Résister par l'art et la littérature.
Deux cents élèves des collèges de Belvès, Beaumont, Le Bugue et St Cyprien se sont rendus, ce 11 février, à la salle Louis Delluc du Buisson pour assister à une séance cinématographique complétée d'un débat en vue de se préparer au "Concours de la Résistance et de la Déportation".
Cette rencontre fut donc portée par le Comité du Prix de la Résistance et de la Déportation, avec, pour partenaires l'A.N.A.C.R, l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance, et l'A.F.M.D, les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. Jean-Pierre Gouhaud de l'U.F.A.C est également venu à cette rencontre.
Rappelons que cette année, le thème est "Résister par l'art et la littérature".
Un malencontreux incident technique empêcha de passer le D.V.D prévu par les organisateurs.
Marie-Claire Dardevet écoute notre ami Ralph.
La rencontre fut néanmoins riche d'un échange entre les élèves et Norbert Pilmé, coprésident de l'organisation du concours, Ralph Finkler, un des derniers résistants du département et Vincente Garcia, le dernier déporté de notre département.
Une longue introduction de Norbert Pilmé. Elle fut parfaitement ouverte sur les multiples manières de résister. Norbert rappela que, bien entendu, la Résistance n'était pas seulement un moyen par les armes et que par l'art et la littérature, on peut, aussi, apporter une opposition efficace à l'oppression. On a trouvé dans cette fronde bien des artistes, des écrivains et des poètes. Ils ont apporté par leurs œuvres, des témoignages qui viennent jusqu'à nous.
Robert Desnos, Paris 4/7/1900, mort du Typhus au Camp de concentration de Theresienstadt, Tchécoslovaquie, lors de la libération de ce pays. Cette plume du surréalisme nous lègue de fort belles poésies. Louis Aragon, auteur de "La rose et le réséda", et le poème "Liberté" de Paul Éluard ont, naturellement, été cités.
Un riche échange avec les élèves. Pour répondre à un questionnement d'une élève parlant des femmes, Joséphine Baker a tout naturellement été mise en avant ; non seulement pour sa résistance spontanée mais aussi sur la thématique raciste qui était le terreau des nazis et de leurs sinistres auxiliaires.
Ralph évoqua le chant des partisans, œuvre collégiale de Druon et de Kessel qui a connu la résonance que l'on sait grâce au génie artistique d'Anna Marly.
La séquence des questions-réponses fut diligentée par René Gay, vice président de l'AFMD, qui a parcouru les travées pour apporter le microphone aux élèves.
Ralph, qui préféra les questions-réponses à une dissertation magistrale, avec un petit point d'humour, a tenu à préciser qu'il y avait plusieurs chemins pour rejoindre la Résistance mais qu'il n'y avait pas un bureau d'accueil tenant pignon sur rue.
Vincente Garcia, toujours humble et émouvant, a répondu aux élèves. Ceux-ci voulaient savoir à quel âge il entra en insurrection et comment. Il fut interrogé sur ce qu'il a considéré comme le plus douloureux de cette terrible aventure. Ce survivant de ce terrible passé, qui l'amena des prisons du département, à celle de Limoges, puis à la plateforme inhumaine de Compiègne et enfin à Buchenwald, pointa le désarroi qu'il avait de voir tomber ses camarades. Il n'avait pas le droit de les assister. Était-il longtemps traumatisé ? Vincente apporta la seule réponse plausible... "il l'est toujours".
C'est "Nuit & brouillard", le pathétique documentaire d'Alain Resnais, à l'initiative d'Henri Michel, sorti en 1956, qui au pied levé, remplaça le thème prévu suivi d'un extrait de la libération des camps.
Il fallait bien qu'une première question parte des travées des élèves.
L'élève, au centre, vient de poser la dernière question.
Pierre Fabre.
______________________________________________
Demain "Les thèmes de la Fête de la nature".
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 222 autres membres