Fongauffier-sur-Nauze

Fongauffier-sur-Nauze

Retour sur nos anciennes mesures.

 

 

La grande Révolution, certes, n'a pas réalisé que d'excellentes choses. Elle fut, hélas, trois fois hélas, l'humus de la Terreur et de l'ascension du tyran opportuniste qui assassina la 1ère République et mit à feu et à sang l'Europe pour satisfaire son délire. La Révolution, cependant, bien que portée par une élite bourgeoise et nobiliaire, a su tracer des voies que l'on a du mal à imaginer aujourd'hui tant nous trouvons naturel d'en jouir.

 

Fongauffier-sur-Nauze, aujourd'hui Décade III, Décadi de Brumaire de l'année 220 de la Révolution (fête : Rouleau), va ouvrir une page sur le système métrique. Si nous, Aquitains, savons tous, ou à peu près, que Jean-Charles de Borda mathématicien, physicien, politologue et marin français, en s'appuyant sur les travaux antérieurs de John Wilkins, Gabriel Mouton et Tito Livio Burattini, en fut l'un des personnages les plus impliqués, ce scientifique est quasiment tombé dans l'oubli si ce n'est dans sa ville natale de l'Aguais. L'encyclopédie Wikipédia ne le cite même pas pour préférer faire référence à Talleyrand, un autre "homme de circonstance" qui, en 1790, à l’Assemblée nationale constituante se prononça, pour la création d'un système de mesure stable.  Le Pays de Dax, heureusement, lui a réservé son principal lycée. Borda fut, par ailleurs, un idéaliste respectueux des minorités, dont les deux narcisses de la vie publique, qui méprisent le nous pour fortifier le je, feraient bien, avec un peu d'humilité, de s'inspirer plutôt que de chercher à écraser ceux qui ne savent les hisser sur de grotesques piédestaux.

 

Le système métrique, œuvre révolutionnaire, qui, bien au-delà de notre Hexagone, s'est imposé dans le monde, hormis chez les Anglo-saxons, toujours désireux de faire chambre à part, a simplifié bien des choses. Il a néanmoins perturbé. On ne passe pas d'une mesure ancestrale à une référence récente sans problème. Certains de nos contemporains parlent toujours en anciens francs, ceux de 1959, et nous faisons souvent référence à nos "sous". Ne parlons pas d'un sujet qui fâche...  l'Euro !

 

Les unités de mesure ont connu des évolutions au cours des siècles. Elles faisaient partie du patrimoine local, régional ou national. On entend encore, de temps à autres, parler d'arpents, d'onces, de lieues,  de livres, de boisseaux, de barriques…  

 

 

 

Nos braves paysans veulent ignorer les stères. Quand ils en parlent, parfois, ils les féminisent, ils préfèrent leurs bonnes vieilles brasses.

 

La brasse. Au niveau local on mesurait le bois de chauffage, en Val de Nauze, par brasse. Une brasse équivaut à 4 stères ; c'est-à-dire à 4 m3. Cette mesure est totalement inconnue hors Périgord ; et encore tout le Périgord ne mesurait pas en brasse. Pourquoi la brasse ? Il s'agit, plus que probablement, du raccord d'une ancienne mesure avec un multiple d'unité contemporaine le stère. La brasse correspondait sensiblement à la résultante d'une journée de travail d'un bûcheron à l'époque où les R.T.T et les tronçonneuses n'existaient pas.

 

Le quintal. Nos aînés, lorsqu'ils parlaient du quintal, désignaient une masse de 50 kg ; voir le cadre ci-dessous. C'était un quintal de "livres". Ce particularisme fut dévastateur, sous l'Occupation,  quand les réfugiés d'Alsace-Lorraine, malheureux négociateurs de prix, se voyaient proposer le prix des pommes de terre au "quintal". Les trouvant, relativement, bon marché, après avoir tapé, "borra aquí"*, ce qui scellait le marché, ces derniers avaient la cruelle déconvenue de voir que le quintal n'était que la moitié de ce qu'ils pensaient avoir acheté. L'envolée du prix de la pomme de terre, en ces heures bien sombres, a pénalisé les nombreuses bourses modestes.

 

La cartonnée. L'occitan "una cartonada" désigne le récipient, en bois, d'environ six litres qui rempli de grains était la mesure adéquate pour ensemencer, environ 3000 centiares,  une petite parcelle que l'on appelait la cartonnée. "Un cartonat" désigne la superficie. Un champ pouvait faire x cartonnées comme, de nos jours, on dit que cette prairie mesure tant d'hectares. Il ne faut pas confondre la cartonnée et le journal.

 

Le journal. Par opposition à la cartonnée le journal n'a pas, ou n'avait pas, de surface précise. C'était l'espace qu'un laboureur, avec son attelage, pouvait remuer dans une journée ; journée qui ne faisait pas forcément huit heures de travail.

 

Le système métrique qui n'a pas pu, malgré une tentative infructueuse, trouver une adaptation pour diviser le temps, les forces célestes n'ont cure du génie des unités de mesure humaines, a imaginé bien des finesses. Certaines sont déja tombées en désuétude. Qui se souvient du myriagramme, transformé en "ancien myriagramme". Il correspond à 10 kg ! Le quintal, lui-même, parait pratiquement abandonné ; on mesure en tonnes et en kilogrammes.

 

 

 

 

Le quintal – de l'arabe qinār, poids de cent – dans sa définition la plus récente et la seule encore utilisée, est le quintal métrique (symbole : q), qui équivaut à 100 kilogrammes ou 0,1 tonne.

Il a été défini par l'arrêté du 13 brumaire an IX (4 novembre 1800). Il s'agit d'une unité obsolète depuis l'abandon en 1840 des mesures usuelles de 1812, et il ne fait pas partie du système international d'unités. Il est cependant encore utilisé, notamment pour les mesures de rendements agricoles.

Historiquement, le quintal équivaut généralement à 100 livres.

  • Le quintal espagnol équivaut à 100 livres castillanes (101,5 livres), donc environ 46,04 kg. Il est encore utilisé dans l'Amérique latine et dans les marchés internationaux de certains produits agricoles comme le coton.

Le quintal ne faisant pas partie des unités légales françaises, il est interdit de l'utiliser en tant qu'unité de masse dans les domaines du commerce, de l'économie, de la santé, de la sécurité et dans l'administratif.

 

Source Wikipédia.

 

 

 

 

    

* Borra aquí. Les braves réfugiés avaient appelé nos aînés des Bourraqui. Ils ne comprenaient pas l'occitan et le "borra aquí", soit tape là, était une convention plus que solide qui, jadis, concluait le marché.

 

 

Texte et photo Pierre Fabre.

 

 

  

 

 

 Newsletters en attente.

 

L'ordre séquentiel est, en fonction de l'actualité, évolutif.

 

Bon anniversaire Alice.

Et si l'on recréait les veillées !

Ricampleu, Péselo et le juge sont attendus à St Amand.

Le Colombier un hameau bien antérieur à la Révolution.

Le conciliateur, un personnage mal connu.

"Les gouyats de la Nauze" iront à Villefranche pour le Téléthon.

Le feuilleton persistant de la réouverture de la voie ferrée de Villeneuve.

La carte communale monplaisanaise avance.

 

 

 

 

 





20/11/2011
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