Après un semestre bien sec.
L'image ci-dessus prise le 16 novembre, à 11 heures, au point du déversoir du Moulin d'Écoute-s'Il-Pleut montre que le lit du Valech, communément appelé La Vallée, peut se passer à pied sec. Le Neufond, un peu moins fragile, lui aussi, ne coule toujours pas.
Le cumul des précipitations de ces dernières semaines, environ 100 à 120 mm, s'avère bien insuffisant pour combler le déficit et réamorcer les sources taries depuis plusieurs mois. Il en faudrait bien plus que le double pour rétablir -et assurer- un épanchement correct.
Le Valech, d'après les témoignages des anciens, a cessé d'être pérenne en 1941 ou 1942. Il a connu une éclipse, lors d'une année très sèche, à la fin de l'avant dernier siècle. Depuis la guerre le Valech ne réussit plus à tenir lors de la saison estivale et ses intermittences* ont tendance à devenir de plus en plus longues. Un hiver à la fin du siècle précédent il ne s'est pas réamorcé.
Le Neufond, certes, tarit pratiquement tous les ans mais, à l'automne, il réapparait. Cette année il est, à la mi-novembre, un fossé absolument sec.
Le modeste Raunel, lui, coule à nouveau, certes bien en deçà de son potentiel habituel, depuis plus de trois semaines.
La source de Fongauffier dont la puissance est rarement atteinte peine à remonter pour retrouver son niveau normal.
La Dordogne, elle-même, très basse a beaucoup de difficulté à se dégager de son étiage. Au pont de chemin de fer du Buisson, qui présente la particularité de n'avoir ni rive concave ni rive concave, les ondes atteignent tout au plus 60 centimètres.
Il faudra sans doute attendre les pluies de fin d'automne ou d'hiver, voire du début du printemps, pour voir nos cours d'eau retrouver leur niveau de référence. Pour les nappes phréatiques c'est une autre interrogation et qui n'est pas des moindres pour l'année prochaine.
* Les cours d'eau qui ont perdu leur pérennité, en général, souffrent de plusieurs maux dont le manque d'entretien, l'abandon des fossés ou, pire, leur recalibrage, la déforestation des feuillus, la destruction des haies et des limites vives parcellaires, la création de lacs collinaires, les forages de plus en plus profonds, parfois en dehors des bassins concernés, et le pompage désordonné des ressources.
On notera que le niveau des précipitations a toujours connu des écarts et la sècheresse de 2011 n'est point la première ; elle est bien loin de celle de 1949. Cette année là, en été, la Loire ne coulait plus à Orléans et le Céou connut un semestre d'intermittence à Daglan.
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Texte et photo Pierre Fabre.
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