Métamorphose de la station d'épuration.
MONPLAISANT
Qui s'en souvient ? Le Moulin de Gamot ne mouline plus depuis bien longtemps et sa dernière activité n'était plus la résultante de son bief mais se situait en marge avec une scierie qui depuis un bon demi siècle a cessé. Il y a plus de 150 ans le Moulin de Gamot, qui est implanté 23 mètres en dessous de la voie ferrée, a été retenu comme un lieu idéal pour prélever l'eau de la Nauze et la remonter au château d'eau de la gare de Belvès, ouvrage démoli depuis la guerre, afin d'alimenter les locomotives à vapeur qui se préparaient à affronter la rampe d'accès au souterrain de Latrape.
Les autochtones appelaient, alors, ce site "La machine fixe". Cette machine était une pompe de relevage qui remontait l'eau d'une gigantesque citerne circulaire de plusieurs dizaines de mètres cubes vers le château d'eau. Toutes ces installations ont été démantelées lors de la guerre et ne subsistait que le point d'eau qui a perduré jusqu'à l'ultime fin des années 50.
Cliquez sur les images.
La création de la station d'épuration. Jusqu'à la fin des années 50 la majorité des eaux usées de Belvès était quasiment livrée à la nature et il faut dire que bien peu de personnes devaient s'en soucier. Il y avait bien, ça et là, quelques puisards mais il faut bien se rappeler que, dans la ruralité profonde, y compris dans les bourgs, les installations sanitaires privées relevaient de l'exception. La présence de cet immense réservoir, en bas du village de Belvès, devenait la cible idéale pour implanter une station d'épuration destinée à se porter au secours de la Nauze qui, déjà, connaissait quelques problèmes et voyait son écosystème menacé. Le signal le plus visible perçu par la population locale était la disparition des écrevisses qui peuplaient, avant guerre, son lit et visitaient les ruisseaux adjacents.
Pour ce genre d'ouvrage mieux vaut avoir le bras long.
Un vieillissement inévitable. La station d'épuration des années 60, après un demi siècle de bons et loyaux services est devenue déficiente et insuffisante eu égard au volume d'eau usée à traiter. Il fallait donc se résoudre à la remplacer. Ce n'était pas chose facile, ni pour les élus, ni pour les finances !
Une cohabitation entre le passé, à l'extrême gauche, et le futur, à droite sur l'image.
Où implanter une station nouvelle génération ? Ce n'est donc pas aisé de trouver un emplacement pour caser une station d'épuration. Si on trouve des voix puissantes pour décrier les dysfonctionnements on trouve peu de demandeurs pour offrir un terrain adéquat pour cette greffe. On craint les odeurs, les moustiques et la moins value immobilière.
Il aurait été envisagé plusieurs schémas, vallons du Mamarel ou du Raunel, mais il faut bien remarquer que ces talwegs ont l'inconvénient d'être relativement éloignés de Belvès. Ils auraient nécessité de longues canalisations d'amenée avec toutes les sujétions que cela entraîne et, par ailleurs, auraient été tout autant énergétivores que la régénérescence de celle du Moulin de Gamot. Un autre inconvénient, de taille, le Mamarel tout comme le Raunel, qui a tari en 1949, 1976, 2011 et 2012, ne sont pas des cours d'eau pérennes et souffrent d'intermittences au moment des plus fortes sollicitations.
Le dernier site, non inondable et inconstructible, de la vallée de la Nauze, en aval de Belvès, se situe au niveau des Champs-petits, à 1500 mètres en aval de Fongauffier mais, semble-t-il, n'a jamais été envisagé ; probablement à cause de la logistique, de son éloignement... ou de paramètres touristiques.
Mise en place au coeur de l'ouvrage.
Une solution probablement imparfaite mais "raisonnable". Les décideurs ont donc retenu de maintenir la station d'épuration au Moulin de Gamot. Ce choix a le mérite pratique de ne pas hypothéquer d'autres parcelles agricoles, d'être proche de la Nauze et d'être atteint par le phénomène physique de la gravité ; sauf pour le village de Fongauffier qui nécessite, pour quelques mètres, un relevage.
Ce chantier méritera d'être présenté plus longuement avec une interview de Serge Orhand, président de la communauté de communes "Entre Nauze et Bessède". |
Texte et photos Pierre Fabre.
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