bicyclette c'est plutôt gênant. Après la rescousse matérielle et mécanique de notre doyen d'équipée on peut repartir avec l'ivresse de la descente vers la Ménaurie, premier affluent notable de la R.D de la Lémance. Nous la suivrons jusqu'à sa confluence, vers la gare de Villefranche, après avoir traversé le bas du bourg de St Cernin. Alain et notre doyen Pierre n'ont pas du voir la limitation de vitesse car ils ont pris une avance presque kilométrique.
On se ressoude vers le Moulin du Pontet où il y a un peu moins d'un siècle les chemins de fer départementaux avaient érigé leur dépôt. De là en suivant la Lémance on reprend un faux plat, celui-ci est suivi du raidillon pour accéder à Villefranche. Cette belle bastide voulue par Alphonse de Poitiers, frère de Lois IX, dit saint Louis, se dresse à flanc de colline et surplombe les creusets de deux rus, vassaux de la Lémance, le Tortillou, venant des coteaux loubéjacois et le Touron sur l'autre flanc. Villefranche, lasse d'être de Belvès, a obtenu, en 1893, sa transformation en Villefranche-du-Périgord. Ce toponyme lui donna une image plus affirmée et, par ailleurs, a favorisé ses atouts touristiques bien au-delà de son prestige de site des cèpes.
On est encore bien en forme.
Le parcours, effectué entre les deux bastides, fut couvert en une heure, ce qui est tout à fait raisonnable. Un petit coucou à Julie d' l'O.T mais nous sommes là un petit peu trop tôt pour découvrir sa superbe maison du châtaignier, elle va ouvrir dans quelque minutes. Nous y reviendrons.
Nous avons pris, entre monts et vallées, depuis Monpazier, 37 mètres mais il faudra en gagner encore 47, en empruntant le C.D n° 57, et seulement sur un kilomètre, pour atteindre le col de Busqueille, altitude 270 mètres, aïe, aïe, aïe ! Ouf, c'est fait.
Nouvelle ivresse vers le Roc de la Rode où nous allons rejoindre le vaillant Cavérieux qui charrie ses eaux vers la Lémance après avoir alimenté plusieurs retenues d'eau. On se laisse glisser vers la R.D n° 60. À la Mouline, au piédroit de l'ancienne gare des C.F.D, on retrouve
L'escale pradoise.
Ce bourg de Prats a, lui aussi, un appui sur le Périgord. Il s'appelait autrefois Prats d'Orliac. Orliac était, au début de l'ère républicaine, chef lieu de canton. Les Pradois qui étaient amenés à différencier leur entité des autres Prats, (de Carlux, de Mollo), auraient aimé appeler leur commune Prats-de-Lémance mais, pour ne pas faire plagiat avec Sauveterre et St Front, y ont renoncé.
Prats, il est 9 h 50. un deuxième incident technique. Pierre, le sagelaco-limousin, resserre à nouveau le pédalier d'Alain. On prend quelques minutes pour un avant dernier témoignage photographique pris au-dessous de l'impressionnante église fortifiée, église Saint Maurice.
Il ne reste plus qu'une côte et la forme est toujours là.
Vers 10 heures on repart en suivant le vallon où sourd
Alors que la descente s'amorce, vers 10 h 15, une malencontreuse crevaison retarde l'ultime parcours d'une vingtaine de minutes. Alain et Andrew, dans leur lancée, se laissent emporter vers le pied de la côte de Vergnes et, ne voyant pas les deux Pierre dans leur sillage remontent, presque en totalité, cette redoutable déclivité.
Ça y est l'équipée s'est reformée et l'on repart en devinant dans le fond de la colline les sources de la Beuze, vaillante formatrice de lacs collinaires, qui sera rejointe au bas de sa première pente du Gaugeard, lui-même grossi du ruisseau Trompette.
Après avoir sauté le modeste Mespoul nous voici à Lastours où nous trouvons, ou retrouvons, notre Nauze que nous suivrons ensemble jusqu'à Vaurez et là on se sépare jusqu'à la prochaine équipée qui devrait être la Vallée de la Couze et retour par le Bélingou, un circuit d'environ
Nous sommes preneurs d'idées et serons heureux d'accueillir des partenaires sous réserve qu'ils acceptent notre petit régime empreint de dilettante.
Pierre Fabre
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