Fongauffier-sur-Nauze

Fongauffier-sur-Nauze

De profundis... c'était le charme du parc !

SAGELAT

 


Georges-Claude Lacaze, le doyen du conseil municipal, expert forestier honoraire, constate que le charme du parc, hélas, n'a plus qu'à attendre la tronçonneuse.

 

Le superbe charme du parc municipal de Fongauffier a subi l'assaut des forces de la nature et, il y a environ une semaine, un coup de vent fatal l'a déraciné . Ce sera une perte douloureuse pour un parc qui a déjà connu, avant qu'il ne devienne municipal, le sacrifice d'un des plus vieux spécimens de cèdres de la région ; peut-être le plus vieux. Lors de la tempête des 11-12-13 janvier 1978 ce cèdre gigantesque, d'une hauteur supérieure à 30 mètres, inquiéta les résidents des maisons voisines qui, par sécurité, ont obtenu son abattage.  

Revenons sur le mot charme. Il est issu du latin carpĭnus "charme commun". Le terme est attesté pour la première fois vers 1170 chez Chrétien de Troyes dans Érec et Énéide. Les charmes sont des arbres  à feuilles caduques, alternes, [les organes d'une plante sont dits alternes lorsqu'ils sont insérés isolément et à des niveaux différents sur une tige ou un rameau]  petites (de 3 à 10 cm de long), simples, avec le bord du limbe finement denté. Ils peuvent mesurer jusqu'à 25 mètres.

 

Le charme, arbre magnifique, qui s'adapte assez facilement sur bien des terrains, ne fait pas particulièrement recette. On lui reprocherait sa lenteur pour devenir exploitable ce qui n'est pas tout à fait exact. Une charmaie ou une charmeraie met approximativement une trentaine d'années pour obtenir un rendement tout à fait correct ; ce qui est sensiblement le même temps que pour une pinède. Notons que le pouvoir calorifique du charme est parmi les plus élevés des espèces d'arbres européennes. Son charbon de bois, jadis, était apprécié dans les forges.

On peut trouver des cèpes sous les charmes ce qui est un atout valorisant. Autre point très positif en taillis sous-futaie, il est bénéfique au chêne par la protection du sol, par la qualité de l'humus qu'il produit et par l'élagage naturel qu'il favorise. Notons et ce n'est pas négligeable qu'il est particulièrement résistant aux parasites et maladies habituels.

Il se multiplie par semis.

 

Ce n'est pas en Périgord, ni en Aquitaine, que l'on trouve la plus grande charmeraie naturelle d'Europe ; c'est la Forêt de la Hardt. Elle occupe l'est de la région mulhousienne. Bonjour à ma condisciple et amie de toujours qui se reconnaîtra. En classe elle était invariablement première  ; tandis que je m'incrustais dans la position… inverse. Je sais qu'elle aime beaucoup se promener dans les forêts alsaciennes proches de sa cité d'adoption.

 

Le charme commun supporte bien la taille. Il est fréquemment planté comme arbre d'ornement dans les parcs et jardins, et pour constituer des allées (charmilles) et des haies.

Si le charme peut être un vecteur d'exploitation forestière hautement appréciable il apporte toute sa grâce dans les charmilles ; lieux  qui appellent la poésie, la sérénité et  les promenades sentimentales.

Le bois de charmes est très dur, dense et blanc et la difficulté rencontrée pour le travailler a limité son utilisation. Il est toutefois recherché pour les usages nécessitant un bois dur, comme les étals de boucher, des maillets ou des manches d'outils. Il est aussi employé comme bois de chauffage, produisant d'excellentes braises, et en tournerie. Son nom anglais, hornbeam, rappelle cette caractéristique du bois. Le charme d'Amérique porte aussi le nom de bois de fer (Ironwood).

Cette essence croit sous le soleil ou la demi-ombre. Remarquons son ombre épaisse et sans faille. Le charme préfère les sols argileux, il redoute les sols acides mais il tolère le calcaire. On le trouve sur les sols secs à frais et de richesse minérale variable. Il préfère un climat continental. Il  résiste au froid et à la chaleur ; ce qui permet de dire que notre région lui est propice. On le trouve cependant -et surtout- dans l'est de la France, il se raréfie dans l'ouest.

Sa croissance, dite lente, fait qu'il atteint environ 10 m en 20 ans.

 

 


Quelques élus au pied du  charme.

 

Photos ci-dessus Pierre Fabre.

 


 

 Bestand : Charmille-Haut-Maret. JPG - Wikipedia

Avouez que cette charmille ne manque pas de... charme !

 



13/06/2013
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