Fongauffier-sur-Nauze

Fongauffier-sur-Nauze, semaine du patrimoine oblige, aujourd'hui, s'autorise le grand écart pour aborder un infime détail du premier thème patrimonial à valoriser : "La Terre".

Combien de nos concitoyens, en gaspillant l'énergie fossile, en empruntant à tout bout de champ leurs voitures, en jouissant de la performance de l'autoroute, en prenant un bain plutôt qu'une douche, en utilisant, sans besoin impérieux, l'avion, se soucient de l'intérêt plus que général, c'est-à-dire de la sauvegarde de notre support indispensable "La Terre".

Antoine de Saint-Exupéry, dans sa maxime, "Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants" se place dans les pionniers de la pédagogie écologique, pour ne pas dire écologiste ; saisissons la nuance. Tout le monde connaît la différence de ces deux attributs.

Notre Terre a été divisée, pour des besoins de repérage, par des lignes imaginaires ;  les parallèles et des méridiens.

Le mégalithe du 45^ème parallèle est implanté au bord de la ligne de chemin de fer, au lieudit Fumel, au nord de Mauzens-Miremont.

Merci au regretté Belvésois Pierre Boucherie qui m'a permis de le remarquer.

P.F

Les parallèles et les méridiens. Nous savons que la latitude est la mesure de l'écart entre l'équateur, ou le pôle, et la longitude est le repère qui nous permet de faire le point en se calant sur le méridien de Greenwich. Ce méridien, parfaitement arbitraire, fut adopté en octobre 1884, il écarta le Méridien de Paris tout aussi arbitraire. Pour la petite histoire les scientifiques retiennent pour leurs mesures une ligne à 102, 5 mètres à l'est du méridien. Les parallèles, eux, s'ils sont parfaitement imaginaires, ont une logique scientifique s'appuyant sur l'équateur, les tropiques et les cercles polaires. Les géographes, pour tracer les parallèles, auraient eu la tâche beaucoup plus aisée si la Terre avait été une sphère parfaite, phénomène impensable. La forme ellipsoïdale, pour faire plaisir aux matheux, de la Terre a fait qu'il n'a pas suffit de diviser par 180, les degrés d'un angle plat, pour délimiter les intervalles. Il a fallu, très légèrement "pondérer". Notons que si notre sphéroïde était une sphère parfaite elle serait une planète entièrement recouverte de plusieurs milliers de mètres d'eau, invivable pour la flore terrestre et, au sein de la faune d'une multitude d'espèces, de pratiquement tous les mammifères.  

Le 45^ème parallèle très proche de nous. Il en est distant de 4 985 km de l'équateur et de 5 017 km du pôle Nord, ce qui donnerait un périmètre terrestre de 40008 Km. On n'obtient donc pas, au 45^ème parallèle, une équidistance parfaite entre l'équateur et le pôle Nord. Dans le système géodésique WGS 84, au niveau de 45° de latitude nord, un degré de longitude équivaut à 78,847 km ; la longueur totale du parallèle est donc de 28 385 km, soit environ 71% de celle de l'équateur. Du fait de la forme oblongue de la Terre, le 45^e parallèle est légèrement plus proche de l'équateur que du pôle. Les points de la surface du géoïde de référence équidistants de ces deux endroits sont approximativement situés sur la latitude 45° 08' 38,5" N, 16 km plus au nord.

Atur, presque au centre du département, se situe à équidistance du pôle et de l'équateur. Photo D.R.

L'équidistance s'obtient à Atur, aux portes de Périgueux. 

La jonction du 45^ème parallèle et du méridien de Greenwich se trouve, relativement proche de nous, vers l'intersection des R.D n° 121 et 123, à 1500 mètres du centre de St Seurin-sur-l'Isle et à 508 mètres du hameau de Cressonnet.

Dans la campagne saint-seurinoise se recontrent méridien et parallèle. Crédit Photo Eric Coll.

Le 45^ème parallèle est distant de 4 985 km de l'équateur et de 5 017 km du pôle Nord. Nous avons tous appris, sur les bancs de l'école primaire, que si l'on imaginait un diamètre traversant notre terre, en partant de notre bassin de vie, on émergerait dans l'autre hémisphère dans l'archipel de la Nouvelle Zélande, quelque part dans l'Île du Sud, près du Cap de l'Ouest, à plusieurs centaines de Km de Wellington.

De Fongauffier à l'équateur on retient  4961 Km et de Fongauffier au Pôle Nord on trouve 5041 Km, nous sommes donc 80 km plus près de l'équateur que du pôle. L'équateur mesurerait 40075 Km et le cercle polaire 39940 Km. Ces 135 Km  de différence "déclassent" notre planète au rang d'une sphère imparfaite ; ce qui la rend vivable.

Pour mémoire il n'apparaît pas inutile de préciser que 18996 Km, distance orthodromique*, imparfaitement appelée "à vol d'oiseau", séparent Paris de Wellington et que le diamètre de la Terre, à notre latitude, mesure approximativement 12742 Km. La plus longue distance orthodromique que l'on peut imaginer sur notre Terre ne peut, théoriquement, pas dépasser 20038 Km.

* La distance orthodromique épouse la ligne la plus courte, d'un point à un autre, en négligeant toutes les dépressions et tous les reliefs comme si la Terre était une sphère parfaite.

Photo du mégalithe et texte Pierre Fabre

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