Le cent-cinquantenaire du rail fêté dans l'allégresse.
BELVÈS
SIORAC-en-PÉRIGORD
Belvès arrache la première place
et Siorac la seconde.
L'arrivée du train spécial. Photo Bruno marty.
Depuis plusieurs mois on en parlait. En 1963 pour des raisons bien imprécises le centenaire fut passé sous silence.
J-Pierre Lavialle vient d'accueillir le train.
Entre liesse et nostalgie. Cette année les associations, dont, au premier chef, Périgord rail +ne voulaient pas laisser passer cette occurrence.
La canicule qui, depuis plusieurs semaines, a chassé le printemps poussif, a même voulu baisser un peu la garde pour permettre de festoyer agréablement.
Marie-Noëlle, dirigeante de proximité, Patrick Baconnier, André Brun, Robert Delpech, et Marie-Hélène, agent commercial. Les trois personnages au centre de cette image ont été chefs de gare dans l'ancienne définition des textes de l'I.G.I.S. Le chef de gare, tour à tour, chef de sécurité est devenu, en interne, depuis une quarantaine d'années, agent circulation. L'appellation, en externe, de chef de gare n'a plus la même tonalité que celle des opérateurs ferroviaires du siècle qui nous précède.
Les gares n'ont jamais été autant visitées que ce samedi et ce dimanche 4 août.
L'espace d'une fin de semaine notre ami André Brun a renoué, facticement, avec ses prérogatives d'agent circulation. Muni d'un guidon de départ mi-séculaire il s'est ainsi plu à simuler, pour les trains spéciaux, des signaux de départ, jadis prescrits par l'Instruction générale de sécurité, l'I.G.S n° 13, de ce cent-cinquantenaire. Le signal de départ n'est pas du tout un geste anodin. C'est un acte sécuritaire majeur. Il engage la responsabilité de son émetteur. Signal permissif, puisqu'il indique que la voie est ouverte au train auquel il est destiné, il est aussi un ordre de départ ; tel que le prescrivait le principe de l'article 101 du Titre I Signaux "Tout agent quel que soit son grade doit une obéissance passive et immédiate aux signaux."
De nos jours le signal à main de départ, gestuelle des agents sédentaires, prescrit par l'article 604 du S1 A titre I, pour donner l’autorisation de départ sous la forme manuelle, le signal à main de départ est constitué :
– le jour, par le guidon de départ vert et blanc, élevé verticalement et balancé légèrement dans le sens transversal ;
– la nuit, par le même geste, avec le feu vert de la lanterne.
André a passé presque toute sa carrière à Belvès. Ce Girondin, ancien élève de St Emilion, arriva en 1954 et prit sa retraite en 1991. Il ne fit des infidélités au castrum que pour gagner sa promotion de chef de gare, en 1969, à Villefranche-du-Périgord et pour une très courte période au Got.
À Belvès deux anciens chefs de gare, Robert Delpech et Patrick Baconnier, ne voulaient, à aucun prix, rater ces journées d'anniversaire. Ils ont entouré leur collègue André Brun, agent circulation, en retraite depuis 22 ans, qui, ce jour là a retrouvé sa tenue vestimentaire des années 60, piquée du monogramme S.N.C.F abandonné en 1968. André a même donné, au cours de ces deux jours, des signaux de départ totalement factices car, depuis une dizaine d'années, les conducteurs des T.E.R, équipés de moyens sécuritaires, quittent Belvès sans avoir besoin de cette permissivité.
L'orphéon de Bergerac accueille le Train spécial de dimanche matin.
Le train spécial arrivant de Monsempron, parvint, à l'heure chrono, en gare de Belvès tandis que l'Orphéon bergeracois jouait, pour l'accueil, "Le touriste" de Claude Auger ; un morceau musical de circonstance.
Depuis la nuit des temps l'arbre joue un rôle dans la culture humaine. C'est certainement pour cela que lorsque la grande Révolution française balaya l'Ancien Régime nos ancêtres se sont plu à planter des arbres de la liberté. Quelle métaphore que cette plantation d'un arbre pour ce 4 août, date incontournable du tumulte révolutionnaire !
Un arbre pour l'histoire. C'est au pied de l'arbre planté auprès de la gare que les officiels ont pris la parole. J-Pierre Lavialle, maire de Belvès, s'est livré à un intéressant cours sur l'histoire du chemin de fer dans ce Val de Nauze. Il évoqua son plus prestigieux prédécesseur, par ailleurs directeur du chemin de fer de l'État, c'est-à-dire de l'Ouest, qui marqua la vie locale de son empreinte entre 1905 et 1942. J-P Lavialle rappela que cette ligne porta l'épée de Damoclès sur sa tête et qu'avec Claudine Le Barbier il fut de tous les moments de soutien à ce lien. Jacques Auzou, représentant le président Cazeau, se réjouit que la ligne Paris-Toulouse soit en passe d'être améliorée et que les temps de parcours, d'ici trois ans, deviennent tout à fait corrects ce qui, raisonnablement, attenue l'abandon d'un des T.G.V virtuels les moins pertinents. Jacques Auzou perçoit favorablement ce renforcement de l'axe Paris-Cahors-Toulouse pour le maillage plus solide vers notre Périgord.
C'est Gérard Vilatte, le vice-président de Périgord rail +, qui lut le message de Claudine Le Barbier retenue par une fête de famille.
Marie-Noëlle et Marie-Hélène sous la plaque de Roland Andrieux.
Roland Andrieux a été honoré. Les personnes qui se rendent à la gare aperçoivent ce nom et ignorent tout de ce personnage mort en captivité.
J-Claude Eymet et son petit neveu fleurissent la plaque de Roland Andrieux. Ce retraité fils de cheminot et son petit-neveu, ainsi, tissent un lien intergénérationnel. Photo Pascal Rougier.
L'A.N.A.C.R a cru de son devoir d'honorer ce piqueur du district de Belvès. Ce modeste fleurissement a beaucoup ému sa nièce, deux fois pupille de la nation, qui fit ses premiers pas sous sa protection.
Roland n'a certainement jamais pensé que, 72 ans après son décès, plusieurs centaines de personnes se recueilleraient, au piédroit de sa plaque, en présence d'un médecin général, des maires de Belvès et de Siorac, et d'adeptes du devoir de mémoire.
Le Val de Nauze récompensé pour ses gares fleuries. Pour ce cent-cinquantenaire les organisateurs ont voulu qu'il y ait un petit concours de fleurissement des gares. Le jury a décerné les deux plus hautes marches du podium à Belvès et à Siorac. La troisième place revint à Niversac.
Bravo à toutes les petites mains bénévoles qui ont œuvré pour donner cette belle apparence à nos gares.
Pierre Fabre
Demain le baptême ferroviaire d'un T.E.R au Buisson et, après demain, regard festif sur Siorac.
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