Le spectacle seule en scène de Caroline Arragain.
Caroline a bien voulu accorder en exclusivité une interview à Fongauffier-sur-Nauze et à Val de Nauze.
Ce blog bannira le "one-woman-show" pour préférer la terminologie française, parfaitement correcte, de "spectacle seule en scène". Nadine, le personnage en proie d'un tumulte prenant, pendant une heure rêve et s'interroge...
Caroline vous avez quitté le creuset de la Crempse pour venir présenter, dimanche 3 mars, votre spectacle seule en scène, à Sagelat, à la demande d'Entrée des artistes.
Caroline Arragain sur scène à Sagelat.
1. Votre spectacle d'une heure est un véritable travail de psy. Est-ce un thème qui vous a motivé ou est-ce parce que vous avez fait des études dans ce domaine.
J’ai été inspirée par mon propre cheminement. Lorsque j’ai pris conscience de l’emprise qu’avaient mes pensées sur mes humeurs et mon quotidien, j’ai eu envie d’en parler par le moyen d’expression qui est le mien.
2. On a pu, à tort ou à raison, imaginer que vous vous êtes, en partie, appuyé sur un référentiel comme la fable "La laitière et le pot au lait" de Lafontaine. Pourriez vous nous dire quelques mots sur la trame de votre one-woman-show.
Je ne connais pas cette fable de Lafontaine, mais si le spectacle vous a fait penser à ce texte, c’est qu’il traite d’un thème intemporel et universel.
A quoi tu penses ? nous emmène dans les méandres de la pensée de Nadine, une jeune femme ordinaire, dont nous entendons tout au long du spectacle le dialogue intérieur en voix off. Un jour comme les autres, elle rencontre un homme qui lui fait entrevoir la possibilité d’un nouvel emploi, et lui propose de le rappeler pour en discuter. Devant son téléphone, Nadine hésite : « J’appelle ou j’appelle pas ... ? » Assaillie par sa pensée, elle se laisse prendre, emporter. Par ses doutes, ses peurs, ses rêves et ses joies. Par son manque de confiance en elle-même et son besoin de reconnaissance par autrui.
Ce cheminement l’emmène dans des émotions extrêmes qui finalement lui font prendre conscience de ses propres fonctionnements.
3. Jeune femme épanouie on mesure dans votre spectacle toute l'angoisse et les craintes d'une jeune personne dans l'attente d'un grand moment mais, aussi, toutes les plus folles ambitions. C'est l'affrontement permanent entre le rêve et la perception du réel. Souhaitez vous nous donner votre approche de cette dualité du virtuel et du concret.
La construction psychologique du personnage de Nadine a été élaborée à partir de la problématique de la confiance en soi. Celle-ci consiste effectivement en un décalage entre ce qui est réel et ce qui est perçu. Nadine s’imagine ainsi tour à tour plus bas que terre et plus haute que les étoiles ; elle ne s’accueille pas telle qu’elle est dans le moment présent.
4. Papa, maman surgissent dans votre spectacle et ce n'est, bien entendu, pas un hasard. Vous avez probablement voulu associer la solidité de la parentèle pour faire face à la fragilité d'un personnage en construction. Parlez nous du rôle parental sécurisant que l'on croit percevoir dans votre spectacle seule en scène.
Sécurisant ? J’avais plutôt imaginé le personnage de la mère à l’origine de ce manque de confiance dont souffre Nadine.
5. En osant être négatif dans votre travail vous avez, et ce n'est certainement pas un hasard, relégué la féminité au second plan. Votre héroïne attend son employeur. Elle le situe au masculin et vous l'imaginez même, dans le rêve, devenir la "nouvelle" épouse de ce personnage. Est-ce, uniquement, un effet de scène ou parce que vous pensez que la féminité doit se caler sur un stéréotype et, par là même, se situer en "dépendance"…
Il n’y a dans ce spectacle aucune réflexion, consciente du moins, ni sur la féminité, ni sur le rôle de la femme face à l’homme.
Je trouvais simplement amusant que Nadine mélange dans sa douce folie sa quête d’épanouissement personnel et professionnel.
6. Vous avez imaginé une longue scène de relaxation orientale ; bien entendu en la caricaturant… Est-ce par humour ou tout simplement parce que, personnellement, vous ne croyez pas à ces méthodes.
Je crois véritablement aux vertus de la méditation, pour l’équilibre et le sens qu’elle est capable d’apporter dans nos quotidiens vidés de spiritualité. Le décalage comique de la scène est dans la ligne du reste du spectacle, et permet d’aborder ce thème avec plus de légèreté.
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