Claudine Le Barbier vole au secours du rail.
Les blogs de Fongauffier-sur-Nauze et de Val-de-Nauze, blogs informels de vie locale, n'ont pas pour première finalité d'activer les débats politiques. Ils n'en demeurent pas moins capteurs d'informations de la vie citoyenne, sans la moindre censure, avec, toutefois, une retenue à l'égard de celles et de ceux qui sapent les fondements républicains de notre pays et se plaisent à véhiculer la haine, la xénophobie et le racisme.
Claudine Le Barbier, dont les engagements sont ô combien différents des miens, [ est-il nécessaire de le préciser? ] s'est exprimée au Conseil régional d'Aquitaine et m'a fait l'honneur de m'envoyer le texte de son intervention.
Je ne puis partager la totalité de son point de vue tout en étant bien obligé d'admettre que sur bien des chapitres on pourrait avoir du mal à soutenir des idées contraires.
Je ne prolongerai pas, dans ce support, ce débat ; ce serait plus que grotesque. Admirateur inconditionnel de tous les côtés positifs de la grande Révolution française j'ai naturellement voté non lors du référendum du 27 avril 1969 qui préconisait la formation des régions. Pour la même raison, en 1997, j'étais, pour le moins, peu favorable, à la création de R.F.F.
Toutes ces scissions ont le mérite d'occasionner des emplois de très haut niveau, de favoriser l'émergence d'aréopages dont l'utilité reste à démontrer, mais avec, en retour, d'énormes dépenses souvent publiques.
P.F
Claudine Le Barbier Conseillère régionale d'Aquitaine |
Débat sur le document annuel de tarifications proposé par Réseau Ferré de France.
Le document objet de cette délibération montre que les relations avec R.F.F sont très compliquées (comme d’ailleurs avec la S.N.C.F). Vous nous proposez de donner un avis défavorable aux propositions de R.F.F en matière de tarification de l’infrastructure ferroviaire et sur l’utilisation des gares.
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Notre groupe suivra votre avis en rejetant ces propositions qui impacteraient lourdement les finances régionales.
Je ne rentrerai pas dans le détail de ce document qui est un document extrêmement technique et complexe mais sa lecture, même superficielle, permet de constater l’ampleur des désaccords existant entre R.F.F et la Région sur le plan financier et plus subtilement sur le plan de la gouvernance, de la transparence et de la concertation.
A votre niveau, vous ne faites que dire ce que nous constatons tous sur le terrain et qui vaut pour la S.N.C.F, à savoir que malgré les grands discours, il n’y a pas de concertation, que vous subissez ce que vous imposent ces sociétés alors même que vous êtes le payeur, ou plus exactement que le contribuable aquitain est le payeur.
Nous vous donnons acte de vos efforts personnels, de ceux de votre Vice-Président, de ceux de votre Conseiller délégué aux T.E.R et de ceux de vos services mais force est de constater que ce n’est pas celui qui paye qui commande et cela est tout à fait regrettable. Peut-être va-t-il falloir aller au-delà du stade « des gros yeux » que vous faites à R.F.F et à la S.N.C.F pour passer à des sanctions plus sérieuses ! Vous êtes Monsieur le Président, Président des Régions de France et dans toutes les régions les problèmes sont les mêmes. Vous avez le poids nécessaire pour imposer vos vues à la S.N.C.F et à R.F.F. Il faut que la volonté politique soit la plus forte car vous représentez les citoyens, les citoyens contribuables, les citoyens usagers.
Nous n’en pouvons plus sur le terrain d’être interpellés par des usagers excédés par les suppressions de trains pour des raisons diverses (grève comme aujourd’hui, travaux qui ont bon dos, problèmes de personnels …).
La partie de ping-pong entre les Régions, R.F.F et S.N.C.F qui se renvoient la responsabilité des difficultés a assez duré et vous devez peser sur le débat qui s’engage sur l’avenir du rail et l’éventuel rapprochement R.F.F/S.N.C.F pour faire que votre voix soit mieux entendue.
A ce propos, permettez-moi d’exprimer l’inquiétude unanime des élus sur l’avenir des petites lignes dont l’existence est menacée si j’en crois G. Pépy et le rapport de certains cabinets d’audit, ce même G. Pépy ayant eu gain de cause jusqu’à présent sur sa vision de l’avenir du rail.
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Guillaume Pépy. |
Avons-nous investi tant d’argent pour voir ces lignes disparaître alors même qu’elles sont souvent en milieu rural le seul moyen de transport collectif existant sur le territoire ? Par exemple, allons-nous investir sur la ligne Périgueux-Agen au début de cette année pour la voir demain disparaître ?
Avons-nous investi 70 millions d’euros sur Bergerac/Sarlat pour constater aujourd’hui que les trains ne roulent pas plus vite qu’avant et qu’il y a encore des travaux à venir qui vont entraîner la fermeture de la ligne pendant plusieurs semaines et le report des voyageurs sur le bus ? Les travaux sont nécessaires mais ils ont bon dos !
Allons-nous accepter encore longtemps le manque de dialogue entre les Régions Aquitaine et Limousin qui a pour conséquence l’impossibilité de rejoindre la capitale depuis Agen ou Périgueux, aggravant l’enclavement du Sud-Périgord ?
Allons-nous accepter encore longtemps des comités de ligne censés tout régler et au cours desquels ni R.F.F ni la S.N.C.F ne sont en mesure de répondre aux questions qui sont posées ?
Allons-nous accepter encore longtemps des horaires inadaptés qui changent tous les quatre matins mettant les salariés, les étudiants, les élèves en insécurité permanente ?
Voilà par exemple ce que nous dit un usager de la ligne « Bordeaux-Mont-de-Marsan » : « pour l’instant on se débrouille, on s’organise comme on peut, on utilise des heures de récupération, on essaie le covoiturage, on diminue notre travail, bref c’est la pagaille ».
En conséquence, nous demandons que la concertation avec les usagers soit conduite très en amont, et dès maintenant pour le futur changement d’horaires, mais aussi que les propositions soient prises en compte par les « horairistes » de la S.N.C.F et que R.F.F organise ses travaux de façon à impacter le moins possible la circulation des trains. Tout cela nécessite beaucoup de travail, et encore une fois, un travail fait très en amont.
Le Gouvernement, les Régions, qui ne s’opposent plus politiquement doivent maintenant démontrer leur volonté d’être au service de l’usager contribuable et non à la remorque de S.N.C.F et de R.F.F et faire en sorte que le T.G.V ne soit pas le seul moyen de transport plébiscité au détriment du T.E.R. Je rappelle que notre Groupe a soutenu la création de la L.G.V.
Comment pourrons-nous un jour développer le fret dans ces conditions alors même que chacun reconnaît la nécessité de le développer pour alléger le trafic routier, limiter les gaz à effet de serre, etc … si tout continue de fonctionner aussi mal.
Nous vous faisons confiance pour améliorer la situation Monsieur le Président mais faites vite. L’exaspération est à son comble tant chez les usagers que chez les élus et les cheminots.
Nous devrions retrouver nos T.E.R début mai 2013. Photo Camillo.
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