Il pleut, il pleut bergère.
La dernière décade de Germinal et les premières décades de Floréal nous ont ramené la pluie et il faut bien convenir que la Nature ne la distribue pas toujours avec discernement. La sècheresse d'un semestre anhydre demeure pour les nappes mais est réduite en surface. Les prévisions météorologiques de la semaine laissent espérer une petite pause et, si celles-ci se révèlent avèrées, nous devrions entendre vrombir les tondeuses pendant trois jours.
Depuis un an le lit du Valech était à sec. La neige de cet hiver et les pluies répétitives des premières semaines d'avril n'avaient pu ranimer le cours d'eau pérenne jusqu'au début des années 40. Les trombes d'eau de la nuit du 28 au 29 avril ont inondé les champs. Tous les fossés regorgent d'eau et le Valech est, enfin, reparti... pour combien de temps ! Photo, du 29 avril 2012, Pierre Fabre
Nous n'apprécions pas beaucoup la pluie ; surtout quand elle perdure et que nos besoins immédiats sont secourus. Les compositeurs de chansons ont souvent pris la pluie comme vecteur de leurs œuvres. Gilbert Bécaud manipula finement la licence poétique avec " Le jour où la pluie viendra".
Le jour où la pluie viendra
Nous serons, toi et moi
Les plus riches du monde
Les plus riches du monde
Les arbres, pleurant de joie
Offriront dans leurs bras
Les plus beaux fruits du monde
Les plus beaux fruits du monde
Ce jour-là
La pluie se place bien souvent dans les titres de chansons. Citons, par ailleurs, parmi tant d'autres, Sous la pluie ( les choristes), En écoutant la pluie ( Sylvie Vartan), Pluie et brouillard ( Dick Rivers), Un soir de pluie ( Blues trottoir), La pluie fait des claquettes ( Claude Nougaro), Les yeux bleus pleurant sous la pluie ( Francis Cabrel), Cesse la pluie ( Angun) et Jour de pluie ( Melissa).
Il y a bien longtemps qu'il n' y a plus de bergères en Val de Nauze.
Il n'y a plus, hélas, de bergères en Val de Nauze. Les dernières Louise, sur la rive droite, et Marcelle, sur la rive gauche, ont vu le jour à la fin du XIXème siècle.
La plus belle chanson immortalisant la pluie, à mon humble avis, est celle que tout le monde a entendu, au moins une fois, Il pleut, il pleut, bergère. Elle est tirée de l'opérette Laure et Pétrarque écrite en 1780 par Philippe Fabre qui devint Fabre d'Églantine (1750-1794). La musique est du Messin Louis-Victor Simon.
On peut, naturellement, l'écouter et la considérer, au premier degré, comme un hymne bucolique promouvant la féminité et l'hyménée du rapprochement social, signe des temps, d'un petit seigneur qui s'apprête à épouser une humble bergère.
Eh bien, voilà ta couche!
Dors-y bien jusqu’au jour
Laisse-moi sur ta bouche
Prendre un baiser d’amour.
Ne rougis pas, bergère,
Ma mère et moi demain
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.
Le poète, en fait, aurait plus exactement visé la reine Marie-Antoine d'Autriche. Elle aimait à jouer les bergères au Hameau de la Reine dans le parc du Château de Versailles. L'orage pourrait être une allusion aux troubles précurseurs de la grande Révolution française. La petite histoire veut qu'elle ait été chantée lors de la création de la Garde nationale, au lendemain de la prise de la Bastille. Son auteur l'aurait fredonnée, quelques années plus tard, en montant à l'échafaud.
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La légende veut qu’il ait pleuré sur la charrette le menant à l’échafaud, se lamentant de n’avoir pas pu terminer un poème. Danton, connu pour son esprit caustique, lui aurait alors déclaré : « Ne t’inquiète donc pas, dans une semaine, des vers, tu en auras fait des milliers… ». Une autre histoire veut que Fabre ait fredonné son Il pleut, il pleut, bergère, en montant à l'échafaud. [Source Wikipédia]. |
La chanson "Il peut, il pleut bergère" s'est d'abord faite connaître sous le titre Le Retour aux champs avant de s'imposer sous son titre actuel vers 1787. Elle est encore connue de certains sous le nom de L'Orage.
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