La grotte des hauteurs de Fongauffier.
MONPLAISANT
La grotte de Fongauffier, à 100 mètres à l'ouest de l'écart du Drapier, à flanc de tertre du Bloy, serait tranquillement restée cachée dans les entrailles de la colline si le chemin de fer n'avait entaillé, entre 1857 et 1862, les hauteurs de la Nauze.
En bas de la tranchée l'excavation surprend une galerie naturelle.
Au niveau du PK 568,66, dans la tranchée qui ébrèche la colline, les excavateurs de ce relief ont découvert une grotte, a priori, peu importante qui, manifestement, n'avait jamais connu le jour.
Le T.E.R n° 65819, Périgueux-Agen, du 8 septembre 2011, va passer devant la grotte.
Tous les "galopins" fongauffiérains, pendant un siècle, seulement les garçons, les filles, même les plus hardies, n'étaient point invitées à ces aventures aussi folles que viriles, ont joué les spéléologues dans ce boyau, naturellement à l'insu de la communauté des adultes ; sachant bien que ces explorations leur auraient été formellement interdites.
Le respectable et respecté professeur honoraire, photographié ci-dessus, en extase devant la Fontaine du Drapier, était de ces "galopins" des années 50 qui, s'affranchissant des règles que ses parents Raymonde X et Roger X , lui inculquaient, avait fait un pas (et même plusieurs) dans la nuit pour découvrir la Grotte de Fongauffier.
Victor Hugo, mettant un point de césure à son agnosticisme, n'a-t-il pas dit, dans "Tas de pierres", Au fond Dieu veut que l'homme désobéisse. Désobéir, c'est chercher. Jacques Sémelin, dans son documentaire "Un pas dans la nuit" va plus loin encore "Désobéir, c'est franchir une ligne symbolique, assumer l'angoisse de la mort".
Avouez que fouiller les entrailles de la Terre c'était bien tentant pour les "galopins" qui n'avaient ni téléviseur, ni téléphone fixe, encore moins de portables et autres, et pour les plus jeunes, qui avaient entendu parler de Lascaux, mis en relief par des petits bergers, c'était une aventure à ne point louper.
Équipés des moyens de fortune, plus que rudimentaires, notamment pour l'éclairage, ces coquins de lascars, totalement inconscients, dont les "meneurs" voulaient faire croire qu'ils n'avaient pas froid aux yeux, sont rentrés dans ce trou à la recherche de l'inconnu. Ils ont d'abord rencontré une petite salle d'une dizaine de mètres carrés ; au grand maximum. Dans cette salle les adultes ne peuvent se tenir parfaitement debout. Sur le coté sud de cette salle part un passage étroit qui, sur sa droite, se prolonge d'un boyau très resserré où on ne pouvait évoluer qu'en rampant.
Bien plus de cinquante ans après, un spéléologue en herbe, des années 50, devenu sage, confiait : "Je ne suis pas sûr que j'oserai le refaire".
Au bout de ce boyau on arrivait dans une galerie qui, sur la gauche, était très courte et un peu plus longue sur la droite ; peut-être une douzaine de mètres.
Dans cette galerie les enfants pouvaient évoluer debout et la hauteur aurait, probablement, permis, aussi, aux adultes de marcher.
Quelques mètres après la galerie était coupée par un puits relativement important. Cette cavité empêchait son franchissement sans moyen rigide de traversée. Du fond de ce puits que personne, a priori, n'a mesuré on entendait un bruit d'eau ; probablement une micro rivière souterraine. La galerie, au-delà du puits, n'allait pas beaucoup plus loin.
Cette grotte se situe à environ cent mètres de la Fontaine du Drapier et il demeure permis de penser que l'eau, que l'on entendait dans le fond du puits, devait être celle qui sourd à la fontaine.
Il s'agit de souvenirs d'enfance. Les années devaient être, au plus tôt, 1955 et, au plus tard, 1957. La mémoire peut, cependant, jouer quelques tours pour la perception des volumes et de la géométrie des lieux. |
Texte et photos Pierre Fabre.
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