Une superbe idée reçue.
La setmana santa plèu o venta. [La semaine sainte il pleut ou il vente]. |
Une superbe idée reçue.
Qui n'a jamais entendu que la "Semaine sainte il pleut ou il vente" !
Pourquoi cette idée reçue s'impose depuis la nuit des temps. Il paraît permis de penser que c'est une association liée à l'épisode douloureux de la vie du Christ et l'on imagine mal cette période dans une semaine où les forces de la nature nous amènent à sourire. C'est un peu comme pour une musique de film. Il ne conviendrait pas que, pour l'exécution dramatique d'un sympathique héros, le compositeur aille planter là un joyeux rythme de chanson de corps de garde.
Plus scientifiquement on admet que les phénomènes des marées et les occurrences de
Le village de Siorac a connu des fêtes de Pâques fraîches, arrosées et ensoleillées. La fête à l'ancienne de Fongauffier, le 25 août 2013, fut quasiment le seul jour arrosé de sa quinzaine.
Revenons sur l'idée reçue.
Elle est forcément transmise par ce que le verbe populaire désignait sans ménagement oratoire par "les vieux". Dans les époques reculées nos anciens avaient une espérance de vie très courte. Ils n'auraient pas pu connaître une longue période comme celle qui enchâssa le redoutable hiver de 1956 et le terrible tsunami d'Asie.
Il y a quelques mois nos immortels ont planché sur l'idée reçue et l'un d'entre eux s'est élevé sur le principe qu'une idée reçue est, a priori, fausse. L'idée reçue que de
Si vous allez dire que les Saints de Glace c'est une expression stupide vous ne ferez pas recette pourtant, heureusement, souvent nous passons ces "maudits" saints de glace sans catastrophe et d'autres années le gel s'impose tardivement hors de ces dates appréhendées.
Qui n'a pas entendu "Noël au balcon, Pâques aux tisons". Certaines années on peut se trouver aux tisons pour les deux... et inversement.
L'idée reçue est une opinion, située entre le stéréotype, le cliché et le lieu commun. Elle a la particularité de s'admettre aisément, pour diverses raisons :
- elle est très répandue (argumentum ad populum). On l'a d'ailleurs tous entendue au moins une fois ;
- celui qui la transmet la considère très souvent comme évidemment démontrée (évidence) ;
- elle est agréable à admettre, parce qu'elle répond (le plus souvent simplement) à une question redondante, ou gênante, ou complexe : elle aide à ne plus réfléchir et s'impose insidieusement ;
- elle peut aussi être plaisante à admettre par son caractère amusant (anecdote) qui permet de la retenir d'autant mieux.
On note enfin qu'elle est souvent fausse, à tel point que s'est formée l'expression « Combattre les idées reçues », ce qui sous-entend qu'elles ne peuvent qu'être combattues, et non démontrées comme justes. Cela dit, comme les lieux communs, les idées reçues sont tellement intégrées dans la culture qu'il est psychologiquement et sociologiquement très difficile de les contrer, même lorsqu'en toute objectivité il s'agit d'énormités par rapport à la vérité et à la logique.
René Descartes n'a pas été le premier à poser sa réflexion sur les idées reçues. Néanmoins, il est probablement celui qui les a le plus mises à l'index. Il a commencé la Première Méditation sur Des choses que l'on peut révoquer en doute par cette remise en question : Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables (…).
A découvrir aussi
- Les commentaires seront désormais pondérés.
- Les larmes de joie d'une cascade renaissante.
- Ste Foy... victoire de la féminité.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 222 autres membres