Fongauffier-sur-Nauze

Fongauffier-sur-Nauze

Les sauvetés.

 

Après avoir évoqué les villes franches, les villes neuves et les bastides jetons un regard sur les sauvetés.

 

 

 

Le château des Rois Ducs, image Wikipédia, domine Sauveterre-la-Lémance. Ce val de Lémance, aux confins du Périgord et du haut de l'Agenais, a connu la dualité entre la France, qui, à Villefranche, sous l'impulsion d'Alphonse de Poitiers, a fait bâtir une bastide, et l'Angleterre. 

 

Dans notre langage courant les patronymes composés, lorsqu'ils sont mutilés de leur épithète, ont un sens différent si l'on est parisien, provençal, breton ou "nauzéen".

Ainsi quand on parle de Villefranche, à Nice, implicitement,  c'est à Villefranche-sur-Mer que l'on pense et non à Villefranche-du-Périgord, localité qui est totalement inconnue des gens de la métropole azuréenne. De même quand à Belvès on parle de St Amand on ne pense nullement à St Amand-les-Eaux, localité du Hainaut, 166 fois plus importante que notre St Amand-de-Belvès, qui n'est pas connue de tout le monde.

 

Quand, dans notre Val de Nauze, on parle de Sauveterre c'est, tout naturellement, l'ancienne cité gantière, actuel pôle industriel de la chaux et de ciment, de Sauveterre-la-Lémance qui vient à l'esprit.

Il existe sept localités ayant pour toponyme Sauveterre. Celles des Cévennes et de l'Albigeois n'ont pas d'épithète. Les autres sont de Guyenne, de Béarn, de Comminges, ou de Rouergue. Nos voisins du Lot & Garonne ont aussi Sauveterre Saint Denis.

 

Toutes les communes portant le nom de Sauveterre sont restées des communes rurales. Seulement deux, celle du Gard et de Gironde, dépassent le millier d'habitants.

 

Toutes, cependant, sont comptables d'un passé exceptionnel et leur seul nom nous plonge dans la petite et même dans la grande histoire. On ne trouve pas de Sauveterre en terre d'Oïl et ce n'est, certainement, pas un hasard.

 

Il faut assimiler au toponyme de Sauveterre les Sauvetat ; sur Lède, très jolie rivière du Villeneuvois, de Savère, sur Agout…

 

Une sauveté, dans le sud de la France au Moyen Âge, était une zone d'extraterritorialité, protégée par l'Église catholique. Dans ces cités la loi des plus forts a tendance à supporter ou accepter une forme d'humanité. Dans ces espaces de liberté, dûment balisés par des bornes, il était "théoriquement" interdit de poursuivre les fugitifs. Ces derniers y jouissaient du droit d'asile ; à ne pas confondre avec le droit de l'asile.

Nous sommes entre le XIème et le XIIème siècle, les chrétiens progressistes, certains seront plus tard désignés cathares, bien qu'agressés et massacrés par l'église officielle, hissés sur les bûchers pour ne pas accepter la dictature des partisans du pape, ont fait germer des idéaux progressistes dans l'Occitanie. C'est à cette époque là que ces havres d'humanisme progressent. L'église temporelle, qui est bien loin d'avoir été au côté des plus humbles, [et pas seulement à Auch, Metz, Toul et Verdun]dans ces sauvetés, voulait donner le droit d'asile et instituer la Paix de Dieu. Les seigneurs, en principe, hésitaient à violer ce modus vivendi.

On assiste, alors, au grand défrichement. Celui-ci est situé, en Gascogne entre 1027 et 1141.

Les propriétés attribuées pour défrichement atteignaient, péniblement, les cinq hectares ; superficie suffisante pour un paysan de l'époque.

Il faut reconnaître à ces communautés une forme de progrès social ; certes, sous le contrôle du clergé des abbayes, de monastères ou de prieurés. Les résidents jouissaient, néanmoins, dans leurs biens, du travail de la terre, de la sécurité. Quand un contrevenant violait ce principe il était frappé d'anathème.

Ces petits "paradis" attiraient des populations agricoles et des "manants" afin d'occuper et de développer des régions essentiellement désertes. Les moines dans ces terres de liberté, il paraît, cependant, peu probable qu'ils aient laissé la moindre licence religieuse, y multiplient les enclos sacrés balisés par des bornes en pierre appelées "pyramides de sauveté". Elles étaient, naturellement, surmontées de croix.

  

Ces bourgs, lieux de défrichements, en général, ont souvent joué le rôle d'étapes sur le chemin de St Jacques.

 

 

 

 

L'actuel village de Sauveterre-la-Lémance a pour souveraine naturelle sa rivière qui est au Lot ce que la Nauze est à la Dordogne. La ligne de partage des eaux de ces liens se situe à la Croix-d'Empéoute, au dessus du village du Got.

 

Sauveterre-la-Lce, aux élections municipales de 2001, s'était donné une majorité d'élues. Était-ce un hasard électoral, le premier magistrat, néanmoins, par l'artifice des subtilités de composition des listes, demeura masculin, où était-ce un dividende d'une très lointaine "croisade" féministe égalitaire portée par l'idéal de la mouvance des cathares et des troubadours ?

 

 





25/04/2013
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