Fongauffier-sur-Nauze

Fongauffier-sur-Nauze

La pluie a sonné le glas de la fête !

 

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La cloche élaborée par Bernard Grenier et décorée par Patricia Bernard. Fongauffier étant un village bi-communal c'est logiquement une oeuvre bi-communale, sagelaco-monplaisanaise, qui a été réalisée pour cet anniversaire. 

 

Depuis 250 ans elle a rythmé la vie du village annonçant les jours heureux d'hyménées, elle a accompagné nos défunts au jardin du repos et, aussi, elle a joué le rôle du tocsin quand les moyens d'informations étaient plus qu'embryonnaires. Elle a salué la fin des guerres, tout particulièrement, de la Grande Guerre où 22 enfants de Sagelat donnèrent leurs jeunes vies.

 

C'est donc en 1763 que l'actuelle cloche fut hissée sur l'édifice cultuel de Sagelat.

Elle prit le nom de sa marraine et de son parrain Magdeleine-Joseph.

 

Attardons nous, un peu sur les inscriptions gravées  sur cette cloche.

 

Nous étions, alors, sous l'Ancien Régime finissant et les bruissements prémices de la grande Révolution, qui aura lieu 26 ans plus tard, n'étaient pas du tout perceptibles, a fortiori dans la ruralité profonde. La notion de laïcité était totalement impensable, l'heureuse Séparation de l'église et de l'état devra attendre encore 142 ans pour trouver son aboutissement sous l'impulsion d'Aristide Briand, d'Émile Combes et de Jean Jaurès.  

 

C'est donc, tout naturellement, que l'on peut constater que les noms gravés traduisent l'élitisme constant de cette époque. Magdeleine de Filhot, abbesse de Fongauffier, l'abbaye sera emportée par l'époque révolutionnaire, Joseph de Salviac de Vielcastel, chevalier de Saint Louis, Jean Vialar, curé, Jean Chenut, sindi, sindi voulait dire syndic, Jean Boissoux, fabricien, personne gérant les biens de l'Église et, enfin, Jean Baptiste Richard Richard, M.F, maître fondeur, sont les noms figurant sur la cloche. 

Pour terminer 1763 rappelle l'année de cette mise en place. Imaginons le travail de précision pour fixer ce bourdon avec les moyens de levage de l'époque et l'espace exigu qu'ils avaient pour manœuvrer.

 

Que se passait-il en 1763? Le règne de Louis XV, un des plus long de la dynastie des Bourbons, a connu bien des passes tumultueuses dont la Guerre de sept ans qui venait de s'achever en 1762. Elle se cautérisa, tant bien que mal, par le Traité de Paris. Cette guerre terrible, préfigure les contours d'un conflit mondial, puisqu'elle embrasa l'Europe et ouvrit bien des théâtres d'opération outre Atlantique.

La France voit s'effondrer son empire colonial au profit de l'Angleterre. L'Inde et le Canada iront à la couronne britannique. Notons que les cinq comptoirs français demeureront, pour  deux siècles, les vestiges de la "présence" française en Inde.

 

La perte du Canada sera considérée par les Français, ou tout au moins ceux qui avaient une petite idée de ce que pouvaient être ces froides terres bien lointaines, comme un détachement bien mineur. Ils étaient cependant bien contents de penser qu'ils conservaient les Antilles, dont la Guadeloupe et la Martinique sont les ultimes embasements de cette "occupation", pour le sucre.

Il y a gros à penser que le terrible sort des esclaves de cette colonisation n'a pas du émouvoir beaucoup d'âmes sensibles.

C'est grâce à Andrée Teilhaud, aujourd'hui institutrice honoraire, que le bi-centenaire de la cloche fut commémoré en 1963. Il y a 50 ans un char promena un fac-similé de cette pièce patrimoniale lors de la fête votive. C'est pour penser à notre amie, elle fut pendant bien des décennies un personnage clé de la vie associative et culturelle sagelacoise, que nous avons, en 2013, voulu reprendre ce thème patrimonial.

 

Tout le monde attendait la pluie ; une pluie salvatrice pour la nature. Les bénévoles du Comité des fêtes de Sagelat croisaient les doigts : pourvu qu'elle arrive avant ou après la fête… et bien non ! Elle s'est invitée, juste pour quelques heures, mais au cœur du temps virtuellement fort de cette fête à l'ancienne ce qui fait que tout, ou presque, fut annulé.

 

Avec beaucoup d'humilité il faut admettre que Dame Nature est une souveraine incontournable.

 

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Dommage ces jeunes artistes n'ont pu que... répéter. Dans quelques jours elles seront de nouveau au lycée ou à la faculté.

 

Demain reportage photographique de Bruno Marty sur cette fête à l'ancienne ; enfin de ce qui a précédé la pluie de ce 25 août.

 

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Sous le tunnel fongauffiérain il y eut environ 130 convives pour le déjeuner.

 



27/08/2013
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