Fongauffier-sur-Nauze

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Olivier Loubes a longuement disserté sur les symboles de la République.

 

 

 

Le 18 juin fut riche en activités à Belvès. Comme chaque année, ce fut un passage au monument aux morts pour commémorer l'appel de Londres. Cette année, la cérémonie prévue au piédroit du monument, à 12 heures, avait pris quelques minutes d'avance, ce qui a fait que votre serviteur, en se présentant lorsque l'horloge égrena les 12 coups de midi, ne vit que la dispersion des personnes venues pour la circonstance.

 

 

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L'après midi, elle, fut consacrée à la conférence d'Olivier Loubes, à la salle des musées. C'est de cette dissertation historique que j'entends vous parler aujourd'hui, laissant pour demain, cette promenade dans le dédale des vieilles pierres du castrum belvésois.

 

 

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Nos couleurs. Olivier Loubès fut brillant, voire brillantissime. Il nous parla de nos trois couleurs qui, si elles ont pris racine dans notre culture, enchâssent une historicité complexe et parfois agitée. N'oublions pas que ces couleurs nous renvoient à l'Ancien régime et si, aujourd'hui, elle appuient haut et fort notre République, le bleu et le rouge symbolisent Paris -et accessoirement St Denis- ceinturant le blanc qui incarne la monarchie. Ce blanc voulu -et quasiment imposé- par La Fayette n'a qu'un rapport lointain, voire aucun rapport, avec l'embrasement révolutionnaire.

Olivier Loubes réunit nos trois couleurs à celles des États-Unis qui ont germé avec La Fayette et à la vieille monarchie d'Outre-Manche.

Nos trois couleurs, assemblage né sous la monarchie chancelante, ont survécu à plusieurs régimes, monarchies constitutionnelles, les deux empires et la période pétainiste.

Nos trois couleurs ont eu à s'imposer face au drapeau rouge. Lamartine a vigoureusement défendu le drapeau tricolore dans sa harangue à la foule,  arguant qu'il "a fait le tour du monde avec la République et l'Empire, alors que le drapeau rouge n'a fait que le tour du Champ-de-Mars dans le sang du peuple".

 

 

Au XIXème, quand la terminologie "socialiste" était bien différente du libéralisme de notre temps, les socialistes arboraient deux drapeaux, le tricolore et le rouge de la sociale.

Assez insolite pour un conférencier venu disserter sur les symboles de la République, Olivier Loubes soutint que certaines monarchies pouvaient être démocratiques et d'affirmer que certaines républiques étaient de superbes dictatures. Sur le deuxième point, on ne peut qu'être d'accord au regard du Portugal de Salazar, des républiques sud-américaines des années 50/60, des républiques soviétiques ou chinoise ou des républiques d'ayatollahs.  

 

On peut, certes, s'approcher d'une structure démocratique dans un système monarchique, c'est d'ailleurs comme cela que fonctionnent la plupart des monarchies existantes. Elles sont souvent loin de l'absolutisme d'antan. Les derniers représentants de cette autocratie étant certains pays arabes et, par analogie, le Vatican. Pour les monarchies parlementaires, le monarque a souvent assez peu de pouvoir exécutif, et c'est le premier ministre qui gouverne.



Donc, dans l'absolu, il  est vrai que monarchie et démocratie sont incompatibles, car le chef de l'état obtient son trône sur le seul critère de la naissance, mais, en faisant litière d'un purisme démocratique inaliénable, on peut cependant y vivre normalement.

 

Une personne a même eu l'aplomb de dire que la reine n'était pas le chef de l'état du Royaume uni. Qui serait donc le chef de l'état ?

 

Olivier Loubès ne pouvait faire l'impasse de "La Marseillaise". Notre hymne national est un chant guerrier. Le conférencier a rappelé que cet hymne, volontiers chargé d'un esprit martial légèrement antérieur à la République, enflamme les foules dans les stades. Il a eu le privilège de devancer "Le chant du départ" ouvertement républicain. Olivier  Loubès  ne s'attarda pas sur "Le chant des partisans", ce chant envoûtant quand il fut repris par les Compagnons de la Libération...

La Marseillaise ne s'est imposée que tardivement comme hymne national et on comprend parfaitement que l'assassin de la Première république ait préféré des hymnes le sacralisant.

 

La devise, elle, a été abordée, avec ses trois substantifs dont le dernier est plutôt moral. Les deux premiers font partie du droit.

Olivier Loubes a admis que "solidarité" aurait été plus juste comme base de notre devise que fraternité.

 

Enfin Marianne ! Il fallait dans la symbolique introduire un symbole rassembleur.

Marianne a une réelle origine  populaire. Elle est, par ailleurs, non codifiée.

Marianne est une figure allégorique de la République française. Sous l’apparence d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien ou non, Marianne incarne la République française et ses valeurs contenues dans sa devise : "Liberté, Égalité, Fraternité". Marianne, important symbole républicain et une icône de la liberté et de la démocratie.

Marianne tient une place d'honneur dans les mairies et les bâtiments officiels de la République française. Elle symbolise Le Triomphe de la République, du nom de la sculpture érigée sur la place de la Nation à Paris. Son profil apparaît sur les documents gouvernementaux officiels, sur les timbres, et sur les pièces de monnaies françaises.

Olivier Loubès s'est plu à situer l'origine occitane de Marianne, en terre occitane. Les deux prénoms Marie et Anne étaient très répandus au XVIIIème siècle dans les milieux populaires de France, notamment à la campagne, ou encore dans le personnel domestique des maisons bourgeoises. Son utilisation comme symbole de la République a été attribuée à une chanson révolutionnaire du pays albigeois, la Garisou de Marianno (en français, la Guérison de Marianne), composée par le cordonnier-poète Guillaume Lavabre, de Puylaurens.

 

 

Photos Pierre Fabre. 



19/06/2016
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