"Pèlerinage" champêtre au Colombier.
Le Colombier, lieudit du sud se Sagelat, qui fait face à Belvès, était jusqu'à a catastrophe du phylloxera un superbe vignoble. Il ne reste plus, comme vestige, que le magnifique chai voûté. Le vin, en grande partie, filait à Siorac pour être acheminé en gabarres vers les ports girondins. De là les fûts étaient chargés sur des navires et, par mer, rejoignaient l'estuaire de la Loire. Ils repartaient ensuite vers Orléans où ils étaient repris par des charretiers vers l'Île de France. Le roi lui-même, à Versailles, dit-on, buvait du vin du Périgord.
Le vignoble a été décimé par cette catastrophe économique qui contribua à l'exode rural de nos contrées.
Les nouveaux plants ont permis de timides reprises mais qui dépassaient très rarement les besoins des exploitants et, au plus, ne concédaient qu'un tout petit négoce d'appoint.
L'épopée sociale de la Rivière Espérance, romancée par Christian Signol, n'a donc pratiquement pas vu les gabarriers fortement perturbés par l'arrivée du chemin de fer pour le fret viticole. Le chemin de fer, à Belvès, est devenu fonctionnel en 1863 et le phylloxéra commença ses ravages en Aquitaine en 1866, dans les palus de Floirac.
Cliquez sur les images.
Dominique Garrouty, ami des abeilles, nettoie son piège à frelons asiatiques. La méthodologie peut paraître dérisoire mais elle est "écologique" et, a priori, efficace.
C'était une reine des frelons asiatique.
Nos amies les abeilles n'aiment pas être dérangées. Ces auxiliaires incontournables de la vie nous rendent tant de services que l'on leur doit bien le plus profond respect.
Nos ancêtres, pour différentes raisons, traçaient des chemins creux. Ils avaient une importance que l'on n'a pas su prendre en compte et transmettre. Je reviendrai sur cet important thème écologique au cours de ce printemps. Ce chemin, purement privé, n'est pratiquement plus visible. Un beaucoup plus net, au niveau du Village, épargné par l'érosion et par les vicissitudes d'exploitation perdure. Il défie le temps.
La source communale du Colombier a été recouverte au cours du siècle précédent.
Il y a quelques décennies les machine à laver ont remplacé les lavoirs. Celui du Colombier est colonisé par la végétation. Un thème à mettre en valeur pour une journée patrimoniale.
"La goutte d'eau séparée de l'océan peut trouver un repos momentané, mais celle qui est dans l'océan ne connaît pas de repos." Gandhi. Extrait des Lettres à l'Ashram.
On devine, plus qu'on ne la voit, la trace d'une arrivée d'eau collinaire.
"Qö es la font de Turalura ; tant que plèu l'aïga i dura". Expression difficilement traduisible de la belle langue de nos ancêtres, de Bertran de Born et de Mistral ; cela pourrait donner "C'est la fontaine de Turelure ; tant qu'il pleut l'eau y dure ou l'eau y coule". [Grand merci à mon ami le majoral J-Claude Dugros pour l'orthographie]. Cette expression, empreinte de dérision, dit bien ce qu'elle veut dire. Nos ancêtres, qui n'avaient pas la chance d'avoir l'eau courante, trouvaient qu'ils avaient de l'eau en période de moindres besoins et qu'elle leur manquait cruellement lors des périodes estivales !
Notre ami Dominique Garrouty, le résident du Colombier, récuse le terme de source intermittente qu'il trouve inexact. Pour lui les sources intermittentes sont les sources du type vauclusien dotées, naturellement, du mécanisme du siphon ; ces dernières sont enclenchées quand le niveau atteint une côte permettant l'écoulement. Ici il préfère dire une source temporaire.
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Une goutte d'eau puissante peut créer un monde et, pour dissoudre la nuit, pour rêver la puissance, il n'est besoin que d'une goutte imaginée en profondeur. L'eau ainsi dynamisée est un germe ; elle donne à la vie son essor inépuisable. L'œil véritable de la terre, c'est l'eau.
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Gaston Bachelard [ "L'eau et les rêves"] philosophe, autodidacte anticonformiste, des sciences et de la poésie. Cet essayiste français naquit en 1884 à Bar-sur-Aube ; il décéda à Paris en 1962.
Dominique présente les vestiges de la source fontaine des ruines de la Métairie.
Cette source, jadis pérenne, n'a pas été entretenue depuis des lustres. On aperçoit encore nettement les deux boyaux naturels d'où sourdait l'eau. C'est tout juste si en ce début de printemps bien humide on constate un infinitésimal suintement.
On peut encore découvrir les vestiges du lavoir où les paysannes du XIXème siècle s'éreintaient aux travaux de la lessive. La plaque de pierre, en haut à droite, est encore bien en place.
Le trop plein de la fontaine et du lavoir filait dans ce talweg, par le Branchat, la Nauze et la Dordogne pour rejoindre... le lointain Bec d'Ambès.
Pierre Fabre.
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