Camille Grassineau s'exprime après la coupe du monde.
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Jessie Marchais a bien voulu adresser à ce modeste blog, en l'invitant à la publier, l'interview de Camille Grassineau.
Camille a fait vibrer les passions, notamment dans le val de la Couze mais, aussi, dans ceux de la Nauze et de la Lémance, quand l'équipe de France féminine de rugby prit rang dans le championnat du monde. Merci Jessie pour cette délicate attention qui me touche et, certainement, fera plaisir au lectorat. Encore une fois, bravo les filles !
Pierre Fabre.
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Chargée de Mission pour le développement et le suivi des formations en apprentissage
166 cours du Maréchal Galliéni 33 400 TALENCE
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Interview de Camille Grassineau.
Camille, apprentie sur un BPJEPS sports collectif, nous raconte ce qu’elle a vécu durant la coupe du monde de rugby.
De gauche à droite : Elodie Poublan, Marjorie Mayans et Camille Grassineau.
Peux-tu nous rassurer sur ton état de santé ? Suite à ta commotion face à l’Australie ?
« C’est une réception en milieu de terrain avec un plaquage à retardement. Personne n’a rien vu car je me suis relevée assez vite. Pendant toute la seconde mi-temps je voyais des points blancs. Avec l’adrénaline, forcément, j’avais envie de terminer le match mais après, je n’étais pas au top de ma forme. Aujourd'hui, ça va beaucoup mieux. »
Certaines anglaises vont devenir professionnelles afin de préparer la compétition de rugby à VII des jeux Olympiques de Rio en 2016. Y a-t-il également des changements de votre côté ?
« L’an prochain, nous allons avoir des contrats à mi-temps. Après ça ne sera pas des contrats pro, on ne sera pas dans les mêmes conditions que les anglaises, ça c’est sûr…
En France, la Fédération de Rugby favorise le fait d’avoir un double projet dans le sens où si la sélection s’arrête, il faut aussi qu’on ait quelque chose à côté : entreprendre une formation ou avoir déjà un métier. »
Pour revenir à la coupe du monde, peux-tu nous faire un retour de ta fabuleuse expérience ? « Forcément ce qui m’a frappée, c’était l’ambiance avec tout cet engouement. C’est quelque chose que nous n’avions jamais eu à si grande échelle. Nous avions des journalistes qui nous suivaient où nous avions des créneaux de programmés pour des séances de presse.
Même sur les réseaux sociaux, je me suis aperçue que c’était énorme !
Au stade, nous avons joué à guichet fermé, les gens étaient venus rien que pour nous.
Après ce qui nous a aidé, c’est que nous sommes sorties de poule avec de belles victoires ! Forcément dès que ça commence à gagner, les gens s’y intéressent de plus en plus.
Pour le rugby féminin, c’est génial! »
D’ailleurs cette médiatisation ne vous a-t-elle pas mis la pression au 1er match ?
« Franchement pas du tout. C’est plus la pression de l’entrée en compétition. Je pense que nous l’avons bien gérée. A telle heure, nous devions répondre aux questions des journalistes. C’est du bonus, ce sont des choses qui viennent se rajouter en plus, mais après nous nous sommes vraiment consacrées sur le sportif. C’était notre priorité. »
Comment s’organisaient vos journées entre les matchs ?
« En lendemain de match, nous avions de la récupération, un entrainement l’après midi.
Le 2ème jour, nous avions parfois des journées de récup totale.
Le 3ème jour, nous reprenions l’entrainement.
Et le 4ème jour nous étions en entrainement avec le capitaine run la veille du match. »
Quel a été ton meilleur souvenir de cette coupe du monde ?
« Mon meilleur souvenir c’est tout simple, c’est mon Groupe ! Reprenant une grande partie de l’ossature des 6 nations. Que ce soit en dehors ou sur le terrain, nous nous entendions toutes vraiment bien. J’en garderais de très bons souvenirs. «
Et ton moins bon souvenir ?
