Un brin de nostalgie ferroviaire.
Celles et ceux qui ne sont pas, au moins, sexagénaires, heureusement pour ces personnes, ne peuvent avoir le moindre souvenir des trains tractés par les vénérables 141 R qui signalaient leur passage en sifflant au niveau des points sensibles, gare, passage à niveau, tunnels, chantiers de travaux, ou même, parfois, mais, là, c'était une petite licence écornant les préconisation réglementaires, pour attirer l'attention ou rendre hommage à une jolie -ou supposée comme telle- pastourelle gardant son cheptel au bord de la voie ferrée.
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Les années 60 ont relégué ces puissantes locomotives vers les dépôts, les musées ou tout simplement vers la casse et, à l'époque, bien peu pensaient à l'outrage au patrimoine industriel. On se débarrassait, avec allégresse, de ces engins qui avaient noirci bien des pierres, notamment couloirs et tranchées des gares parisiennes de St Lazare et du Nord, et laissé leurs traces sous les ouvrages d'art.
Là où la traction électrique, imagée en rouge sur les cartes, n'était pas venue en souveraine de la conduite des convois on oubliait la traction vapeur, symbolisée en noir sur les documents géographiques, pour la remplacer par la traction thermique ; c'est à dire par les engins diesel.
Ces engins énergétivores classaient une épopée de "maîtres du rail" qui au XIXème avaient été baptisés des "sénateurs" non pour leur âge mais pour leurs salaires que l'on estimait voisin des indemnités sénatoriales.
Les générations passent et chacune d'elle porte ses particularités.
Robert Delpech fut le dernier chef de gare de Belvès qui expédia un train fret, à l'époque on utilisait encore la terminologie "marchandises", de 19 pièces.
Ce samedi 13 octobre ce n'est pas un train mu par une vénérable locomotive à vapeur, réservons cette attente pour le cent cinquantenaire, le 3 août 2013, qui a longé le Val de Nauze mais un convoi, promu par une association toulousaine, tracté par une locomotive diesel, composé de voitures des années 30 et des années 60, qui a redonné, l'espace d'une journée, à des nostalgiques le désir de retrouver le matériel d'antan.
La modernité, signe des temps, fait litière de notre passé.
Pierre Fabre
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