Le Barry, une fois l'an, improvise une auberge espagnole.
Il n'y avait pas de vent dans les voiles mais plutôt un flou artificiel dû à la fumée du barbecue.
Le toponyme de Barry. On le trouve un peu partout dans les terres occitanes. Il s'impose fortement dans les Cévennes et le Limousin. Il désigne le faubourg, le noyau d'habitation situé en dehors de la ville fortifiée. Les Barry sont rarement des quartiers plats.
Le toponyme de Barry s'invite dans de nombreux pays. En France, un tout petit village bigourdan, à l'ouest de Tarbes, porte ce nom, en Belgique c'est un quartier de Tournai, au Pays de Galles c'est une communauté, aux U.S.A deux comtés, un dans le Michigan et un autre dans le Missouri ont Barry comme toponyme, enfin un tout petit village texan, qui compte officiellement, à son dernier recensement, 242 habitants, s'appelle ainsi depuis quelques siècles.
N'oublions pas, dans les terres arctiques canadiennes, les Îles du Barry dont les 14 000 habitants se répartissent sur 1 424 500 Km2, près de 3 fois notre hexagone, où l'on trouve les Îles de Baffin, Victoria et Ellesmère, là où culmine à 2 616 mètres, le Mont Barbeau.
En mettant Barry au pluriel, on trouve les Barris dans le quartier de la cathédrale à Périgueux.
Notons que Barry est notamment un nom anglais dérivé de l'irlandais Bareth (version courte de Fionnbharrth), ou Barra, Barrath, Barenth, Barold, Bearrach ou Finbarr. Il signifie en irlandais "javelot".
Le Barry patronyme. Qui n'a pas entendu parler de la du Barry (1743-1793), une des maîtresses du roi de France Louis XV. Cette dame du Barry, à l'origine Jeanne Bécu de Cantigny, dite aussi de Vaubernier, devenue par mariage comtesse du Barry, vit le jour le 19 août 1743, à Vaucouleurs. [Ce village lorrain est proche de Donrémy. Ernest Lavisse, jadis, entendait inculquer aux écoliers, l'image d'Épinal qu'une autre figure féminine, jeune bergère, là, entendit des voix...] La dernière favorite de Louis XV, elle, monta sur l'échafaud à Paris, le 8 septembre 1793. Je précise que, formellement opposé à la barbare peine de mort, sans me désolidariser de l'immense oeuvre de la grande Révolution française, il me paraît impensable d'approuver ces heures insoutenables de la Terreur.
L'origine roturière et la jeunesse agitée de la du Barry ont suscité un certain nombre de pamphlets injurieux, voire orduriers.
Revenons à Belvès. Le Barry trouve bien son nom dans la rampe qui va de la Croix des Frères vers le faux-plat de l'église, rue des écoles. Ce quartier, d'essence populaire, se compose de la rue qui porte son nom et d'une liste de venelles que, dans notre Périgord, on nomme "carreyrous", et du raccord de la rue de la Peyrière.
Le gentilé des résidents du Barry oscille des Barrois, fiers Pyrénéens qui vibrent au "Se canto", aux Barrysiens du Hainaut. Les Barrois sont aussi les habitants des environs de Bar-le-Duc.
Personnellement, j'ai toujours adoré ce quartier plébéien du Barry qui est d'une "insolente" authenticité locale où, il y a à peine plus d'un demi-siècle, on parlait naturellement l'occitan cher à nos aïeux.
C'est un peu pour tout cela que le samedi 2 juillet, profitant de ma promenade pédestre crépusculaire, j'ai voulu, comme un cheveu sur la soupe, aller saluer mes amis de ce quartier, qui ont improvisé une auberge espagnole sous le préau de l'école, et mémoriser de quelques images, cette petite animation de quartier.
J'avais dîné, depuis près de deux heures, et les reliefs de leur repas interpellaient néanmoins le sens de l'odorat, avec les merveilleuses préparations de ces résidentes et résidents qui tenaient à ce que l'intrus fasse honneur à leurs apports culinaires. J'ai même eu la bassesse anticonformiste de céder infinitésimalement à leur courtoisie.
J'ai noté que les convives venaient naturellement de ce quartier mais, comme le mamelon de Belvès ne sait guère concéder d'espaces au plat, ces Barrysiens avaient invité des amis d'une autre rampe, le Terriol, qui a toujours fait souffler les piétons. Mes amis du plateau marcillacois étaient aussi de la soirée.
Ce fut un bon moment où il fut permis d'échanger quelques souvenirs scéniques avec le Docteur Knock et, aussi, avec une artiste honoraire qui ne compte que des amis dans ce Barry.
Les cuiseurs.
Il me semble reconnaître une amie de la mairie en face du personnage-clé de Terre en Vert.
Des figures bien sympathiques.
Francette, pour une fois, a les pieds sous la table...
L'enfilade de la tablée.
Une c... vient d'être échappée, ce qui fait rire les convives.
La retraite à Belvès, cela se passe plutôt bien.
Une autre vue de la tablée.
L'an prochain, ils reviendront.
Photos Pierre Fabre.
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