« Personnellement, sportivement, le fait de finir sur deux matchs où je ne joue pas, je suis restée sur ma fin où j’ai loupé le meilleur de la fête. Cela était un peu compliqué à gérer le fait de ne pas jouer les deux derniers matchs. Surtout forcément quand il y a de la défaite. Ca finit sur une note pas forcément positive. J’ai le sentiment que ca vient effacer tout ce que j’ai fait aux trois premiers matchs »
Cela rejoint un peu ce qu’a vécu Sandrine Agricole à la fin du match France / Canada au moment où elle manque la transformation du match nul ?
« Cela a été très compliqué pour elle surtout que c’est quelqu’un de très perfectionniste. Après on ne peut pas lui en vouloir dans le sens où elle fait quand même à coté un match énorme ! Dans les arrières on a vu qu’elle ! Ces joueuses là, elles ont un poids de plus sur les épaules, c’est dire qu’elles ont le rôle aussi de buter. »
Avec un peu de recul, qu’est-ce qui vous a manqué pour décrocher la place en finale ?
« Très franchement pour moi, le match on ne le perd pas sur le coup de pied de Sandrine mais plutôt sur les 10 minutes de flottement en début de deuxième mi-temps.
Nous nous prenons deux essais en quelques minutes. Quand nous avons une mêlée pour nous, à 2 m de l’embut canadien, que nous perdons le ballon et que nous nous prenons un contre, et un essai derrière, celui là fait très mal !
Même si les filles se sont accrochées, c’était compliqué de revenir au score et de terminer sur 18-16. Après sur le match elles n’ont pas démérité. Elles ont montré quand même une belle image du rugby puisqu’elles se sont battues jusqu’au bout. »
As-tu une anecdote à nous raconter ?
« Des anecdotes, il y en a eu! Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est la sortie de Sandrine sur blessure au dernier match. Je ne sais pas si vous l’avez entendu à la TV, tout le monde se met à chanter son prénom ! C’était à donner des frissons. C’était une belle sortie même si c’est sur blessure malheureusement. Le public lui a bien rendu ce qu’elle a fait. »
Nous avons vu également dans un article que ta famille pratiquait également le rugby ?
« Mon grand père, mon père jouaient au rugby. Mon frère vient de reprendre le rugby où jouait mon père au Stade Belvésois. Et ce club m’a également proposé d’être marraine. Ca va être très familial, c’est assez drôle. »
Comment vis-tu ce retour à la vie normale ? As-tu fêté cela ?
« Déjà le soir même, nous l’avons fêté avec l’équipe. La 3ème mi-temps fait partie de l’aventure du rugby. Nous sommes aussi passées au ministère des sports puis ensuite au QG du journal de l’Equipe.
Après ca m’a fait quand même du bien de rentrer et de retrouver un semblant de vie normale même si on doit se refaire la cuisine.. Mais il me reste pleins de souvenirs avec parfois la tête encore à l’aventure ! »
Quel sera ton programme pour l’an prochain ?
« L’an prochain, l’objectif sera : la qualification rugby VII pour les JO 2016. Je pars d’ailleurs mardi au 1er tournoi d’ Hong Kong. Quand on est dans ce type circuit, on est invité en fait, à tous les tournois de l’année organisés par l’IRB (International Rugby Board) pour récolter un maximum de points en vue des JO.
Je vais donc suivre mes cours à distance quand je serai en déplacement. Ensuite je vais avoir des semaines de PPA (Préparation Physique Autonome). Sur ces semaines là, je reviendrai pour les matchs de rugby et mes cours de BPJEPS Sports collectifs au Stade Bordelais.
Je me sens bien ici. L’an prochain, avec mon équipe, l’objectif sera d’ailleurs de monter dans le top 8 !
Une année très chargée en perspective… Ca va être toute une organisation mais c’est faisable. »
As-tu une devise dans ta vie ?
« Ne jamais rien lâcher et persévérer. Le travail paye toujours ! »
Source CFASAT – interview du 29/08/14
Camille a choisi une fort belle devise qui s'inspire de celle, très belle, de la famille d'Orange : "Il n'est pas besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer". P.F
Demain Retour sur le "Café des artistes" du 4 septembre.
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