Fongauffier-sur-Nauze

Le 2 novembre, "jour des trépassés". Considérée, à tort ou à raison, comme une manifestation chrétienne cette expression a succédé à des rites païens plus anciens dont le plus célèbre est Samain, une fête celtique célébrée à la même époque de l'année et qui disparut vers la fin de l'Antiquité, avec la religion druidique. L'Encyclopédie Wikipédia nous dit que ce rituel païen fut graduellement remplacé par les rituels de l'Église. Les fêtes se déroulaient uniquement dans des emplacements prévus à cet effet. Par exemple, la Plaza del Pais, qui est la place centrale de la ville de Moska, a accueilli plus d'une centaine de fêtes païennes.

Ce rituel païen a un rapport avec les mythologies de tous les peuples anciens, elles-mêmes reliées aux événements du Déluge. Cet événement est célébré non seulement par des peuples plus ou moins liés entre eux, mais par d'autres qui sont séparés par un océan et par les siècles. Toutes ces nations célèbrent cette fête le jour même où, selon le récit de Moïse, le déluge commença, à savoir le 17^e jour du second mois, période qui correspond au début de notre mois de novembre (Genèse, 7 : 11). Cette fête, célébrée par les païens qui rejetaient Dieu, débutait par une cérémonie honorant la mémoire des âmes que Dieu détruisit aux jours de Noé en raison de leur méchanceté.

Journée laïque cependant plagiat d'essence religieuse. La République française qui, le 9 décembre 1905, donna une tonalité laïque affirmée à notre pays, cette nature laïque fait, hélas, encore défaut dans les trois départements alsaciens et lorrains qui n'étaient pas enchâssés dans nos limites territoriales lors de la promulgation de la Loi de Séparation de l'Église et de l'État, n'a pas, à ce jour, considéré comme férié ce jour de nos défunts. Il paraît probable que le législateur n'a pas cru devoir accoler deux jours fériés en novembre d'autant plus que depuis 1919 nous avons la commémoration du 11 novembre.

On notera que le deux novembre était, déjà, non scolaire avant les modifications calendaires qui ont allongé les vacances automnales.

Journées plus ou moins religieuses les premier et deux novembre, dans nos traditions, même chez beaucoup d'agnostiques, appellent au devoir de mémoire pour nos disparus. On n'a, bien entendu, pas besoin de se transporter sur les lieux où reposent nos regrettés parents et amis pour penser à eux cependant les us et coutumes de notre culture se prêtent au fleurissement et au toilettage des tombes.

Les rendez vous locaux. Cette année les sépultures de nos défunts verront se réunir dans les cimetières celles et ceux, de toutes sensibilités, qui aimeront se retrouver dans les jardins du repos, le 1^er novembre, à Belvès vers 12 h, à Monplaisant, à 14 h 30, le samedi 3 novembre à Sagelat, en fin de matinée et, vers 18 h, à Siorac.

Étymologiquement, le nom de chrysanthème signifie " fleur d’or ".
Au Japon, les chrysanthèmes sont le symbole de la famille impériale depuis le XII^ème siècle.

Il s’agit donc d’une fleur sacrée. Elle figure sur le sceau impérial du Japon.
Le symbole du chrysanthème à seize pétales est appelé kikumon.

Le devoir de mémoire. Le devoir de mémoire nous fait obligation, à tous, de ne point oublier les êtres chers qui nous ont quittés ; qu'il s'agisse de parents ou d'amis. Celles et ceux qui ont eu le bonheur de réussir leurs vies professionnelles et privées ou ont eu le mérite et la chance de pouvoir faire des études supérieures, de devenir, par exemple, agrégé(e)s de l'université ou managers d'entreprise, avec beaucoup d'humilité, grandissent encore en visitant, s'ils le peuvent, avec discrétion et recueillement, la sépulture de leurs aïeux ; surtout si ceux-ci, journaliers de ferme, repasseuse ou modestes employés, ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour les leurs. Nos descendants ont besoin, pour l'entretien de leurs racines, d'effectuer ce simple devoir de mémoire.

Pierre Fabre.