Simon -dit Jacky- Manchotte s'est investi pour animer le cercle des anciens élèves de l'école de Sagelat.
Simon -dit Jacky- Manchotte s'est éteint, dans la nuit du 7 au 8 avril, à 1h35, à l'E.H.P.A.D. de Belvès.
Jacky naquit à Belvès le 23 mai 1936. L'agitation historique de cette inédite et forte turbulence sociale de mai 1936 n'avait pas la même intensité, dans notre ruralité profonde, que celle qui captivait les grands espaces ouvriers urbains de la région parisienne.
Son enfance fongauffiéraine, il la passa sur les bancs de l'école communale de Sagelat ; puis, après le certificat d'études, obtenu au tout début d'un été marqué par un gel dévastateur, en aval des saints de glace, il franchit les portes du collège de Belvès. Après sa scolarité, il travailla pour une courte période à la parqueterie de La Lenotte.
Comme Marius, le fils de César, personnage imaginaire de Pagnol, Jacky souhaitait naviguer. À 19 ans, il contracta un engagement de 5 ans dans la Marine nationale. Cette servitude, concomitante à la Guerre d'Algérie, a fortement marqué sa jeunesse. Ce fut, au début, sur un vénérable cuirassier, Le Richelieu, bâtiment qui échappa, par miracle à l'éradication de la Flotte française. Le Richelieu, échappé de Brest en juin 1940, dans des conditions difficiles devant l'avance allemande, fut impliqué du côté des autorités de Vichy lors d'opérations menées par les forces britanniques en 1940, à Dakar, où il est torpillé, le 8 juillet, et où il échappe avec des dégâts légers, à une attaque conjointe des Britanniques et des Français Libres, du 23 au 25 septembre. Après son premier bâtiment, il prit place dans L'Élan puis sur une frégate, bâtiment de type La Fayette, une ancienne version de la série Guépratte.
Jacky a été blessé au cours de ses servitudes dans la marine. Il participa, en décembre 1959, à Fréjus, aux opérations de secours après la terrible rupture du barrage de Malpasset.
Quand il retrouve la vie civile, Jacky file vers la Côte d'Azur, au Lavandou, où, avec son ami Lucien Estrade, il travaillera quelques temps au Touring Club de France. Les deux compères feront, au cœur de l'hiver de 1960, une courte incursion surprise au pays, en ramenant une cargaison de mimosa en fleurs.
Jacky épousera Odette Lecordier, une Monplaisanaise du Bas de la Côte, le 11 mars 1961. On notera que le cortège nuptial évolua, pédestrement, de Fongauffier à Sagelat. Heureux temps…
Le couple migrera vers la région parisienne, à Clamart, où il séjournera pour un petit "quinquennat". Marie-Christine, le 13 mars 1962, est venue donner la plus intense joie au foyer. Rapidement, l'air du pays vint à manquer aux jeunes mariés et ce fut le retour dans le Val de Nauze. Jacky, après avoir pris un emploi dans l'entreprise Mazard, monta sa micro-entreprise de ferronnerie.
Vers la fin du siècle dernier, un avis de recherche, paru dans la presse, amena Jacky à se passionner pour le collectif des anciens élèves de l'école de Sagelat. Ces écoliers, lors de la dernière guerre, pour la plupart, avaient des racines locales ; mais, aussi, ils apprenaient à lire, écrire et compter avec des petits Lorrains, Alsaciens, certains étaient de familles israélites, Polonais et Tchèques amenés là, par les drames d'une histoire troublée par un courant diabolique et exterminateur.
Une partie de ces petites têtes d'alors, a retrouvé, après cette épopée douloureuse, le chemin des provinces de leur famille, d'autres familles sont restées.
Ce fut donc, pour clore ce XXème siècle, fertile en évolutions, que Jacky, qui s'émerveilla d'avoir réalisé un sans-faute, renoua avec ce passé de très jeunes écoliers qui n'avaient pratiquement plus de continuité avec cette "aventure" enfantine qui a laissé des souvenirs indélébiles… pas toujours doucereux.
L'association des anciens élèves perdura quelques années, mais s'essouffla pour épouser, depuis 2008, le stade d'une longue jachère que d'autres, peut-être, auront à cœur de relancer.
Les obsèques de Jacky auront lieu à Sagelat, ce lundi 11 avril, à 15 heures. Jacky rejoindra dans le jardin du souvenir, ses parents, son frère et ses amis et compères qui l'ont précédé.
Celles et ceux qui veulent lui rendre hommage peuvent aller s'incliner sur sa dépouille au Funérarium de Belvès.
C'était vers la fin du siècle, mon cher et inoubliable voisin et ami d'enfance, Jean-François Mousnier, il nous a quittés à la mi-février de 2004, Andrée Teilhaud, Jacky, ma tante, Marcelle Carrière, et Georgette Feigné.
Michel Mousnier, Édith Pintos-Malassagne, de dos, J-François Mousnier, de profil, Andrée Teilhaud, Jacky, Marcelle Carrière, Georgette Feigné, Lucienne Vergnolle-Chaud et Françoise de Benaco.
Andrée Teilhaud, Jacky et Jean-Louis Lapouge qui nous a quittés au début de cette année.
C'était la transmission inter-générationnelle, imagée par les enseignantes de l'époque, la guerre et celle de la fin de la IVème et du début de la Vème République.
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